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Formation professionnelle au Sénégal : constats et pistes de transformation


Rédigé par leral.net le Jeudi 22 Mai 2025 à 17:16 | | 0 commentaire(s)|

« Les hautes autorités du Sénégal, le Président de la République en premier, ont évoqué le rôle fondamental que la diaspora sénégalaise doit jouer dans la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation, « Vision Sénégal 20250 ». Lors du Conseil des Ministres tenu hier, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations aux Sénégalais de l’extérieur pour leur contribution significative à la vie politique, économique et sociale, ainsi qu’au rayonnement culturel de notre pays. C’est dans cette lancée qu’il faut inscrire cette présente contribution portant sur la formation professionnelle au Sénégal.

En effet, chaque année, des milliers de jeunes Sénégalais quittent le système scolaire sans emploi, sans formation qualifiante et souvent sans perspective. Dans les rues de nos villes et villages, le chômage est devenu une réalité pesante, surtout pour les jeunes. Pourtant, notre pays regorge de talents, d’énergie et de volonté. Ce qui fait aujourd’hui défaut, c’est un dispositif de formation professionnelle aligné sur les exigences actuelles du monde économique.

Le constat est clair, notre dispositif actuel ne répond plus efficacement aux besoins du marché du travail. Les filières proposées sont peu variées et éloignées des réalités de l’entreprise. Alors que des secteurs comme le bâtiment, l’agriculture, les énergies renouvelables ou le numérique cherchent activement du personnel qualifié, de nombreux jeunes se retrouvent sans préparation adéquate.

Face à cette situation, je lance un appel solennel à l’État, la refonte de la formation professionnelle doit être placée au cœur des priorités nationales. La construction de centres de formation modernes, bien équipés et bien répartis sur le territoire national est une étape essentielle. Mais cela doit s’accompagner d’un travail de fond : identifier les secteurs porteurs, moderniser les programmes, créer de nouvelles filières, former les encadrants, associer les entreprises à la dynamique, et surtout revaloriser les métiers techniques et artisanaux.

Nous devons encourager un système d’alternance, combinant apprentissage en centre de formation et immersion en entreprise. Il est également essentiel de mettre en place un cadre de reconnaissance des compétences, permettant à chaque jeune, même sans parcours académique classique, de faire valoir son savoir-faire. Et cette voie doit être accessible à l’ensemble des régions du pays.

Aujourd’hui, le Sénégal parle de développement inclusif et durable. Mais il n’y aura pas de véritable progrès sans une jeunesse bien formée et bien accompagnée. Repenser la formation professionnelle ne relève pas du confort. C’est une priorité absolue.

À nos autorités, je dis, écoutez les réalités du terrain, et engagez les réformes nécessaires. L’avenir national en dépend.

Je publierai des propositions dans le but d’apporter ma contribution à cette réforme, des mécanismes de financement adaptés, le développement de nouvelles filières, l’instauration de l’alternance via le contrat d’apprentissage ou le contrat de professionnalisation, le développement de la formation continue, la validation des acquis de l’expérience (VAE), et la mise en place d’un congé individuel de formation pour renforcer les compétences tout au long de la vie. »

Amédine SALL,
Ingénieur-Conseil en Formation et Emploi en région parisienne





Ousseynou Wade