leral.net | S'informer en temps réel

FMI pour les blancs, FMI pour les noirs : On étrangle le Sénégal et on lâche la meute droit-de-l'hommiste -Par Alioune Camara

Être puni parce qu'il veut bien faire ! Le Sénégal est pris dans un étau à double mâchoire. D’un côté, un FMI qui exige une série de réformes aussi techniques qu’inédites, avant de libérer les fonds promis au pays. De l’autre, des ONG et figures locales, jusque-là muettes sous Macky Sall, qui multiplient les sorties médiatiques pour accuser le nouveau régime de lenteur et de flou.


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Juin 2025 à 16:47 | | 0 commentaire(s)|

Pourtant, jamais l’État n’a autant travaillé à la transparence que depuis l’arrivée de Diomaye Faye. La liste des exigences du FMI est plus que vertigineuse : explication officielle de l’écart massif entre les données budgétaires de l’ancien régime et la réalité actuelle (déficit multiplié par 3, dette bien au-dessus des seuils), suppression des comptes hors budget du Trésor, unification des systèmes d’information budgétaire, élimination progressive des subventions énergétiques, automatisation des impôts et taxes,
publication des états financiers de toutes les entreprises publiques, renforcement de la loi anticorruption, mise en place d’un registre public des garanties de l’État, révision des contrats d’État avec certaines multinationales, justification complète des engagements hors bilan et un plan d’assainissement interne des finances publiques...).

Tout cela, avant même le moindre décaissement. Quelle injustice !

Et pourtant, ce traitement n’a jamais été appliqué à la Grèce, qui avait maquillé ses chiffres pendant des années avec l’aide de Goldman Sachs, MIEUX, elle a reçu 110 milliards d’euros dès 2010, sans que le FMI n’exige un audit préalable. Ni à l’Argentine, qui a cumulé 22 plans FMI, plusieurs défauts de paiement, des violations systématiques des conditionnalités et a pourtant bénéficié d’un prêt historique de 57 milliards de dollars en 2018, sans avoir assaini quoi que ce soit. Ni au Brésil des années 1990, ni au Mexique pendant sa crise de la dette : tous ont été aidés d’abord, puis sommés de réformer ensuite !

Pourquoi donc, le Sénégal, qui est dans une démarche volontaire de transparence et de reconstruction, subit-il des conditions aussi dures ?

Parce qu’il est africain, parce qu'il veut se libérer, parce que sa voix pèse peu et parce qu’avec un nouveau régime panafricaniste, les puissances internationales veulent toujours lui rendre la vie dure.

Et pendant ce temps, des saboteurs locaux qui sont bien nourris par les fonds internationaux, se joignent au concert : Forum Civil, Amnesty, Forum du justiciable, ONG 3D... tous réclament aujourd’hui des rapports trimestriels mensuels et exigent une transparence quasi quotidienne.

Mais où étaient-ils quand les rapports de la Cour des Comptes ont été gelés pendant sept longues années ?

Quand aucun responsable du détournement du fonds Force Covid n’a été poursuivi ? Quand le budget était systématiquement violé ?

Le gouvernement actuel de ce qu'on voit objectivement, tente d’assainir, un système profondément verrouillé, où les grands corps de contrôle sont encore aux mains des anciens. Avec une chaîne de dépenses sabotées de l’intérieur.

La transparence ne se décrète pas sous la pression d’un tweet, M. Birahim Seck. La vraie transparence, c’est plaider pour la libération des fonds pour les pauvres, sans punir les États qui veulent bien faire.






Par Alioune Camara
Gatineau -Canada