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Elections municipales: Quand les états-majors entrent en campagne avant l’heure

La publication, le 10 mai dernier, du décret n°2021 – 562 du 10 mai 2021, fixant la date des prochaines élections municipales et départementales au 23 janvier 2022, semble avoir déclenché une précampagne électorale avant l’heure, en perspective de ce scrutin.


Rédigé par leral.net le Mercredi 16 Juin 2021 à 09:47 | | 0 commentaire(s)|

Elections municipales: Quand les états-majors entrent en campagne avant l’heure
La preuve, la reprise et l’intensification des activités de remobilisation politique par les différents états-majors des partis, sur fond de tournées économiques, d’opération « Tibbi Tank », de tournée nationale ou, en filigrane, de reprise des rassemblements pour la défense de la démocratie.

Après quatre reports successifs, le processus électoral des prochaines joutes municipales et départementales semble désormais être sur la bonne voie.

En effet, nonobstant certaines questions encore en suspens sur la table de la Commission cellulaire du Dialogue politique et le silence du chef de l’Etat qui tarde encore à transmettre à l’Assemblée nationale le rapport sur les points de consensus obtenus dans le cadre des concertations politiques au sein de cette dite Commission cellulaire, la date du 23 janvier 2022 retenue par le président de la République pour le tenue de ce scrutin, semble même irréversible.

La preuve, la reprise et l’intensification des activités de remobilisation politique notées chez les différents états-majors depuis la publication du décret n°2021-562 du 10 mai 2021, fixant la date de ce prochain scrutin pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux.

Au niveau de la coalition majoritaire au pouvoir, les tournées économiques souvent organisées à la veille des rendez-vous électoraux par l’actuel locataire du Palais de la République depuis 2017, constituent certainement l’activité phare de cette campagne de remobilisation des troupes en perspective de ces prochaines échéances électorales, très cruciales pour le Président Sall, accusé à tort ou à raison, de vouloir briguer une troisième candidature, lors de la présidentielle de 2024.

Démarrées le week-end du 29 mai au 2 juin 2021, dans les régions de Kaffrine et Kédougou, en passant par toutes les localités situées le long de la route nationale N°1, ces tournées économiques que le chef de l’Etat poursuit actuellement dans le nord du pays, ont, aujourd’hui, permis à la majorité de sortir la tête de l’eau après la série de manifestations violentes qui avaient suivi la convocation puis l’interpellation du président du parti Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, dans le cadre de l’affaire de viol présumé qui l’opposait à une employée d’un salon de beauté.

Toutefois, il faut dire que le pouvoir n’est pas seul sur ce terrain de remobilisation des troupes, en perspective des prochaines locales.

Le vendredi 11 juin dernier, les responsables du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) à l’origine des manifestations du mois de mars, ont organisé des rassemblements à Dakar, Diourbel et Ziguinchor, pour exiger la libération de toutes les personnes encore incarcérées dans le cadre de ces manifestations de mars dernier et la tenue des élections législatives prévues en 2022, avant la présidentielle de 2024.

Et cela, après une trêve de plus de deux mois suite à une demande du Khalife général des Mourides, qui avait entrepris une médiation pour ramener le calme dans le pays. Outre ces rassemblements coordonnés et synchronisés du mouvement pour la défense de la démocratie, d’autres leaders politiques membres de l’opposition ont également initié des déplacements à l’intérieur du pays.

Il s’agit notamment du président du mouvement « Gueum sa bopp » Bougane Guèye Dany avec son opération « Tibbi Tank » dans le Walo et le Fouta, dans le sillage du Président Macky Sall, et Malick Gakou, président du Grand parti.

D’ailleurs, ce dernier, lors de son déplacement dans la région de Kaolack, le week-end du 10 au 12 juin dernier, a annoncé « la mise en place, très prochainement, de coalitions de l’opposition dans toutes les régions du Sénégal, en vue des locales et législatives de 2022 et surtout, de la présidentielle de 2024 ».

Du côté du Parti démocratique Sénégal (Pds), qui a récemment repris ses activités au sein du Front de résistance nationale (Frn), qui regroupe une grande frange des partis de l’opposition et des mouvements citoyens, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, après avoir installé sa task-force de 30 Libéraux en perspective de ces Locales, a nommé Dr. Cheikh Dieng comme représentant du Pds auprès de l’administration centrale, pour toutes les opérations relatives à l’organisation des élections territoriales.

C’est dire à quel point le branle-bas de mobilisation générale est lancé au niveau des centres de décision des partis politiques, même si la précampagne électorale comme la campagne électorale proprement dite, ne sont officiellement « ordonnées» que par le ministère de l’Intérieur, maître d’œuvre des élections au Sénégal.






Sud quotidien