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Gestion opaque à Sandiara : Mamadou Dieng alerte sur des anomalies et appelle à la transparence

Les tensions entre l’équipe municipale de Sandiara et Mamadou Dieng, coordonnateur national du Mouvement des Cadres Serviteurs du département de Mbour, sont montées d’un cran. Lors d’un point de presse tenu ce vendredi, Mamadou Dieng a exprimé des préoccupations concernant plusieurs aspects de la gestion municipale, qu'il considère comme manquant de clarté et de transparence, en particulier en ce qui concerne la Zone Économique Spéciale (ZES) de Sandiara.


Rédigé par leral.net le Samedi 5 Juillet 2025 à 17:13 | | 0 commentaire(s)|

Il évoque notamment des préoccupations concernant des expropriations foncières qui, selon lui, auraient été effectuées sur la base de plans non validés par les autorités compétentes. "Des expropriations foncières illégales, basées sur des plans erronés et non validés par les services compétents", a-t-il affirmé. Mamadou Dieng soulève également des inquiétudes liées à l’environnement, signalant des problèmes de nuisances olfactives et de non-respect des distances de sécurité entre les zones industrielles et résidentielles, ce qui, selon lui, pourrait exposer la population à des risques pour la santé.

Concernant les retombées économiques locales, il souligne qu’en dépit des avantages fiscaux accordés aux entreprises installées dans la ZES, les bénéfices pour la communauté locale semblent faibles, avec peu d’emplois créés et aucune infrastructure communautaire visible. "La santé publique est sacrifiée, le développement local trahi, et les promesses sociales ignorées", a-t-il martelé.

Mamadou Dieng a aussi évoqué une affaire qui a fait débat : un versement de fonds d’une entreprise sur un compte qui serait lié à un responsable municipal. "Le versement présumé de 25 millions FCFA par l’entreprise sur le compte personnel du Maire", a-t-il mentionné. Bien que ces fonds aient été transférés au Trésor public après quelques mois, Mamadou Dieng a exprimé des doutes sur la traçabilité et la gestion de ces transactions financières, estimant que des clarifications étaient nécessaires. "Si ces faits sont avérés, nous sommes en présence d’un délit de détournement de deniers publics", a-t-il averti, tout en menaçant de saisir l’OFNAC si aucune réponse officielle n’était fournie.

Il a également soulevé des préoccupations sur la distribution des parcelles de terre, qui, selon lui, aurait pu être attribuée à certains individus sans appel à candidatures, ce qui pourrait constituer une violation des règles en vigueur. "Le foncier est devenu une monnaie de récompense politique. Cela doit cesser", a-t-il déclaré. Il a évoqué une situation passée où des parcelles auraient été attribuées sans justification formelle, ce qui soulève des questions sur la transparence du processus.

Mamadou Dieng a appelé à un audit foncier indépendant pour clarifier la gestion des terres, tout en suggérant que 30 % des terrains disponibles soient réservés aux jeunes pour l’habitat social. "Je propose de réserver 30 % des terrains aux jeunes pour l’habitat social", a-t-il ajouté.

Un autre point soulevé par Mamadou Dieng concerne les commerçants du marché local, qui, selon lui, se trouvent dans une situation difficile en raison de la distribution de cantines par un prestataire choisi sans appel d'offres. "Un système abusif à l’encontre des femmes commerçantes du marché, forcées de contracter des crédits pour obtenir une cantine imposée", a-t-il dénoncé. Il a souligné que les commerçantes risquent de perdre leur activité si elles ne parviennent pas à rembourser, ce qu'il considère comme inhumain. "À défaut de remboursement, ces femmes, souvent chefs de famille, risquent de perdre leur seul moyen de subsistance. C’est inhumain", a-t-il insisté.

Le coordonnateur national du Mouvement des Cadres Serviteurs du département de Mbour a proposé, en réponse, la construction de cantines publiques financées par la municipalité, accompagnées de crédits à taux modéré pour soutenir les femmes commerçantes. "Je propose la construction de cantines publiques accessibles, financées par la municipalité", a-t-il suggéré.

M. Dieng a appelé à une mobilisation citoyenne pour exiger plus de transparence et de responsabilité dans la gestion municipale. "Le changement commence aujourd’hui. Ensemble, nous pouvons construire une commune plus juste, solidaire et transparente", a-t-il conclu.

À notre niveau, nous avons tenté à plusieurs reprises d’obtenir la réaction du principal concerné (le maire), mais toutes nos démarches sont restées sans réponse jusqu’à présent.

Birame Khary Ndaw

Ousseynou Wade