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États-Unis. Le nouveau procureur spécial a de quoi faire peur à Trump

Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Mai 2017 à 11:54 | | 0 commentaire(s)|

Chargé de l’enquête sur les liens entre la campagne de Trump et la Russie, l’ancien directeur du FBI, Robert Mueller est réputé pour son indépendance et sa ténacité.


Le pire cauchemar de Trump”, c’est le titre choisi ce 18 mai par le tabloïd New York Daily News, après la nomination de Robert Mueller comme procureur spécial chargé d’enquêter sur les liens de la campagne de Donald Trump avec la Russie.

Ancien directeur du FBI, Robert Mueller a été nommé par le ministre adjoint de la Justice, Rod Rosenstein. Bénéficiant d’une plus grande autonomie que les autres procureurs fédéraux, un procureur spécial était “nécessaire pour que les Américains aient pleinement confiance dans le résultat” de l’enquête, a justifié Rod Rosenstein. Le président Trump n’a été prévenu qu’après coup, alors que l’ordre de mission avait déjà été signé.

D’après The New York Times, le locataire de la Maison-Blanche aurait décidé avec ses conseillers d’adopter une posture conciliante. Il a réagi par un communiqué au ton mesuré, dans lequel il met en avant son innocence, espérant “que cette histoire sera rapidement conclue”.

Soulagement

Dans la presse américaine, l’annonce est accueillie avec soulagement. “Le procureur spécial dont l’Amérique a besoin”, se réjouit l’édito du New York Times ; tandis que The Washington Post évoque “une étape essentielle et rassurante”. Un peu seul, le très conservateur Wall Street Journal déplore une “erreur”.

À la tête de la police fédérale pendant douze ans, jusqu’en 2013, Robert Mueller est réputé pour son indépendance, son honnêteté et sa ténacité. “Le président Trump et ses conseillers de campagne ont beaucoup à craindre de son enquête”, souligne Politico, qui titre lui aussi : “Le pire cauchemar de Trump devient réalité”.

En effet, poursuit le site : "Du Watergate [sous Richard Nixon] à l’affaire Iran-Contra [sous Ronald Reagan], les procureurs spéciaux tendent à mener des enquêtes qui durent des années, conduisant à une série interminable de révélations médiatiques sur des documents, des assignations, et parfois des inculpations et même des condamnations."

Trois questions

Pour The Washington Post, le nouveau procureur spécial aura à répondre à trois questions. “La première sera de savoir si le gouvernement russe s’est immiscé dans l’élection présidentielle de 2016. La deuxième : si quiconque dans l’équipe de campagne de Trump a été de mèche avec cette entreprise d’ingérence. Et la troisième sera de savoir si quiconque dans l’administration Trump, jusqu’au président, a tenté illégalement d’interférer dans les enquêtes sur ces accusations d’ingérence et de collusion.

D’après le quotidien de la capitale, “une enquête indépendante est nécessaire parce que des déclarations et des actions de M. Trump ont suscité de sérieuses inquiétudes au sujet d’une interférence de l’exécutif”. En effet, d’après les informations de la presse, le président aurait demandé en janvier à l’ancien directeur du FBI James Comey, de lui jurer sa loyauté ; puis aurait tenté de le persuader de laisser tomber une enquête sur Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité nationale, qui a démissionné après avoir menti au vice-président sur ses conversations avec l’ambassadeur russe à Washington ; avant de débarquer brutalement M. Comey la semaine dernière.

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