FMI : Mercedes Véra Martin nommée nouvelle cheffe de mission pour le Sénégal, à partir de 2026

Ce changement intervient dans un contexte particulièrement délicat pour l’économie sénégalaise, marqué par la révélation en 2024, d’une dette publique dissimulée estimée à plus de 11 milliards de dollars. Cette situation avait conduit le FMI à suspendre son aide financière, tout en accordant un différé de paiement au pays. Depuis août 2025, sous la direction d’Edward Gemayel, plusieurs missions du Fonds à Dakar ont permis de relancer les discussions en vue d’un nouveau programme d’appui financier.

Toutefois, le Premier ministre Ousmane Sonko affiche une volonté politique de s’éloigner du cadre traditionnel de coopération avec les institutions de Bretton-Woods, en privilégiant un financement endogène de l’économie. Cette orientation a contribué à fragiliser la confiance des marchés financiers et à provoquer une dégradation continue de la note souveraine du Sénégal. En novembre 2025, S&P Global a abaissé la note en devises étrangères à « CCC+ », contre « B- » auparavant. De son côté, Moody’s a dégradé la note à « Caa1 » en octobre 2025, contre « B3 » précédemment.

Selon un communiqué interne du FMI, cette nomination vise à « assurer un suivi renforcé et cohérent » des engagements de réformes exigés du Sénégal, notamment en matière de gestion de la dette, de transparence budgétaire et de gouvernance économique. Ces priorités avaient été réaffirmées lors de la dernière mission du Fonds, conduite du 22 octobre au 6 novembre 2025.

Le FMI s’est néanmoins félicité des « progrès significatifs » déjà enregistrés dans l’engagement de Dakar à restaurer la confiance financière, tout en soulignant que le chemin vers un nouveau programme reste « exigeant mais indispensable ».

De nationalité espagnole, Mme Mercedes Véra Martin est titulaire d’un doctorat en économie de la London School of Economics and Political Science (LSE). Elle a auparavant suivi un double cursus en droit et économie à l’université Pompeu Fabra en Espagne. Avant d’être cheffe de mission pour la Zambie, elle a dirigé les missions du FMI pour la Mauritanie, l’Équateur et la République démocratique du Congo et a également été chargée de dossiers pays comme le Pérou. Elle est par ailleurs auteure de plusieurs travaux académiques, notamment sur la spécialisation industrielle en Europe et les effets des instruments macro-prudentiels en Amérique latine.