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Gaza: Les largages d’aide humanitaire reprennent malgré le risque important de blessures

Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Août 2025 à 11:52 | | 0 commentaire(s)|

La France doit parachuter 40 tonnes d'aide humanitaire au-dessus de la bande de Gaza, ce vendredi 1er août. Les Allemands doivent aussi larguer de l'aide durant le week-end, en coopération avec le Royaume jordanien. Les Belges, Britanniques et Espagnols promettent, eux aussi, de venir en aide aux Palestiniens affamés de l'enclave. Mais de nombreuses ONG critiquent ces parachutages, jugés dangereux pour la population.


Gaza: Les largages d’aide humanitaire reprennent malgré le risque important de blessures
Un seul avion de l'armée française est mobilisé pour larguer ces 40 tonnes de denrées non périssables. Quatre rotations sont prévues au départ de la Jordanie. Mais, ce type d'opération, très contrôlée par Israël, est décriée par les humanitaires qui jugent la méthode couteuse, imprécise et dangereuse. Quand ils n'atterrissent pas en mer, certains colis peuvent blesser, voire tuer des Palestiniens au sol.

En l'absence d'ONG pour réceptionner et distribuer l'aide, la situation peut virer à l'émeute. « Mais ces largages sont la seule solution possible, il y a donc une certaine acceptation du risque », admet-on au ministère des Armées.

Cinquante tonnes de fret humanitaire français sont pourtant prêtes à être livrés par la route, mais ils demeurent bloqués par Israël à quelques kilomètres de la bande de Gaza. C'est ce qu'a rappelé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur BFMTV le 29 juillet : « Il est donc indispensable que les autorités israéliennes consentent à rouvrir les accès terrestres à la bande de Gaza, pour alléger les souffrances atroces des populations civiles sur place. »

En attendant, ces opérations de largages aériens sont amenées à se poursuivre, à conditions qu'Israël maintienne leur autorisation au-dessus de la bande de Gaza, souligne-t-on au ministère des Armées.

« Au total, depuis le 27 mai, au moins 1 373 Palestiniens ont été tués alors qu'ils cherchaient de la nourriture », indique un communiqué du Bureau pour les territoires palestiniens du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. « La plupart de ces meurtres ont été commis par l'armée israélienne », affirme l’organisation onusienne.

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« Ces largages sont une action de communication »

« Les largages risquent de provoquer des mouvements de foule. On ne sait pas où ils vont tomber. Ils peuvent tomber sur ces personnes, sur des tentes ou en plein milieu de la mer comme on l’a vu récemment, et obliger les personnes à aller nager. Certains ne savent pas nager », rappelle Jean-Raphaël Poitou, porte-parole Moyen-Orient d'Action contre la faim, à notre correspondant Théo Renaudon, du service international de RFI. Pour lui, ces parachutages sont trop risqués.

Et quand bien même l'aide tombe à terre, à chaque parachutage règne la loi du plus fort : « Ce sont souvent les personnes qui ont les meilleures conditions physiques qui vont pouvoir accéder à cette aide. Donc seront exclus : les femmes, les personnes âgées, les orphelins, les personnes en situation de handicap… Ces largages, on le voit comme du cosmétique, comme une action de communication. »

Pour Action contre la faim, la véritable solution se trouve dans l'acheminement de l’aide par le sol. Par camions, qui sont plus contrôlés, c’est donc moins risqué. Des camions entrent de nouveau à Gaza ces derniers jours. Mais toujours trop peu pour lutter contre la famine dans l'enclave palestinienne.

Pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), ces largages d'aide ne sont pas la solution, comme l'explique la porte-parole Vanessa Huguenin.

On salue tous les efforts qui sont faits et qui visent à fournir une aide aux personnes qui en ont besoin. Mais c'est vraiment une mesure de dernier recours, parce que ça comporte des risques. [...] On a d'autres options, on a des camions, on a de la nourriture et du personnel. Ce qu'il faut, c'est juste une décision pour avoir un cessez-le-feu.


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Vanessa Huguenin, porte-parole du bureau de coordination de l'aide de l'ONU

RFI