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Gel des zones économique spéciales (ZES) : L’Apix hypothèque l’industrialisation et l’emploi des jeunes

Si l’Apix ne renonce pas au gel des Zones économiques spéciales (ZES), elle risque de compromettre l’envol industriel du pays. C’est la conviction de nombre d’acteurs.


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Mai 2025 à 19:35 | | 0 commentaire(s)|

La problématique de l’emploi des jeunes est une de mes priorités. Elle est régulièrement inscrite à l’ordre du jour du Conseil des ministres et de nos activités au quotidien.” C’est une des déclarations fortes du chef de l’Etat, à l’occasion de la 4e édition de la Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité.

Des mesures importantes ont été prises à cet effet, parmi lesquelles on peut citer : l’instruction donnée à Monsieur le Premier ministre, de coordonner l’élaboration d’une nouvelle politique de promotion de l’emploi et de l’employabilité ; la finalisation en cours du nouveau pacte de stabilité sociale, indispensable pour asseoir dans les meilleures conditions, l’attractivité du Sénégal, le développement du secteur privé, la relance de l’économie et le déploiement des stratégies et politiques innovantes de promotion de l’emploi ; la révision de la convention Etat-employeur pour l’adapter aux exigences actuelles du marché du travail, outre l’insertion de 3500 jeunes en 2025 ; les réformes en cours pour disposer de nouveaux codes du travail et de la sécurité sociale, afin d’assurer une meilleure protection sociale qui sera étendue aux acteurs de l’économie informelle”, précise-t-il.

C’est clair, le Sénégal ambitionne de devenir un hub industriel en Afrique de l’Ouest. Mais, le pays traverse une période d’incertitude silencieuse, mais lourde de conséquences. Plusieurs industriels, qui avaient obtenu un accord de principe pour l’attribution de terrains dans les Zones Économiques Spéciales (ZES), se retrouvent aujourd’hui dans une impasse. En cause : le gel des dossiers de régularisation au niveau de l’APIX, organe chargé de piloter ces initiatives stratégiques.

D'après le journal "Point Actu", ces zones, connues sous l’appellation ZESID, avaient été conçues pour encourager les investissements manufacturiers, faciliter l’accès au foncier industriel et créer de l’emploi. Une vision claire d’un Sénégal tourné vers la transformation locale, la création de valeur et la compétitivité à l’export. Mais depuis le changement de régime, les signaux envoyés par les autorités sont pour le moins ambigus. Plusieurs sources confirment que les dossiers de régularisation — pourtant bien avancés — sont aujourd’hui mis en pause, sans communication officielle ni calendrier précis.

Un silence administratif qui inquiète de plus en plus les investisseurs concernés. « Nous avons suivi toutes les procédures. Nous avons investi en amont. Et aujourd’hui, tout est à l’arrêt, sans explication. C’est un frein majeur à l’industrialisation », confie un entrepreneur sous couvert d’anonymat. Dans un contexte où le pays doit impérativement diversifier son économie et créer des emplois durables, cette situation soulève des questions de fond : quelle est aujourd’hui la réelle volonté politique en matière de développement industriel ? Les engagements de l’État envers le secteur privé sont-ils encore tenables ?

Les industriels, qui participent au PIB et investissent dans des chaînes de valeur locales, appellent à une clarification rapide de la situation. Car si le Sénégal souhaite attirer davantage d’investissements productifs, la stabilité institutionnelle et la continuité des engagements publics sont des prérequis non négociables. Le développement industriel ne peut pas être mis en pause. Malgré plusieurs initiatives et programmes en faveur de l’emploi, les résultats sont à ce jour, peu satisfaisants.

Lors de la 4e Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye avait fait savoir que “les chiffres du dernier recensement général de la Population et de l’Habitat de 2023, indiquent clairement l’ampleur du défi : 75% ont moins de 35 ans, un taux d’emploi urbain de 44,3% contre seulement 33,6% en milieu rural, une disparité préoccupante entre les hommes et les femmes, ces dernières étant particulièrement frappées par le chômage, avec un taux de 36,7%”.

Ousseynou Wade