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Dur, dur en cette veille de Tabaski au Marché HLM : Commerçants cherchent désespérément clients

La Tabaski sera célébrée le jeudi 29 juin prochain. À dix jours de l’événement, les décibels retentissent au marché HLM. Une ambiance de veille de fête. De plus près, on constate que celle-ci n’est que de façade. Parce que les clients se font encore désirer. Reportage emedia.sn.


Rédigé par leral.net le Mardi 20 Juin 2023 à 16:37 | | 0 commentaire(s)|

« L’intensité sonore m’empêche de dormir. Sinon, vous m’auriez trouvée en train de roupiller ». Une boutade de Seynabou Bâ, vendeuse de tissus, assise seule sous son parasol, qui en dit long sur la situation.

D’ailleurs, la dame, de teint noir, s’empresse de couper l’entretien pour accueillir une jeune cliente. Une des rares de la journée. « Je ne sens même pas qu’une fête se prépare », ajoute-t-elle, la mine triste. Elle souligne, d’un ton amer, que c’était plutôt bien parti. Avant que les pilleurs et les casseurs s’en mêlent, lors des manifestations qui ont suivi l’énoncé du verdict, le 1er juin dernier, dans l’affaire Sweet Beauté, opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à l’ex-masseuse Adji Sarr.

Depuis lors, dit-elle, elle passe le plus clair de son temps à scruter l’horizon, attendant l’arrivée d’un client.

Même son de cloche chez El Hadji Malick Lô. En l’absence de clients, le vendeur est trouvé en pleine séance de rangement dans sa boutique. « Nous croyons en Dieu. Pour cela, nous devons toujours rendre grâce au Créateur. Mais, pour tout vous dire, ça ne marche pas. Vraiment pas. Je compte beaucoup d’étrangers parmi mes clients. Ils viennent du Gabon, du Mali, des Comores, de la Gambie et même du Nigéria. Mais, les manifestations les ont fait fuir. Les rares qui ont passé commande, ont pris les services de Gp. Ce qui n’est pas évident », se lamente l’homme debout sous son ventilo.

Fary Sène, rencontrée à la sortie du marché, est toute en sueur. « J’ai passé tout l’après-midi, à négocier sous la canicule. Je ne rêve que d’une seule chose, rentrer chez moi et prendre un long bain. J’ai très chaud », souffle-t-elle.

La dame, qui s’adonne à la dépigmentation, se plaint également de la cherté des prix. « Les commerçants abusent vraiment. J’ai appelé chez moi pour qu’on m’envoie de l’argent pour compléter mes achats. On doit acheter du tissu pour les enfants. On a aussi la belle-famille à entretenir. De mon côté, j’avais prévu d’acheter du brodé et du gezner pour le matin et le soir, le jour de la Tabaski. Finalement, je n’ai acheté qu’un seul tissu. J’ai dépensé 300. 000 FCfa

Pour cette année, le choix des femmes se portent sur du Brodé Coton Lafaya, dont les prix varient entre 15 000 et 150 000 FCfa, de la dentelle à 2000 FCfa, le mètre et de la tulle, 5000 FCfa le mètre.

Dans la plupart des boutiques visitées, les employés sont trouvés en train de discuter entre eux, désœuvrés.






emedia.sn