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Entretien avec El Hadj Amadou Sall, ministre, ancien porte-parole du président de la république :«Wade m’apparaît en bonne santé»

Dans cette deuxième partie de l’entretien que nous a accordé l’ancien porte-parole de Wade, il est question de l’Anoci mais aussi des bulletins médicaux non publiés du président de la République. Pour Me Sall, Wade semble en très bonne santé.


Rédigé par leral.net le Samedi 10 Octobre 2009 à 21:03 | | 2 commentaire(s)|

Entretien avec El Hadj Amadou Sall, ministre, ancien porte-parole du président de la république :«Wade m’apparaît en bonne santé»
Avez-vous un mauvais souvenir de vos rapports avec Wade au Palais ?
Honnêtement non. Il m’est arrivé de ne pas être d’accord avec lui sur une façon de communiquer ou sur certains aspects d’une décision prise, ce qui est tout à fait normal. Un désaccord, je l’exprime à l’interne et le débat peut être houleux. Une fois, le président de la République m’a dit : «Amadou Sall, le conseiller du Président ne se soucie que d’une seule chose, est-ce que ses conseils sont compris. Une fois que le conseil qu’il donne est compris, il se retire.» Et c’est vrai que lors de tels débats, ça peut être houleux parce que j’insiste sur mes points de vue. Mais ce n’est pas un mauvais souvenir, au contraire. J’ai énormément appris aux côtés de Abdoulaye Wade. Qu’il ne soit pas satisfait, je veux bien, que je ne sois pas d’accord, je le conçois, mais ce ne sont pas de mauvais souvenirs. Nous ne pouvions être ensemble pendant trois ans sans frottement, ce n’est pas possible. Vous savez, c’est souvent un euphémisme lorsque nous autres du Pds nous disons que nous avons une relation paternelle avec Wade. C’est vrai quelque part parce que c’est lié à la différence d’âge entre lui et nous, à un cheminement qui est assez long, à une certaine complicité et, quoi qu’on dise, à beaucoup de générosité de sa part. Aujourd’hui, jusqu’au moment où je vous parle (Ndlr : l’entretien a eu lieu vendredi 2 octobre), je n’hésite pas, sur des questions politiques et d’Etat, à lui faire une note. Je me considère encore comme un conseiller du Président parce que je lui dois cette loyauté.
Un conseiller occulte alors du moment que vous n’êtes plus en poste.
Pourquoi occulte ? A partir du moment où je suis membre, responsable et cadre du parti, je pense que c’est de mon devoir et celui de tous les cadres du Pds qui estiment avoir des choses à dire, de dire justement des choses au président de la République à propos de la gestion de l’Etat et du parti. Non, je ne me cache pas, il n’y a rien d’occulte, tout est transparent.
Revenir à votre cabinet a été difficile ?
J’ai prêté serment en 1982, cela fait 27 ans déjà ! Retourner dans un cabinet pour un avocat de profession qui a exercé pendant plus d’un quart de siècle ne comporte pas de difficulté particulière. Dans la vie, je sais faire deux choses : je suis militant et je suis avocat.
Après trois ans passés sous les lambris du Palais, revenir dans un cabinet fait un peu décalage, non ?
Oh non ! Je considère qu’il est aussi difficile d’être porte-parole que d’être avocat. Etre avocat est peut-être même beaucoup plus difficile parce qu’on change de clients alors qu’un porte-parole n’a qu’un seul client. Et à force de rester à côté du client, on le comprend. Maintenant en termes de revenu, il est évident que les revenus de l’avocat n’ont absolument rien à voir avec ceux d’un porte-parole. Nous vivons les incertitudes du lendemain, mais nous vivons aussi beaucoup d’autres choses, c’est cela la différence fondamentale entre une profession libérale et une fonction administrative. Là, nous avons des revenus fixes alors que l’avocat n’a pas de revenu fixe, c’est de zéro à l’infini.
Vous avez dû voir passer beaucoup de mallettes d’argent.
Non, on a plus d’argent au Barreau qu’au Palais, entendons-nous bien. Le privé a plus d’argent que le public. Donc, j’ai vu passer plus d’argent au palais de Justice qu’au palais présidentiel. Je n’ai pas vu passer beaucoup d’argent, je n’ai même pas vu passer de l’argent à part mes revenus.
Ne pensez-vous pas qu’après tout ce qu’il a fait pour le Sénégal Abdoulaye Wade devrait prendre un repos bien mérité au lieu de vouloir se représenter en 2012 ?
Je dis deux choses. La première, lui-même l’a dite : il est candidat si Dieu lui donne la santé et que ses forces ne l’abandonnent pas. C’est une prière qu’il fait. La seule chose que je puisse faire, c’est de prier avec lui pour que Dieu exauce ses prières. La deuxième chose que je dis, c’est qu’après l’avoir fréquenté de très près pendant trois ans, je peux affirmer, pour ce que j’en ai vu, que l’homme que j’ai quitté il y a quatre mois, je l’ai quitté en bonne santé, en grande forme et souvent, c’est nous ses collaborateurs qui sombrons dans la fatigue. Je ne pense pas qu’en quatre mois les choses aient pu changer. Abdoulaye Wade me semble être en très grande forme. Néanmoins, il arrivera nécessairement le temps du repos, il a consacré une bonne partie de sa vie au militantisme et à la lutte politique, le plus souvent désintéressé, il arrivera un moment où il songera au repos. Mais il est le seul à en décider.
Mais quelle est votre opinion ?
Franchement, je n’ai pas d’opinion. La seule opinion que j’ai, c’est son opinion à lui sur cette question parce qu’au fond, c’est lui qui dit qu’il est candidat. Il est mon Secrétaire général, je suis avec lui, il est candidat, je n’ai pas de problème par rapport à cette volonté. Il a la responsabilité de dire : je serai candidat, il n’a pas dit je suis candidat. «Je serai candidat si Dieu me prête vie et si Dieu m’en donne la force.» Je lui fais confiance et s’il dit qu’il est capable, c’est qu’il est capable.
Quand vous dites que Wade est en très bonne santé, cela suppose que vous ayez vu ses bulletins médicaux qui, seuls, doivent déterminer l’opinion à ce sujet.
Je ne suis pas médecin, j’ai bien dit qu’il m’apparaît en bonne santé, je l’ai vu travailler pendant trois ans tous les jours du lundi au dimanche. Plusieurs fois, il a interrompu mon sommeil autour de 2 h ou 3 h du matin pour discuter de questions administratives ou politiques, je suis resté avec lui au cabinet plusieurs fois jusqu’au-delà de minuit. Tout cela me fait penser à un homme qui jouit de toutes ses capacités physiques, c’est tout. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas fouineur au point d’aller regarder son bulletin de santé. Et, même si j’avais vu son bulletin de santé, en tant qu’avocat qui garde des secrets des gens, je ne le dirai pas car c’est son secret, et moi, je ne délivre pas les secrets des gens.
Il est quand même étonnant que le président de la République qui a toujours promis de rendre public ses bulletins médicaux ne l’ait jamais fait.
Rendre public un bulletin médical, c’est la chose la plus facile. Il l’avait promis mais je ne suis plus son porte-parole, donc je n’en sais rien. Ce que je peux dire, c’est que François Mitterrand a plusieurs fois rendu public son bulletin de santé, et on s’est rendu compte que le contenu ne correspondait pas à la vérité. D’autres chefs d’Etat dans le monde ont promis de publier leur fiche de santé, ils ne l’ont jamais fait. Il ne me semble pas que le débat sur son bulletin de santé soit pertinent. Le débat qui vaille porte sur sa capacité. Il l’avait promis, il ne l’a pas fait, le meilleur bulletin, selon moi, c’est ce qu’il fait, c’est sa capacité de travail. Vous autres journalistes avez été témoins, Wade est au travail souvent jusqu’au-delà de minuit. Je pense que c’est le meilleur bulletin de santé.
On ne le souhaite pas, mais à force de déclarer qu’il est en bonne santé, on peut un beau jour assister à un fracas…
Etant musulman, je n’ai jamais parié de ma vie sur la santé des gens, je ne prends pas de risque sur la santé des gens. Je pense plus à ma santé à moi. Déjà à 54 ans, il m’arrive souvent de fléchir (rires)…
Avez-vous lu «Contes et mécomptes de l’Anoci» ?
Je l’ai lu, je suis allé l’acheter à La Gazette et Latif me l’a dédicacé parce que nous sommes des camarades de promotion de l’université. J’ai lu tous ses livres. L’ouvrage lui-même montre que c’est quelqu’un qui a eu accès aux documents de l’Anoci et qui les a décortiqués. Mais le livre lui-même ne comporte pas d’éléments annexes qui auraient permis à un lecteur d’avoir un point de vue plus pertinent, en tout cas plus autonome. Donc ce sont ses affirmations, il manque ces éléments d’annexe-là mais dans tous les cas, c’est un livre d’un journaliste d’investigation. Il appartiendra d’une part aux organismes de contrôle de l’Anoci de faire le nécessaire, et le moment venu, s’ils l’estiment nécessaire, aux responsables de l’Anoci de se prononcer. Car, ce livre aborde des questions qui sont très techniques et sur lesquelles il n’y a pas de spéculation possible. Le gouvernement n’a rien à dire parce que cela ne le concerne pas, la présidence de la République non plus, et le Pds non plus. Latif Coulibaly n’a pas fait un livre politique, ce n’est pas un homme politique, c’est un journaliste qui apprécie une gestion et cela ne concerne que les principaux concernés, pas les autres. J’ai vu que beaucoup de personnes ont fait des spéculations politiques sur le livre, je trouve que c’est exagéré.
Vous semblez favorable à ce que des organismes de contrôle comme la Cour des comptes fassent le travail de vérification ?
J’espère que c’est déjà fait. On parle souvent du rapport des commissaires aux comptes. Le commissaire aux comptes certifie la sincérité des comptes. L’Anoci étant une agence de l’Etat, elle est à ce titre soumise comme toutes les autres au contrôle des organismes officiels de l’Etat. Qui sait, peut-être que les organismes de contrôle ont déjà fait leur contrôle et déposé leur rapport ! Je ne vois pas pourquoi on vise particulièrement l’Anoci par rapport aux autres. Qu’est-ce qui particularise l’Anoci par rapport aux autres agences de l’Etat ?
C’est parce que c’est l’agence qui a englouti le plus d’argent, l’argent du contribuable.
Mais l’argent du contribuable est dépensé par toutes les administrations du Sénégal, par toutes les agences du Sénégal, donc par tous les consommateurs de crédits de l’Etat. Donc il leur appartient à tous dans les conditions de la Loi de faire l’objet de contrôle.
Oui, mais dans le cadre précis de l’Anoci, êtes-vous pour un audit technique et financier ?
Encore une fois, je ne particularise pas. Je suis un juriste de formation et un républicain. Je ne particularise pas l’Anoci.
Avec cette question, c’est l’homme politique qui est interpellé.
Il y a en moi ce mélange de l’homme politique et de l’homme de droit. Il y a certaines choses d’ailleurs qui sont illégales. Est-ce que l’Anoci, en tant qu’agence de l’Etat, peut faire l’objet d’un audit ? Si c’est le cas, oui pourquoi pas. Si la Loi le prévoit, je ne vois pas où se trouve la difficulté. En revanche, si la Loi ne le prévoit pas, l’audit ne se fera pas. Restons dans le cadre de la légalité. Il n’y a pas de spécificité Anoci.
Le problème est que le Président a déjà tranché le débat en soutenant que l’Anoci a été bien gérée. Du genre : circulez, y a rien à voir.
C’est peut-être parce qu’il est destinataire des rapports, peut-être qu’il a à sa disposition des éléments lui permettant de le dire. N’étant pas dans le secret des dieux, je ne peux pas vous dire pourquoi il l’a dit.
Après avoir fini la lecture de «Contes et mécomptes de l’Anoci», n’avez-vous pas envie d’en savoir un peu plus ?
Si j’ai envie de savoir ce qui s’est passé à l’Anoci, les comptes de l’Agence ne sont pas des comptes occultes. L’Anoci doit être gérée selon les règles de l’art et les documents doivent être publiés comme tous les autres documents. Donc si j’ai besoin de savoir comment l’Anoci a été gérée, j’irai voir les comptes de l’Anoci…
Mais justement, les documents n’ont pas été publiés.
En êtes-vous sûrs ?
Affirmatif.
Alors là, je ne sais pas. C’est pourquoi je disais qu’il est important de savoir tout d’abord les mécanismes de fonctionnement de toute structure avant de se prononcer.
source le quotidien

Pape Alé Niang


1.Posté par MODOU le 11/10/2009 02:51 | Alerter
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LE PLUS MAUVAIS JOURNALISTE.
Baba aidara.Vous appelez ce type journaliste.C’est Le plus mauvais correspond qu’il m’est ete donne d’entendre. Je viens d’ecouter ses commentaires on dirait qu’il a envie d’aller ou toilettes ou il ne sait pas quoi dire.
Pauvre senegal. Mr Baba Aidara le journalisme est un metier serieux et vous etes la honte a notre beau metier.
http://www.xalimasn.com/spip.php?article1932.
A NE PAS CONFONDRE AVEC AHMED AIDARA QUI EST UN VRAI PROFESSIONNEL.

2.Posté par djomapyr le 22/01/2010 13:13 | Alerter
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Vraiment en afrique.

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