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Gouvernement : Une probable retouche en vue

Rédigé par leral.net le Jeudi 10 Mai 2012 à 17:01 | | 0 commentaire(s)|

Le gouvernement Abdoul Mbaye n’a pas encore fait deux mois que déjà circulent des rumeurs de remaniement. Le président Macky Sall se trouverait entre le marteau de la Charte des Assises nationales et l’enclume de la cohésion et de l’unité de Benno Bokk Yakaar (Bby).


Gouvernement : Une probable retouche en vue
Va-t-on vers un remaniement pur et simple de l’attelage gouvernemental ? Ou est- ce qu’il ne s’agira que d’un jeu de chaise musicale ? En tout cas, le bruit court dans le ‘’Dakar informé’’ de l’imminence d’une retouche du premier gouvernement de l’alternance version B. Cet attelage qui a été formé le jour de la célébration du dernier anniversaire de l’indépendance du Sénégal, vivrait quelques soubresauts. Macky Sall emprunterait-il alors la règle des réaménagements et remaniements à tout va à son prédécesseur Abdoulaye Wade ? Nos interlocuteurs pensent que non et listent un certain nombre de faits qui placent le couteau sous la gorge de Macky Sall et d’Abdoul Mbaye.

Le premier, et non des moindres, est la volonté exprimée par le chef de l’Etat d’appliquer la Charte des Assises nationales. Or, ce document qui est le bréviaire issu de ces rencontres populaires et qui a été d’abord endossé, puis signé par Macky Sall, n’approuverait guère l’organisation des élections par un ministre de l’Intérieur d’attache partisane avérée. En l’espèce, Mbaye Ndiaye qui est militant de l’Alliance pour la République (APR), la formation politique de Macky Sall, est jusqu’au moment où nous bouclons ces lignes, l’organisateur en chef des prochaines législatives, car ayant sous sa tutelle la direction des Elections. Ainsi, pensent nos interlocuteurs, «ou on va vers une autonomisation de la direction des Elections de la tutelle de Mbaye Ndiaye ou le président de la République décharge celui-ci et retourne au système légué par Abdoulaye Wade avec la création d’un ministère des Elections». Des éventualités qui sont aujourd’hui étudiées de la manière la plus sérieuse, en haut lieu.

Toutefois, dans l’entourage du président de la République, il se dégage deux positions. Certains optent «pour un respect des Assises» et veulent que Mbaye Ndiaye soit dessaisi de l’organisation des élections législatives. Par contre, d’autres pensent que cela pourrait être aux yeux de l’opinion, assimilé à de «l’amateurisme». Quoi qu’il en soit, l’affaire se présente sous la forme d’un dilemme cornélien pour le locataire du palais et son chef de gouvernement.

Le second élément qui pourrait être à la base d’une retouche de l’attelage gouvernemental est lié selon nos interlocuteurs à un probable départ d’Amadou Kane. Le ministre de l’Economie et des Finances, qui a été pressenti pour aller à la Banque mondiale, cracherait-il sur une telle opportunité à moins d’un an de sa retraite ? La suite des évènements apportera les bonnes réponses. Mais, il n’en demeure pas moins qu’il aurait en compagnie de son collègue de l’Information, Abou Lo, un pied hors du gouvernement.

Quant au choix de Mata Sy Diallo, il est décrié, jusque dans les rangs des progressistes. Sa nomination a coûté une mini-crise à l’Afp avec le départ d’Hélène Tine. Un mois après, elle commencerait à monter ses limites objectives dans la gestion de ce département stratégique de la demande sociale (Commerce, Artisanat et Industrie).

En tout état de cause, cette équipe drivée par le banquier Abdoul Mbaye ne serait qu’un «gouvernement d’attente», pour reprendre une expression de nos confrères du quotidien l’Enquête. En effet, il sera piloté jusqu’au lendemain des Elections législatives, par un premier Ministre sans feuille de route. La tradition républicaine veut que le chef du gouvernement présente à l’Assemblée nationale, son discours de politique générale, cent jours après son installation à la primature. Or à cette date, les députés seront en campagne et seront plus occupés à se faire réélire qu’à écouter un discours dont ils ne sont pas sûrs d’être les contrôleurs de l’exécution.

SOULEYMANE KANE