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Financements décrochés par le Sénégal: Macky Sall franchit la barre des 6000 milliards

Le Conseil des ministres a adopté mercredi le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2018-2020 qui confirme encore la bonne santé de l’économie sénégalaise mais aussi l’excellent travail des régies financières à savoir les Impôts et la Douane. On apprend par ailleurs qu’en matière
de conventions de financement, le Président Macky Sall a dépassé la barre des 6000 milliards de FCFA en cinq ans pour ne pas dire qu’il a presque « doublé » Wade.


Rédigé par leral.net le Samedi 17 Juin 2017 à 10:09 | | 0 commentaire(s)|

L e Conseil des ministres a adopté hier,le projet de Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2018-2020. Il ressort du document obtenu par "Libération" qu’en cinq ans, c’est-à-dire entre 2012 et 2016, les conventions de financement au nombre de 305, pour un montant de 5904,539 milliards, ont largement dépassé les 3799 milliards mobilisés durant les12 années de la première alternance.

Avec les projets de conventions en cours de signature, notamment dans le cadre du financement du pont de Rosso (par la BEI), du projet de développement du tourisme et des PME (Banque mondiale), du Train Express Régional (dont le financement est conjointement assuré par l’AFD, le Trésor public français, la BID e tla BAD), la barre des 6000 milliards sera dépassée.

Le DPBEP 2018-2019 revient sur l’évolution récente de l’économie mondiale et nationale, l’exécution budgétaire de l’année 2016, la situation d’exécution du budget de l’année en cours et dégage, enfin, les perspectives macro-budgétaires, tout en fixant les objectifs d’équilibre budgétaire et financier.

Il est élaboré dans un contexte économique caractérisé par une croissance mondiale stable estimée par le Fonds monétaire international (FMI) à 3,1%. Cette croissance est principalement portée par les Etats- Unis qui se rapprochent de leur niveau de production de plein emploi, la Chine dont le niveau de croissance s’est hissé à un niveau un peu plus élevé que prévu, la Russie où l’activité a été plus vigoureuse du fait notamment, du raffermissement des prix du pétrole.

Cet essor économique a été atténué par le relâchement de la production réelle de la zone Euro par rapport à son niveau potentiel et la faible intensité de l’activité économique notée dans certains pays comme le Brésil et l’Argentine.

Au plan interne, l’économie sénégalaise a consolidé ses acquis de croissance économique dont l’estimation se chiffre à 6,7% (contre 6,5% en 2015, 4,3% en 2014 et 3,6% en 2013) découlant, entre autres, de l’exécution d’importants projets d’investissements publics, notamment dans l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, conjugué à la relance des industries et aux performances des sous-secteurs de l’information et de la communication, du transport et des services financiers, dans le contexte de la mise en œuvre du PSE.

L’investissement privé a également connu un dynamisme soutenu, grâce à l’accélération du rythme d’exécution des réformes économiques et financières. Cette performance est expliquée par la bonne tenue des secteurs secondaire et tertiaire, le secteur primaire s’étant plutôt inscrit en ralentissement consécutif à la baisse de certaines productions suite à l’arrêt précoce de l’hivernage.

Une économie solide

L’inflation, mesurée par le déflateur du PIB, a atteint un niveau de 1,1% au courant de l’année 2016. Elle est expliquée principalement parle relèvement des prix dans le secteur primaire (+4,2%). Le solde du compte courant de la balance des paiements a, pour sa part, connu une amélioration en passant de 5,3% du PIB en 2015 à 4,7% en 2016, enregistrant ainsi l’amélioration de la balance commerciale dans un contexte de relance des industries d’exportation, de renforcement de la production locale et de faiblesse des cours des produits de base sur le marché international.

La situation dans le secteur monétaire et financier a été caractérisée, en 2016, par une diminution des avoirs extérieurs nets (-59,9 milliards FCFA), une augmentation du crédit intérieur de 9,2% et une expansion de la masse monétaire de 6%. Les bonnes performances enregistrées dans les secteurs réel et extérieur ont impacté positivement le secteur des administrations publiques.

Pour l’année 2016, le Sénégal a respecté tous les indicateurs fixés dans le cadre du programme économique et financier. Le déficit budgétaire, dons compris, est ressorti à 3,3% du PIB en 2016 (contre 3,7% un an auparavant), en dépit de la forte augmentation des intérêts payés au titre de la dette extérieure. Ce ratio est calculé sur la base du PIB obtenu après le« rebasing» (changement de base).

En 2016, le Sénégal a respecté tous les indicateurs fixés dans le cadre du programme économique et financier

L’atteinte de l’objectif de déficit fixé dans le cadre du programme a été possible grâce à la politique de prudence dans l’exécution des dépenses publiques, notamment en termes de rationalisation des dépenses courantes, de maîtrise de la masse salariale et d’optimisation de l’investissement public. Le critère de convergence de la masse salariale rapportée aux recettes fiscales se situe à 32,9%, c’est-à-dire en dessous du ratio communautaire de 35%.

Il convient de souligner, cependant, que si on tient compte du traitement salarial du personnel des établissements publics, agences et structures assimilées et des contractuels qui émargent sur les autres dépenses courantes (dans les secteur de l’éducation, de la formation professionnelle et technique, de la santé, de l’environnement et de l’agriculture), le ratio passerait à 44,6%, donc largement au-dessus du critère de convergence retenu au niveau communautaire.

Sur le plan de l’exécution budgétaire proprement dit, la mobilisation des ressources s’est faite de manière satisfaisante.Les régies financières ont en effet défini des stratégies efficaces pour améliorer le recouvrement de l’impôt. Celles-ci ont porté, entre autres, sur le renforcement de la modernisation des administrations fiscales et douanières, l’amélioration de la qualité des émissions, la poursuite de la maîtrise et de l’élargissement de l’assiette,le renforcement de la mission de contrôle fiscal et douanier.

En plus de ces mesures, les ressources budgétaires de l’année 2016 ont bénéficié des retombées de la bonne tenue de l’activité économique non agricole, sous l’impulsion des secteurs secondaire et tertiaire, principaux pourvoyeurs de recettes, et, d’autre part, de la remontée significative du cours du baril à partir du mois de mai 2016.

Au total, les recettes du budget 2016 ont connu une hausse de 15%, passant de 2026,1 milliards en 2015 à 2334,6 milliards de francs CFA, essentiellement imputable à l’augmentation significative des recettes budgétaires (+15,23%).

Hausse de 15% des recettes

Pour ce qui concerne les ressources extérieures destinées à l’investissement, leur niveau de décaissement a connu un glissement annuel positif de 31,5 milliards, soit 8% en valeur relative. Cette efficacité dans le décaissement est expliquée par la bonne exécution des importants projets du plan d’actions prioritaires du PSE.

L’année 2016 se singularise par une intensification de la coopération financière matérialisée par la signature de 58 conventions de financement, portant ainsi le nombre de conventions signées depuis la tenue du Groupe consultatif de Paris à cent quatre-vingt-dix-huit (198), pour un montant mobilisé de 3486 milliards, dont 89,7% sous forme d’emprunts concessionnels et 10,3% de subventions.

Pour ce qui relève des dépenses budgétaires, leur exécution s’est faite de manière satisfaisante, nonobstant l’augmentation de 27,9 milliards de F CFA (soit 17,4%) des intérêts sur la dette publique, à la faveur de la mise en œuvre adéquate de certains projets d’investissement et à la célérité notée dans la satisfaction des conditions d’entrée en vigueur et de décaissement des conventions de financement.

Globalement, les dépenses sont ressorties à 2704 milliards à fin 2016 contre 2411,5 milliards en 2015, soit un accroissement de 12%. Cette augmentation s’est faite dans un contexte de maîtrise des dépenses courantes qui n’ont progressé que de 7% (imputable à la hausse des charges sur les intérêts de la dette publique susmentionnée, aux charges de personnel qui porte l’impact des engagements de l’Etat envers les syndicats d’enseignants d’un coût budgétaire de 40,2 milliards et des dépenses de fonctionnement dans une moindre mesure) et de l’expansion de 30% des dépenses d’investissement sur ressources internes.

Cet accroissement spectaculaire des dépenses d’investissement sur ressources internes reflètent notamment les efforts consentis dans le domaine de la défense et de la sécurité, à travers le projet d’acquisition de matériels et d’équipements pour la sécurité intérieure et des frontières, mais aussi des besoins d’investissements exprimés à l’occasion des Conseils ministériels délocalisés, dans le cadre de la territorialisation des politiques publiques.

En fin 2016, les besoins évalués en matière d’investissement au niveau des différentes régions (où se sont tenus ces Conseils) sont estimés à 2873 milliards, dont 1848,7 milliards déjà pris en charge dans le cadre d’une programmation pluriannuelle, à travers les lois de finances votées depuis 2012. L’exécution du budget 2016 a eu des répercussions significatives sur le vécu des populations.

Sur le plan social, les programmes d’appui aux groupes vulnérables tels que la Bourse de sécurité familiale et la Couverture Maladie Universelle (CMU), ont grandement contribué à la lutte contre la pauvreté monétaire et à l’amélioration des conditions de vie des populations, surtout en milieu rural.

Dans le cadre du Programme national des bourses de sécurité familiale par exemple, 258 381 ménages ont bénéficié de transferts monétaires en 2016 contre 197 751 en 2015, pour une cible de 300 000 ménages. Au titre du renforcement des conditions socio-économiques des groupes vulnérables,442 019 ménages ont été enregistrés, soit 98,22% par rapport à la cible.

Dans le domaine de la santé, les efforts consentis par le Gouvernement se sont traduits par l’amélioration d’un certain nombre d’indicateurs clés. Le taux d’accouchement sous assistance par du personnel qualifié est passé de 53% en 2015 à 65,4% en 2016. Le tauxde mortalité juvénile a également connu une légère amélioration passant de 22‰ à 21‰ entre 2015 et 2016. La proportion d’enfants complètement vaccinés s’est maintenue à un taux de 74% en 2016 soit au-dessus des 70% de la cible tandis que la proportion des enfants guéris de la malnutrition est passée de 74% à 78,5%.

Des efforts considérables ont été également consentis dans lecadre de la prise en charge des maladies chroniques à soins coûteux, avec la construction de six (6) Centres de dialyse dans les localités de Thiès, Diourbel, Louga, Ndioum, Kolda et Sédhiou.

Le secteur de l’éducation a enregistré des progrès importants. LeTaux brut de scolarisation (TBS) a atteint 88,1% en 2016 contre 86,5% en 2015. Il faut noter cependant que, sur l’amélioration de la qualité, le taux d’achèvement à l’élémentaire est passé à 61,5% en 2016 pour une cible de 76,4%, soit un écart de 14,9%.

Au niveau de l’enseignement secondaire, le TBS a évolué positivement, passant de 34,1% à 35,6%. Concernant l’enseignement supérieur, le taux d’accès a connu un léger fléchissement entre 2015 et 2016, passant de 6,21% à 5,98%.

Pour la formation professionnelle et technique, le nombre d’apprenants inscrits pour 100 000 habitants est passé de 402 à 600, soit une augmentation de 198 apprenants, dépassant la cible (560) de 40 apprenants.

S’agissant de l’accès à l’eau potable, notre pays a fait un bond significatif de 3 points de pourcentage entre 2013 et 2015. En 2016, le taux d’accès global est passé à 94,6% contre 92,06% un an auparavant, grâce aux initiatives développées dans le cadre du PUDC (Programme d’urgence de développement communautaire).

Au 31 mai 2017, les Impôts et la Douane ont déjà mobilisé 767,9 milliards soit 70% des prévisions pour l’année

L’année 2017 est en train de consacrer le renforcement du dynamisme de notre activité économique.Ainsi donc, à la faveur de la poursuite des investissements, de l’accélération des réformes et des projets phares du PSE, le taux de croissance du PIB réel est attendu à 6,8% en 2017. Au plan budgétaire, les dispositions utiles sont en train d’être prises à cet effet.

Déjà au 31 mai 2017, les ressources budgétaires ont été recouvrées à hauteur de 1074,13 milliards, 767,9 milliards de recettes internes et 304,23 milliards de ressources extérieures destinées au financement des projets et programmes d’investissements publics.

Sur ce dernier point, il faut souligner l’efficacité des services dans la mobilisation des ressources extérieures puisqu’en 5 mois seulement, nous avons réussi à mobiliser 70% des prévisions de tirages sur l’année2017.

Pour ce qui relève des charges budgétaires à fin mai, elles sont arrêtées à 1598 milliards, soit 49%des prévisions de la LFI 2017. Les dépenses en capital, pour leur part, ont été engagées à hauteur de 37,85%. Ce niveau d’exécution est appréciable si l’on sait que l’investissement exige des délais d’exécution plus longs en raison des procédures de passation des marchés qui se dénoue en général à partir du second semestre.

Le DPBEP 2018-2020 entend maintenir la cadence dans la mise en œuvre des projets dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme, des mines, des infrastructures et ceux retenus dans le cadre du pôle urbain de Diamniadio, dans un élan de poursuite de la réduction des déficits du solde des transactions courantes de la balance des paiements et du solde budgétaire.

Cheikh Mbacké Guissé

Alain Lolade