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"Felwine, Boris, Mboucar, vous avez tout faux !", par Aya Diop, CCR / APR


Rédigé par leral.net le Vendredi 9 Juin 2023 à 02:35 | | 0 commentaire(s)|

"Felwine, Boris, Mboucar, vous avez tout faux !", par Aya Diop, CCR / APR
Comme bien beaucoup d'autres citoyens sénégalais imbus de PAIX et de justice, comme bien d'autres citoyens de l'universel dont les idées et les actions quotidiennes s'abreuvent des eaux profondes et limpides des rus du Vrai et se nourrissent du terreau fécond des valeurs essentielles qui fécondent une humanité qui se cherche pour se réconcilier avec elle-même, je n'ai pas su résister à ce besoin qui s'amplifie en moi de replacer tous les accents aigus, graves et circonflexes oubliés sur le chemin tortueux du jeu de la réflexion sélective auquel se sont maladroitement prêtés trois célèbres écrivains qui, aujourd'hui, déçoivent les lecteurs avisés car tant est affligeante la médiocrité de leur production collective.

La tentation est si forte que ma main obéit aux ordres de mon esprit et de mon cœur, et rédige sous leur dictée ces quelques mots.

Felwine, Boris, Mbougar, S'il est vrai que souvent l'Art travestit le Réel, l'on se doit d'admettre toutefois que c'est toujours pour plaire aux esprits pensants en les émouvant ; c'est pour délivrer un message parfumé d'esthétique et d'éthique, pour conscientiser les peuples et lutter contre le Mal multiforme.

Dois-je vous rappeler que l'histoire de la Création littéraire a connu de belles plumes engagées dans la défense de causes nobles et justes, mais que cet engagement artistique et militant a toujours eu une forte centralité sur la description plus ou moins objective de l'humaine condition et la prise en compte des besoins d'individus ou de groupes socialement et économiquement faibles car démunis ?

Mais, je constate pour le regretter qu'à l'évidence, vous avez tout oublié de ces principes clés de l'art engagé. En effet, objectifs, vous ne l'êtes point du tout dans votre article.

Je tiens à souligner ici que le combat ayant opposé Adji Sarr à Ousmane Sonko, est assimilable à celui de David et de Goliath que nous a narré la Bible (Samuel 17, 1-58) et que le Coran a cité en sa sourate 2, verset 251.
Ce combat épique a opposé David, jeune et téméraire futur Roi d'Israël et fils de berger, au héros des Philistins, le géant Goliath. Mais en dépit de ce déséquilibre physionomique et social trop évident, il a finalement tourné en faveur du petit et pauvre berger qui, armé d’un caillou lancé avec une fronde, a abattu le géant et riche Goliath.

Puisse ce haut fait épique vous rappeler, - Ô combien! -, Allah est Juste.

Dans le procès Adji Sarr et Sonko, mis hier et aujourd'hui au centre de vos préoccupations, il me semble bien inutile de se demander qui est David et est Goliath.

En effet, une très jeune fille de faible condition a osé s'attaquer à un puissant opposant qu'elle a accusé de viols réputés et de menaces de mort.

Le Juge, en son intime conviction et après une analyse objective des faits et éléments de preuve dont il dispose, a préféré requalifier les faits reprochés à Goliath en actes sexuels répétés, marqués par la perversité et de nature à entraîner dans la débauche la jeunesse représentée par jeune Adji Sarr-David.

Une décision juridique hautement enrobée de courage qui illustre de fort belle manière l'impartialité du Juge dont la main aurait pu être plus lourde, s'il avait retenu le viol répété comme crime établi.

Quelle éthique peut-on dès lors trouver dans les faits pour lesquels le Juge a condamné Sonko dans son délibéré final ?

Quelle gloire ses partisans peuvent-ils tirer de la reconnaissance juridique par le tribunal des actes de débauche, de perversité qu'il a effectivement fait subir à une jeune fille socialement démunie et moralement faible car très tôt orpheline et éloignée du doux cocon familial, à une fille de surcroît terrorisée par un puissant politicien ?

L'Art militant s'est souvent illustré par son noble engagement à dénoncer les actes d'injustice, de barbarie et d'aliénation subis par un peuple donné. Son histoire est riche de créations inestimables qui sont devenues immortelles, grâce à leur belle facture esthétique et éthique.

Mais vous insultez notre intelligence en nous présentant le Sénégal comme un pays où les faibles et les libertés sont opprimées. Ce sombre décor aux champs lexicaux tronqués que vous proposez comme projet de lecture analytique à votre lectorat vous fait descendre du piédestal sur lequel je vous avais personnellement hissé.
Oui ! Dites-nous donc quel citoyen "opprimé" oserait faire de la diffamation contre ses concitoyens, de l'insulte et de la menace publiques proférées contre les institutions de son pays, son activité de loisirs favori, sans vraiment être inquiété ?

Or, vous avez vu un leader s'y adonner allègrement et régulièrement.
Dites-nous enfin quel peuple "opprimé" en ce monde peut, sans être inquiété, mettre à sac tous les biens publics accessibles à ses mains destructrices et voler les biens de ses concitoyens qui ont eu le courage d'entreprendre pour réussir leurs projets socioprofessionnels respectifs ?

OUI, chers écrivains, je vous rejoins sur un seul point : il y a bel et bien un opprimé dans cette histoire réelle que vous avez transformée en fiction, avant la présenter à vos lecteurs, sous la forme d'un article dont la scientificité est douteuse car non soutenue par des arguments factuels construits sur la base d'études sérieusement menées.

Oui, il y a effectivement un opprimé dans cette histoire.

Mais cet opprimé, c'est le sénégalais qui se terre chez lui, pour échapper à la furie de la vermine recrutée par Sonko pour lui faire du mal. Cet opprimé, c'est la République du Sénégal dans son entièreté qui se voit obligée de refaire tous ses beaux travaux infrastructurels exécutés pour entrer dans le majestueux univers de l'émergence à laquelle aspirent de toutes leurs forces ses citoyens. Cet opprimé, c'est ce gouvernement du Sénégal tellement empli d'empathie pour son peuple, au point d'être taxé de faible par certains citoyens sénégalais, qui devra rechercher et reprendre, à coup de milliards, des travaux de construction d'infrastructures d'envergure qu'il a réalisés, pour tenir sa ferme promesse de nous mettre sur les rails d'une émergence inclusive et durable. Ces opprimes sont les bénéficiaires directs et indirects de tous ces programmes structurants d'amélioration et de modernisation de nos systèmes d'éducation, de formation supérieure et de mobilité terrestre.

Les opprimés, ce sont finalement ces milliers de lecteurs dont avez profondément blessé l'intelligence...
Nous sommes ainsi en droit de nous poser moult questions sur la pertinence de cet article collectif que vous avez rédigé, et qui ne sert aucunement le Vrai ni le Bien.

Messieurs,
L'art amuse ou divertit. Il informe. Il conscientise. Il sensible les peuples.
Sa fonction véritable n'est pas de travestir les faits ni de pervertir les consciences, pour des intérêts individuels et bassement politiques..

Ousmane Wade