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Face à “un pays paralysé”, El Hadj Ibrahima Ndiaye appelle à un sursaut national

Rédigé par leral.net le Dimanche 16 Novembre 2025 à 21:24 | | 0 commentaire(s)|

Dans une contribution au ton grave intitulée “Constater, proposer, avertir”, El Hadj Ibrahima Ndiaye, porte-parole du mouvement Sénégal Demain, livre une analyse sans concession de la situation politique et économique du pays. Un texte qui se veut à la fois diagnostic, mise en garde et feuille de route alternative, alors que l’opposition multiplie les critiques […]

Dans une contribution au ton grave intitulée “Constater, proposer, avertir”, El Hadj Ibrahima Ndiaye, porte-parole du mouvement Sénégal Demain, livre une analyse sans concession de la situation politique et économique du pays. Un texte qui se veut à la fois diagnostic, mise en garde et feuille de route alternative, alors que l’opposition multiplie les critiques contre ce qu’elle estime être une gouvernance faite “d’hésitations et de blocages”.

Dès les premières lignes, l’auteur décrit un Sénégal paralysé, marqué selon lui par deux années d’immobilisme. Infrastructures à l’arrêt, investissements gelés, administrations en léthargie : Ndiaye dépeint une mécanique étatique ralentie par ce qu’il qualifie de “gestion émotionnelle du pouvoir”, fondée sur “la rancœur, la méfiance et les règlements de comptes”. “Un pays ne se dirige pas avec le ressentiment, mais avec une vision”, affirme-t-il, avant de reprocher au gouvernement l’absence de cap clair.

Au-delà du constat interne, il met en garde contre les risques d’un glissement vers l’instabilité régionale. Comparant la trajectoire du Sénégal à celle de ses voisins sahéliens — Mali, Burkina Faso, Niger —, il estime qu’un pays qui cesse d’avancer “devient tôt ou tard vulnérable”. Citant Michel Onfray et Léopold Sédar Senghor, l’auteur alerte sur les dangers d’un pouvoir qui “ne construit plus” et sur la fragilité des nations gouvernées “dans la division et l’improvisation”.

L’originalité de sa contribution réside toutefois dans la liste structurée de propositions concrètes, qu’il dit vouloir soumettre “avec gravité”. Parmi elles, un Plan d’Urgence Économique National pour relancer immédiatement les chantiers gelés et réactiver les paiements publics. Il plaide également pour un programme massif d’emploi des jeunes, articulé autour de la formation technique, de centres sectoriels, d’incitations aux entreprises et d’une mobilisation de la diaspora via la plateforme “La Porte du Futur – Sénégal”. Objectif annoncé : former et insérer 100 000 jeunes en deux ans.

Ndiaye appelle aussi à une moralisation de la gouvernance, réclamant la fin des “purges” et du “gouvernement par la peur”, et estime urgente une stratégie de protection du pays face aux fragilités du Sahel, qu’il décrit comme “un espace où un État faible devient une proie”. Il propose enfin un dialogue national réunissant État, entreprises, diaspora et société civile, invoquant la méthode d’Abdou Diouf : “La démocratie, c’est la capacité de se parler même quand on ne s’entend plus.”

La partie la plus politique de son texte prend la forme d’un ultimatum de 100 jours adressé au gouvernement : relancer les projets, remettre en route l’économie, sécuriser l’emploi des jeunes, pacifier la gouvernance et clarifier la vision nationale. “Si rien ne change, nous agirons — politiquement, démocratiquement, légalement”, prévient-il, sans préciser la nature des actions envisagées.

La conclusion s’articule comme un appel au sursaut national, convoquant à nouveau Senghor et Abdou Diouf pour souligner que paix, unité et destin commun ne peuvent se maintenir sans effort collectif. “Je choisis l’unité, mais je refuse la passivité”, écrit-il, assurant tenir ensemble la main tendue et la vigilance politique. “Le temps du sursaut est venu.”

Cette contribution s’inscrit dans un climat où la classe politique sénégalaise cherche à redéfinir ses lignes de fracture et ses horizons, tandis que la population, en particulier la jeunesse, attend des signaux clairs de relance et de stabilité.



Source : https://xalimasn.com/2025/11/16/face-a-un-pays-par...