Mais pas le temps de se féliciter, l’affaire qui le préoccupe actuellement est une fraude à plus de 260 millions de francs CFA (environ 400 000 francs suisses). Sur ce dossier, Abdoulaye Mbodj Ndiaye n’en dira pas plus. En revanche, il accepte de nous laisser assister à l’enquête sur l’escroquerie par Internet dont une religieuse sénégalaise a été victime.
Marie* vient justement de déposer une plainte. «En juillet, j’ai reçu un courriel d’une Canadienne qui voulait correspondre avec quelqu’un au bout du monde», raconte-t-elle. Une proposition que la religieuse accepte avec plaisir. La dénommée Cassandra lui envoie alors plusieurs photos et lui donne de nombreux détails sur sa famille. Quelques échanges de courriels plus tard, la fausse Canadienne fait une proposition étonnante à Marie. «Elle m’a dit qu’elle avait envoyé un colis avec des ordinateurs et des appareils photo à sa sœur au Bénin.» Sauf que celle-ci a dû rentrer au pays en urgence. Cassandra demande donc à la religieuse si elle peut récupérer les paquets à sa place.
Marie a des doutes, mais la Canadienne sait comment la convaincre. «Elle m’a pris par les sentiments en me disant qu’il y avait aussi un album de photos de famille. Cela m’a émue», précise la sœur. Elle entame donc les démarches pour récupérer le colis et apprend qu’elle doit payer des taxes. «Tout a été très vite, j’ai versé la somme demandée pour rendre service», explique-t-elle. Le colis n’arrivera bien sûr jamais. Intriguée, la religieuse se renseigne sur Internet et découvre qu’elle a été victime d’une arnaque. «Ils m’ont encore appelée pour me réclamer plus d’argent, donc je me suis décidée à porter plainte», précise-t-elle. Marie souhaite surtout que son escroc soit mis hors d’état de nuire. «Cela m’a choquée, ils prennent vraiment l’argent de n’importe qui. Que tu sois pauvre ou riche», regrette-t-elle.
Investigations numériques
De son côté, le capitaine Abdoulaye Mbodj Ndiaye et ses hommes ont déjà commencé leur enquête. Ils inspectent l’ordinateur portable que la victime a amené avec elle. «Cela nous permet de recueillir un maximum d’éléments numériques pour mener nos investigations», explique-t-il. Ils commencent par analyser le contenu des échanges, en l’occurrence des e-mails Yahoo. «Là, par exemple, on a un numéro du Bénin alors que l’escroc prétend être au Canada», explique un spécialiste en plein travail. Les gendarmes vont ensuite s’attaquer à l’enquête numérique à proprement parler. Cela va notamment leur permettre de récupérer l’adresse IP du suspect. Quelques secondes plus tard, ils la géolocalisent dans un quartier de Cotonou, la capitale du Bénin.
Le capitaine doit donc procéder à une réquisition de coopération internationale pour obtenir plus d’informations sur ce dossier. Ce qui peut parfois prendre du temps. Mais il assure qu’il ne donne pas la priorité à certains dossiers en fonction de l’origine des victimes ou des suspects. «Ce qui compte pour nous, c’est la gravité des cas. Notamment la valeur du délit et le risque d’atteintes physiques», précise-t-il.
Il reconnaît toutefois que devant le nombre croissant d’affaires d’escroquerie, la cinquantaine de gendarmes qu’il dirige est parfois obligée de déléguer à d’autres unités. «Mais nous ne jetons jamais un cas aux oubliettes, nous faisons toujours de notre mieux.» Surtout que la cybercriminalité n’est pas leur seule préoccupation. «C’est pour cela que l’unité spécialisée qui sera créée en novembre prochain est très importante», conclut-il.
Marie* vient justement de déposer une plainte. «En juillet, j’ai reçu un courriel d’une Canadienne qui voulait correspondre avec quelqu’un au bout du monde», raconte-t-elle. Une proposition que la religieuse accepte avec plaisir. La dénommée Cassandra lui envoie alors plusieurs photos et lui donne de nombreux détails sur sa famille. Quelques échanges de courriels plus tard, la fausse Canadienne fait une proposition étonnante à Marie. «Elle m’a dit qu’elle avait envoyé un colis avec des ordinateurs et des appareils photo à sa sœur au Bénin.» Sauf que celle-ci a dû rentrer au pays en urgence. Cassandra demande donc à la religieuse si elle peut récupérer les paquets à sa place.
Marie a des doutes, mais la Canadienne sait comment la convaincre. «Elle m’a pris par les sentiments en me disant qu’il y avait aussi un album de photos de famille. Cela m’a émue», précise la sœur. Elle entame donc les démarches pour récupérer le colis et apprend qu’elle doit payer des taxes. «Tout a été très vite, j’ai versé la somme demandée pour rendre service», explique-t-elle. Le colis n’arrivera bien sûr jamais. Intriguée, la religieuse se renseigne sur Internet et découvre qu’elle a été victime d’une arnaque. «Ils m’ont encore appelée pour me réclamer plus d’argent, donc je me suis décidée à porter plainte», précise-t-elle. Marie souhaite surtout que son escroc soit mis hors d’état de nuire. «Cela m’a choquée, ils prennent vraiment l’argent de n’importe qui. Que tu sois pauvre ou riche», regrette-t-elle.
Investigations numériques
De son côté, le capitaine Abdoulaye Mbodj Ndiaye et ses hommes ont déjà commencé leur enquête. Ils inspectent l’ordinateur portable que la victime a amené avec elle. «Cela nous permet de recueillir un maximum d’éléments numériques pour mener nos investigations», explique-t-il. Ils commencent par analyser le contenu des échanges, en l’occurrence des e-mails Yahoo. «Là, par exemple, on a un numéro du Bénin alors que l’escroc prétend être au Canada», explique un spécialiste en plein travail. Les gendarmes vont ensuite s’attaquer à l’enquête numérique à proprement parler. Cela va notamment leur permettre de récupérer l’adresse IP du suspect. Quelques secondes plus tard, ils la géolocalisent dans un quartier de Cotonou, la capitale du Bénin.
Le capitaine doit donc procéder à une réquisition de coopération internationale pour obtenir plus d’informations sur ce dossier. Ce qui peut parfois prendre du temps. Mais il assure qu’il ne donne pas la priorité à certains dossiers en fonction de l’origine des victimes ou des suspects. «Ce qui compte pour nous, c’est la gravité des cas. Notamment la valeur du délit et le risque d’atteintes physiques», précise-t-il.
Il reconnaît toutefois que devant le nombre croissant d’affaires d’escroquerie, la cinquantaine de gendarmes qu’il dirige est parfois obligée de déléguer à d’autres unités. «Mais nous ne jetons jamais un cas aux oubliettes, nous faisons toujours de notre mieux.» Surtout que la cybercriminalité n’est pas leur seule préoccupation. «C’est pour cela que l’unité spécialisée qui sera créée en novembre prochain est très importante», conclut-il.