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Électricité au Sénégal : Habib Sy confirme les préoccupations des populations et agit

Rédigé par leral.net le Lundi 6 Octobre 2025 à 13:38 | | 0 commentaire(s)|

Sans détour, Habib Sy a reconnu les doléances des consommateurs sénégalais. « Quand tout le monde dit que le coût de l’électricité est cher, c’est cher. Je le reconnais », a-t-il déclaré à Omar Gningue. Le président du CA de la Senelec admet aussi, que « quand tout […]

Sénégal

Atlanticactu/ Habib Sy/ Electricité/ Serigne Ndong

Sans détour, Habib Sy a reconnu les doléances des consommateurs sénégalais. « Quand tout le monde dit que le coût de l’électricité est cher, c’est cher. Je le reconnais », a-t-il déclaré à Omar Gningue. Le président du CA de la Senelec admet aussi que « quand tout le monde dit qu’il y a des problèmes sur le Woyofal, il y a des problèmes sur le Woyofal ».

Les chiffres confirment ces constats : avec un tarif moyen de 127 francs CFA le kilowattheure, le Sénégal reste bien au-dessus de la Côte d’Ivoire, où le prix avoisine 87 francs CFA. Habib Sy attribue cet écart aux différences structurelles et énergétiques entre les deux pays.

Pour remédier à cette situation, il annonce la tenue prochaine d’une réunion rassemblant la direction générale de la Senelec, le ministère du Commerce (notamment la division de la métrologie), les associations de consommateurs, la société Exim, fournisseur des compteurs, ainsi que la Commission de régulation de l’électricité.

L’objectif est de mieux communiquer autour du système Woyofal, car selon lui, « la grande majorité de la population ne comprend pas comment cela fonctionne ». Une pédagogie renforcée pourrait apaiser les tensions et clarifier les modalités de facturation qui provoquent actuellement incompréhension et mécontentement.

214 milliards de subventions, mais un impact limité

Habib Sy a indiqué que l’État a subventionné l’électricité à hauteur de 214 milliards de francs CFA pour l’exercice passé, soit environ 90 000 francs CFA par consommateur et par an. « Si il n’y avait pas cette subvention, le prix allait grimper », a-t-il justifié.

Avec 2,3 millions de clients, dont 1,7 million sous le système Woyofal (72 % des abonnés), la charge pour l’État est énorme. Pourtant, malgré cette subvention massive, les prix restent élevés pour les ménages.

Production suffisante mais coûts élevés

Le problème n’est pas lié à la capacité de production. La Senelec dispose de 1 950 mégawatts, largement suffisants pour couvrir la demande actuelle. La véritable difficulté réside dans le coût élevé du fuel lourd, des autres matières premières importées, des taxes et des frais de fonctionnement.

Habib Sy a également précisé que la Senelec ne produit plus que 23 % de l’électricité nationale, le reste étant fourni par des producteurs privés indépendants (IPP), dont une dizaine de centrales solaires. Cette ouverture visait à pallier d’anciens problèmes de production, mais l’objectif actuel reste de renforcer la capacité propre de la Senelec.

Le gaz, clé de la baisse des prix à l’horizon 2026

L’espoir d’une baisse des tarifs repose sur l’exploitation du gaz sénégalais. Le Premier ministre et le Président de la République ont donné des directives pour que le pays utilise son propre gaz dès 2026. La Senelec a déjà converti ses centrales de Bel Air et prévoit d’adapter les autres installations pour fonctionner au gaz.

« Si on en arrive là, on peut avoir espoir de diminuer le prix », a déclaré Habib Sy, précisant que le gouvernement vise à ramener le prix de l’électricité à 80 francs CFA en 2034, puis à 60 francs CFA en 2050.

Le ministre de l’Énergie planche également sur des subventions ciblées et l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL), actuellement utilisé par une seule centrale. Combiné au développement du solaire, ce mix énergétique devrait progressivement contribuer à la baisse des tarifs.

En attendant ces réformes structurelles, Habib Sy reconnaît la légitimité des plaintes populaires. « Les populations ont raison, l’électricité coûte cher, le Woyofal n’est pas très bien compris », a-t-il concédé.

Le président du CA s’engage, dans le cadre de ses compétences et avec le conseil d’administration, à améliorer la communication, à expliquer plus clairement le fonctionnement du système et à veiller à une gestion correcte des compteurs afin de sortir de « cette situation très difficile ».



Source : https://atlanticactu.com/electricite-au-senegal-ha... Sénégal Atlanticactu/ Serigne Ndong