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Escroquerie, faux et usage de faux : Le transitaire Cheikh Tidiane Guèye risque 6 mois de prison

Né en 1983 et transitaire de son état, Cheikh Tidiane Guèye et son ami Mouhamadou Moustapha Guèye ont comparu ce lundi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d'escroquerie, de faux et usage de faux et complicité de ces chefs. Ils encourent, des peines d'emprisonnement respectivement de six et de trois mois ferme.


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Novembre 2018 à 17:19 | | 0 commentaire(s)|

Escroquerie, faux et usage de faux : Le transitaire Cheikh Tidiane Guèye risque 6 mois de prison
Mandaté par son employeur, Moustapha Maréna, le sieur Fallou Sène s'était rendu au Port Autonome de Dakar pour faire enlever des conteneurs. C'est ainsi qu'au cours de l'opération, la société de manutention MSC avait constaté que le bon à enlever, présenté par ce dernier était faux.

Interpelé à la Division des Investigations Criminelles suite à la plainte de la société MSC, le sieur Moustapha Maréna, transitaire de son état, soutient qu'il avait remis la somme de 2 millions de francs à Cheikh Tidiane Guèye pour qu'il lui paye les frais d'enlèvement de ses conteneurs. C'est ainsi que le 13 septembre dernier, celui-ci, lui a délivré le bon à enlever.

Entendu à son tour, Cheikh Tidiane Guèye aurait déclaré que le faux document lui a été confectionné par son ami Mouhamadou Moustapha Guèye. Des déclarations que ce dernier, imprimeur de son état, aurait confirmé.

Cependant devant le tribunal des flagrants délits de Dakar ce lundi, les prévenus ont balayé d'un revers de main toutes les charges d'accusations. A en croire Cheikh Tidiane Guèye, Moustapha Maréna ne lui a jamais remis de l'argent. "La somme de 2 millions ne pouvait même pas faire sortir les conteneurs. La preuve après la plainte de MSC, Maréna a payé 8 millions pour les avoir. Et jusqu'à présent je n'ai pas vu le faux bon à enlever", a-t-il argué.

Né en 1974 et domicilié à Keur Mbaye Fall, Mouhamadou Moustapha Guèye allègue : "Je n'ai jamais confectionné des bons à enlever avec l'en-tête de la société MSC pour le compte de Cheikh Tidiane Guèye. Ce dernier, m'avait sollicité pour la confection de cartes de visite".

Les conseils de la société MSC et de Moustapha Maréna ont réclamé respectivement, les sommes de 3 millions et de 15 millions de francs, à titre de dommages et intérêts. " Même si Moustapha Maréna a payé par la suite la somme de 8 millions à la société MSC, cette dernière, a subi un préjudice moral dans cette affaire. Son image a été écornée. Parce qu'elle a été mêlée à des poursuites judiciaires. Et tout laisse à croire que c'est Cheikh Tidiane Guèye qui a établi le faux en complicité avec son ami, Mouhamadou Moustapha Guèye ", a défendu l'avocat de la société MSC.

Abondant dans le même sens, la représentante du Ministère public a demandé la disqualification du délit d'escroquerie en abus de confiance. Ainsi, il a requis six mois d'emprisonnement ferme contre Cheikh Tidiane Guèye et trois mois ferme pour Mouhamadou Moustapha Guèye.

"Le délit de faux et usage de faux est établi. Parce que le bon à enlever n'existe pas dans la base de données de la société MSC. Et, les réquisitions faites au niveau de la Sonatel avaient permis aux enquêteurs de découvrir qu'il y a eu 15 appels entre Cheikh Tidiane Guèye et Moustapha Maréna le jour où, ce dernier, dit avoir remis son argent. Entendu par les enquêteurs, le nommé Bambi Diagne avait également confirmé la remise des 2 millions. Donc, les faits sont constants à l'endroit des prévenus qui ont choisi de faire volte-face à la barre", a souligné le maître des poursuites.

Prenant son contrepied, la défense a plaidé la relaxe. Pour Me Ibrahima Mbengue, avocat de Cheikh Tidiane Guèye, c'est Moustapha Maréna qui devrait être poursuivi pour faux. Étant donné que c'est lui qui a déposé le document. " Mon client ne l'a ni vu ni touché. Pour le délit d'abus de confiance, il faut qu'il y ait une pré-constitution de preuve en vertu des dispositions de l'article 14 du Code des Obligations Civiles et Commerciales. Or, Maréna n'a montré aucune décharge, attestant la remise des 2 millions. Ce délit est donc impossible", a estimé la robe noire.

Cependant, les prévenus devront patienter en prison jusqu'au 8 novembre prochain, pour être édifiés sur leur sort.






Kady FATY Leral