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Fin du Dialogue national : L’avenir de Khalifa Sall dans Yewwi Askan Wi

Dès l’annonce officielle de sa participation au dialogue, le leader de Taxawu Sénégal a fait l’objet de plusieurs attaques de la part des militants de la coalition Yewwi Askan Wi. Il avait été accusé de concocter un «deal» avec le pouvoir, afin de pouvoir participer aux joutes électorales de 2024. Depuis, un climat très tendu s’est installé au sein de cette entité politique, où Khalifa Sall avait été critiqué, car sa démarche ne cadrait plus avec celle tracée par Yewwi par rapport à une participation au dialogue. Un sentiment de suspicion aggravé par sa déclaration dans une émission, où il fait savoir que l’essentiel pour lui, c’est d’être candidat.


Rédigé par leral.net le Samedi 24 Juin 2023 à 10:32 | | 0 commentaire(s)|

Et malgré tout, l’ancien maire de la capitale s’est toujours réclamé comme un opposant farouche au régime et déterminé à poursuivre le combat pour des élections inclusives et son soutien indéfectible à Ousmane Sonko. D’ailleurs, prenant la parole lors de la cérémonie de lancement de ce dialogue, il a eu avec beaucoup de courage adressé ses vérités au chef de l’État, en remettant sur la table la question de sa candidature illégale, le renforcement de la démocratie, les raisons «légitimes» qui ont motivé le boycott de la majorité de l’opposition à la table de négociation.

Cette déclaration n’a pas permis pour autant d’apaiser les relations. Les signes d’une rupture se profilent, lorsque les leaders de Yewwi ont signé un communiqué pour mettre en garde Khalifa Sall sur sa possible expulsion de la coalition. D’ailleurs, son absence lors de la dernière conférence de presse de Yewwi n’a pas manqué de susciter beaucoup de commentaires.

C’est donc dans ce contexte de «ni guerre ni paix» que l’ex membre du parti socialiste, a pris part aux concertations lancées par le chef de l’État. Mais les conclusions issues de ce dialogue ne semblent guère aller dans le sens souhaité par cette opposition dite radicale, puisque parmi les principaux points de leurs exigences, aucun n’a été retenu.

C’est au contraire Khalifa Sall et Karim Wade qui en sont sortis victorieux, grâce à la modification des articles L28, L29, L30 et L50, avec l’introduction de la grâce présidentielle aux candidats qui ont déjà purgé leur peine qui les rendent éligibles. Et pourtant, au cours des discussions, la Société civile a plaidé pour la prise en compte du cas Ousmane Sonko, afin de le remettre dans la course au même titre que les autres. Donc, pourquoi le cas du maire de Ziguinchor n’a pas bénéficié d’un soutien de grande envergure pour bénéficier du même sort ?

Dans tous les cas, il était attendu de Taxawu Sénégal ,par respect à sa posture d’opposant, de plaider pour l’application des questions sur lesquelles il avait interpellé le chef de l’État, dont l’organisation d’élections inclusives. Mais au bout du compte, c’est comme si Khalifa Sall n’était intéressé que par ses propres intérêts, à savoir son éligibilité.

Aussi, il lui est reproché d’accepter que la candidature de Macky Sall soit laissée à l’appréciation du Conseil Constitutionnel, en échange de son éligibilité, tout comme le PDS. En définitive, Taxawu Sénégal sort du dialogue avec le sésame qui lui donne le droit de poser sa candidature, mais avec le risque de s’éloigner de plus en plus de la coalition de Yewwi, sauf retournement de dernière minute.

Qui disait qu’en politique, chacun gère ses propres intérêts ?






Le Témoin