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Forum foncier mondial (Ffm) : « La terre, pétrole de notre époque »

Les décideurs doivent prendre en compte les différentes aspirations des communautés dans l’élaboration des lois foncières. C’est le sens du forum ouvert, hier, à Dakar et qui a pour thème : « Une gouvernance foncière inclusive et juste pour un développement durable : le temps de l’action ».


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mai 2015 à 11:11 | | 1 commentaire(s)|

Forum foncier mondial (Ffm) : « La terre, pétrole de notre époque »
La terre est et reste un enjeu planétaire. De sa gouvernance va dépendre la capacité de notre humanité à transformer positivement et durablement l’agriculture mondiale pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle. En procédant à l’ouverture du Forum foncier mondial, hier, à Dakar, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Pape Abdoulaye Seck, a campé la problématique majeure d’une réunion de quatre jours sur la gouvernance foncière mondiale. Les 700 participants de plus de 80 pays veulent passer à un échelon supérieur pour régler les différentes manifestations du problème foncier mondial, des symptômes multiformes, selon les pays concernés, qui se traduit au Sénégal par la dualité agriculture familiale et agro-business. Pour le ministre, la sécurisation de l’investissement privé ne doit pas être comprise comme un transfert définitif de propriété. « Il est question de partenariat gagnant-gagnant sur un cahier de charges clairement défini. Nous ne sommes pas pour un marché assimilable à un accaparement des terres », déclare-t-il, soulignant toutefois la nécessité d’un juste milieu entre les deux formes d’activité. Une priorité d’autant plus prégnante que la projection n’est pas optimiste. De 0,43 ha de terres pour se nourrir en 1960, la perspective pour 2050 est de 0,15 ha, selon le ministre. Ce qui lui fait dire que « la terre tend à devenir le pétrole de notre époque ».

Pour le continent africain, où 65 à 70% de la population vit de l’agriculture, donc de la terre, le foncier devient un enjeu qui les dépasse face aux enjeux internationaux. Selon Amadou Kanouté, le Directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev Africa), l’acquisition de terre à grande échelle fait du foncier un enjeu géopolitique mondial. « La majeure partie des pays développés ont besoin de facteurs de production parmi lesquels la terre. Il y a une perception globale qui veut que c’est en Afrique que l’on peut en trouver. La majeure partie de nos gouvernements s’appliquent pour que les investisseurs viennent chez nous et c’est là que çà pose problème », analyse-t-il. Pour lui, la croissance de la population africaine, au moins 3% par an, recommande la prise en compte des besoins prioritaires du continent d’abord, avant de se tourner vers l’extérieur. « Nous avons besoin de nos terres pour nourrir nos populations avant d’être mère porteuse pour les citoyens d’autres continents », ajoute-t-il. « L’heure n’est pas au choix entre l’agriculture familiale et agro-business mais à l’exploitation optimale des complémentarités entre ces deux », a-t-il dit annonçant là que le Sénégal est doté d’un cadre national d’investissement stratégique pour la gestion des terres.