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EXCLUSIF : Le Buteur s’invite chez Seydou Keita

Le match Mali-Algérie a été une occasion pour le Buteur de découvrir Seydou Keita, la star malienne du FC Barcelone, un des clubs les plus aimés des Algériens. Après avoir réussi à avoir une interview exclusive du joueur, à l’arrivée de l’équipe malienne à Ouagadougou, nous avons pu décrocher un second entretien avec Seydou Keita. Cette fois, ce n’était pas comme le premier qui avait eu lieu au téléphone, mais au cours d’un rendez-vous. C’est toujours notre ami Idrissa Diakité qui a été l’intermédiaire. Le rendez-vous a été pris juste après le match. L’ancien Mouloudéen nous lancera : «Oui, venez à l’hôtel tout à l’heure».


Rédigé par leral.net le Mardi 12 Juin 2012 à 18:06 | | 0 commentaire(s)|

EXCLUSIF : Le Buteur s’invite chez Seydou Keita
23h 00 : destination Joly Hôtel
Après la conférence de presse des deux coaches et les impressions de certains joueurs (la majorité des joueurs de l’EN ont refusé de parler), nous nous sommes dirigés vers le Palace Hôtel, lieu de résidence des Verts. Après quelques minutes, nous avons quitté l’endroit discrètement vers le Joly Hôtel, lieu de résidence des Maliens. Juste devant la porte d’entrée, il y avait une marée de supporters présents pour féliciter les Aigles.
Notre ami, Idrissa,était déjà à notre attente
Notre entrée fut très difficile, mais nous avons quand même réussi à accéder à la réception de l’hôtel. Notre ami Idrissa était déjà à la réception, à notre attente. Nous avons tout d’abord profité de cette occasion pour parler avec certains joueurs maliens, comme Cheikh Diabaté, l’attaquant des Girondins de Bordeaux, et Ousmane Berthé. C’était une discussion conviviale et les deux joueurs ont montré une grande sympathie à notre égard.
Après des appels sans réponse, direction sa chambre
Une demi-heure plus tard, nous avions interpellé le défenseur de l’OCG Nice pour lui demander des nouvelles sur ce tête-à-tête que nous aurions voulu avoir avec Seydou Keita. Sur le coup, il nous a répliqué : «Oui, je l’ai appelé mais il n’a pas décroché. Attendez, je vais réessayer». Après une série d’appels, la star du FC Barcelone n’a pas décroché. A ce moment-là, grande fut notre surprise lorsque Idrissa Diakité nous a demandé de monter avec lui vers la chambre de Seydou Keita, située au troisième étage du Joly Hôtel : «Venez avec moi, nous allons monter le voir».
Le passeport est remis à la police pour la vérification d’usage
Une fois au troisième étage de l’hôtel par le biais de l’ascenseur, nous avons été stoppés par des policiers burkinabés qui étaient dans les couloirs des chambres réservées à la délégation malienne. Idrissa Diakité a réussi à les convaincre en leur disant : «C’est un ami algérien, il est avec moi». Le journaliste du Buteur a été obligé de remettre son passeport au brigadier chef de la police locale qui était sur place pour vérifier son identité et surtout pour prendre toutes les coordonnés le concernant.
«Le Buteur ! Je vous ai déjà accordé une interview»
Une fois devant la chambre de Seydou Keita, on n’en revenait pas d’être là. Diakité, qui a tapé à la porte, est le premier à pénétrer à l’intérieur de la chambre de son coéquipier de sélection, pour lui dire : «Voilà, c’est mon ami le journaliste algérien du Buteur qui est venu pour vous interviewer». A ce moment-là, Seydou Keita était un peu gêné, mais ne voulait pas dire non. Toutefois, il était au courant que l’interview qu’il avait accordée au téléphone à l’aéroport de Ouagadougou, c’était pour le Buteur, leader de la presse sportive en Algérie. «Vous êtes du Buteur, je vous ai déjà accordé une interview à l’aéroport» dira-t-il avec le sourire.
«Je ne peux vous accorder que quelques minutes seulement»
Toutefois, Seydou Keita était retenu par autre chose. En tant que capitaine d’équipe, il était de son devoir d’aller dîner avec ses coéquipiers en bas, au restaurant. Cela a coïncidé avec notre visite. Néanmoins, Seydou Keita n’a pas voulu trop nous décevoir. Il a accepté de répondre à nos questions, à condition qu’elles soient brèves. Il nous a dit textuellement : «Je ne peux vous accorder que quelques minutes seulement. Désolé, je ne peux pas tarder ici».
Il était revêtu du maillot de Valenciennes
Quand il avait ouvert la porte de sa chambre, très luxueuse, faut-il le signaler, nous n’avons pas remarqué le maillot rouge que portait l’intéressé. Toutefois, après s’être assis en face de lui, et au moment où Idrissa Diakité nous prenait en photo (quelques-unes ont été effacées à la demande du joueur), nous avons constaté qu’il portait le maillot de Valenciennes avec le nom de Mahamadou Samassa, son coéquipier en équipe nationale.
Plus modeste que Seydou, tu meurs !
Notre constat est vite fait. Seydou Keita est très modeste, plus qu’on ne le pensait par le passé. La star du Barça a montré beaucoup de qualités morales au point où il nous a épatés par sa valeur intrinsèque. En d’autres termes, plus modeste que Seydou, tu meurs !
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«Notre victoire face à l’Algérie relance la course pour le Mondial 2014»
Seydou, on imagine votre joie après cette victoire…

Oui, c’est évident. On est très contents et heureux après ce succès, qui était important nous. Il nous fallait gagner ce match à tout prix suite à notre première sortie complètement ratée à Cotonou, face au Bénin. Ce jour-là, on avait sombré au moment où l’Algérie avait gagné sur un score lourd (4-0) face au Rwanda.
Justement, l’Algérie a gagné son premier match contrairement à vous, ce qui l’a mis dans la peau du favori. Comment avez-vous réagi ?
On était sous pression. Il fallait qu’on gagne pour ne pas se faire distancer. Je pense que maintenant, on ne peut être que soulagés. On est sans pression après ce succès, surtout face à un adversaire qui n’était pas du tout facile à manier.

(L’interview est interrompue pendant quelques minutes, le temps qu’il enlève les boucles d’oreilles avec lesquelles il ne voulait pas être pris en photo.)

Avez-vous trouvé des difficultés pendant le match ?
Oui, c’est normal. On a joué face à une grande équipe algérienne qui a fait un match plein. Elle nous a créé pas mal de problèmes sur le terrain. On a été très surpris lors du premier match face au Bénin, alors qu’on voulait gagner. Après ce premier match, on s’est tous dit qu’il nous fallait battre l’Algérie pour se relancer complètement. On a dominé le match et par la suite on a eu une bonne occasion dans les dernières minutes du match et la chance nous a souri.
Que pouvez-vous dire sur cette équipe algérienne ?
C’est une très bonne équipe qui possède beaucoup d’individualités comme Sofiane Feghouli que je connais parfaitement puisqu’il joue à Valence. Je connais aussi Ryad Boudebouz qui joue au FC Sochaux.
Beaucoup pensent qu’ils ont eu un rendement tout juste moyen…
Non, je ne suis pas d’accord sur ce point. Si on analyse bien le match, on va constater que les deux équipes ont fait un grand match. Tous les joueurs se sont donnés à fond. Seulement, il devait y avoir un vainqueur et un perdant. La chance cette fois-ci nous a souri dans les dernières minutes du match.
Après le but algérien, avez-vous douté ?
Oui, un peu. A ce moment-là, on s’est tous dit que notre mission allait être très difficile. On a encaissé un but très rapidement, et c’est toujours difficile de commencer la partie avec un but de retard. Heureusement qu’on a réussi à égaliser puis à marquer ce second but qui nous soulage maintenant. On savait que notre mission allait être difficile face à une coriace équipe algérienne.
Après cette deuxième journée des éliminatoires, qui est le favori de ce groupe H à votre avis ?
Sincèrement, c’est vraiment difficile de le savoir. Lors du premier match au Bénin, nous étions favoris, mais en fin de compte, on a perdu. Aujourd’hui, on a joué face à l’Algérie, un autre favori, et nous avons gagné, mais c’est toujours le Bénin, surprise de ce groupe, qui est en tête. Je pense que ça va être très serré et ça va se jouer jusqu’aux derniers matches.
Vous avez joué à Ouagadougou et on a vu des supporters maliens présents au stade. Alors on ne sent pas ce handicap ?
Non, on était un peu handicapés. Jouer à Bamako et à Ouagadougou ce n’est pas la même chose. En tout cas, le Mali est à côté du Burkina Faso par rapport à l’Algérie, donc je pense que la proximité entre les deux pays nous a un peu facilité la tâche. Et là je veux remercier ceux qui sont venus nous soutenir.
Oui, allez-y…
Je tiens à les remercier du fond du cœur. Ils se sont déplacés pour nous encourager malgré les moments pénibles que vit le pays actuellement. De notre côté, je pense qu’on ne les a pas déçus. Bien au contraire, on leur a donné de la joie et aujourd’hui ils sont tous heureux. Avec une petite victoire, on a réussi à faire une grande chose. C’est bien.
Peut-on dire que ce résultat va relancer la course vers la qualification ?
Oui, c’est sûr. Avec notre victoire aujourd’hui et par rapport au résultat Rwanda-Bénin, c’est cette dernière équipe qui est première, suivie du Mali et de l’Algérie. Je pense qu’on va assister à une course jusqu’aux derniers matches. Il reste encore trois matches pour nous, en plus du match retour face à l’Algérie, il nous faudra récolter le maximum de points.
Vous pensez au match retour à Alger ?
Non, pas encore. Certes, ce sera un match très important, mais on ne va pas y penser maintenant. On va se concentrer sur notre prochain match face au Rwanda qu’il faudra impérativement gagner. Il faudra gérer les matches un par un.
On vous laisse aller dîner avec vos coéquipiers et on vous remercie…
Pas de problème, moi aussi je vous remercie.


SOURCE:Lebuteur.com