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Elections locales: Rejet du projet de loi Lgbt par l’Assemblée nationale, un facteur favorisant de la débâcle de « BBY» ?

Rédigé par leral.net le Lundi 24 Janvier 2022 à 21:49 | | 0 commentaire(s)|

La proposition de loi introduite au parlement sénégalais, visant à renforcer les lois existantes à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), finalement, rejeté par les parlementaires, n’a-t-il pas joué sur la défaite de « Benno Bokk Yakaar » aux élections locales du 23 janvier? En tout cas, tout laisse croire que les populations, majoritairement musulmanes, ont manifesté leur désapprobation à travers des votes sanction, dirigés contre la coalition présidentielle.


Elections locales: Rejet du projet de loi Lgbt par l’Assemblée nationale, un facteur favorisant de la débâcle de « BBY» ?
Les Sénégalais, majoritairement musulmans, refusent d’accepter les credos et pratiques Lgbt sur l’étendue du territoire national. Un projet de loi avait été déposé par 11 députés, qui ont déclaré avoir le soutien des principaux groupes religieux. Le Bureau de l'Assemblée nationale qui a empêché la proposition de loi d'être examinée, a déclaré que la loi actuelle était claire et punissait déjà sévèrement l'homosexualité.

Mais, les Sénégalais, doutant de la bonne foi des parlementaires, semblent s’inscrire dans une logique de prendre leur revanche avec des votes sanction aux élections locales. Lesdits votes, craint-on, ont été destinés à la coalition de la majorité présidentielle. La coalition « Benno Bokk Yakaar » fait face aujourd’hui, à un rejet de son offre programmatiique et à des votes sanction. Elle a perdu une bonne partie des Mairies, contrôlées par leurs membres. Cette situation pousse certains à s’interroger sur l’impact de ce rejet sur les résultats de ces élections locales. Tandis que d’autres, estiment que le moment choisi, pour rejeter une telle loi, n’est pas opportun. Forcément, disent-ils, les Sénégalais vont vouloir régler ce problème à travers un vote sanction.

Les relations sexuelles entre homosexuels sont bannies par la religion musulmane tout comme celle chrétienne. Les Sénégalais, conscients de la montée en puissance des Lgbt qui toquent aux portes du pays, ont décidé d’agir pour freiner ce phénomène. C’est ainsi que 11 députés du parlement sénégalais, représentant la communauté musulmane et catholique, avaient introduit une proposition de loi, criminalisant l’homosexualité. Mais, l’Etat, ayant une autre approche, semble être dans une logique de prudence diplômatique et garde une position nuancées qui semble avoir été interprété comme un manque de volonté d’aller dans le sens voulu par les religieux.

L’Assemblée nationale dans sa réponse, considère que les actes homosexuels sont déjà, suffisamment sanctionnées par la loi sénégalaise. Une réponse aussitôt attaquée. Et, l'association religieuse, dénommée « And Samm Jikko Yi », soutien actif de la nouvelle proposition de loi, estime que ce rejet du texte de loi ne se base sur aucune base légale. Son coordonnateur national, Ababacar Mboup est d’avis que les membres du Bureau de l'Assemblée nationale qui a examiné le texte, ''ont outrepassé leur prérogative. Ils n'ont pas évoqué une disposition de la loi pour rejeter la proposition de loi.''

« And Samm Jikko Yi » avait pris acte de cette décision. Mais, avant même le rejet du texte, les députés proches du pouvoir, majoritaires à l'Assemblée nationale, avaient rappelé que cette cette loi est inopportune. La loi actuelle qui sanctionne déjà les pratiques dites contre nature, est largement suffisante. Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire des députés de la majorité présidentielle, disait qu’il s’agit d'un ''faux débat".

« Au Sénégal, la loi actuelle condamne l'acte sexuel entre deux personnes de même sexe et non l'orientation sexuelle en tant que tel. L’auteur d'un acte qualifié de contre nature, s'expose à une peine de prison, allant d'un à cinq ans et une amende de 100 000 à 1 500 000 francs. »

A retenir le texte déposé par les députés vise à durcir la législation actuelle. Il veut notamment que toute personne reconnue coupable d'homosexualité, de lesbianisme, de bisexualité, de transsexualité, d'intersexualité, de zoophilie, de nécrophilie et autres pratiques assimilées, soient punies d'une peine de cinq à 10 ans de prison ferme et d'une amende de 1 à 5 millions de francs Cfa. Le texte veut également sanctionner l'apologie de ces actes avec des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme.