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Gouye-Gui raconte son 1er voyage aux Usa : “Au moment du décollage, je me suis agrippé au bras d'un Blanc à côté”

C’est dans la soirée du mardi à 23 h GMT (18 h à New York) que nous avons pu décrocher Gouye-gui. Au premier coup de fil, le poulain de Mor Fadam nous demande de rappeler. “Je suis en pleine séance d’entraînement ”, s’excuse-t-il. Une demi-heure plus tard, l’homme du “simpi”, qui a “élu domicile” dans le Bronx depuis le 18 janvier dernier, est prêt pour l’entretien.


Rédigé par leral.net le Vendredi 10 Février 2012 à 14:30 | | 0 commentaire(s)|

Gouye-Gui raconte son 1er voyage aux Usa : “Au moment du décollage, je me suis agrippé au bras d'un Blanc à côté”
C’est la première fois que vous séjournez à l’étranger pour préparer un combat ?

Oui ! Je n’avais encore jamais pris l’avion.

Comment avez-vous vécu votre baptême de l’air ?

(Silence) C’est une situation que je ne peux même pas vous décrire. “Affaire bou graw” (c’est extraordinaire). Avant le décollage, l’hôtesse est venue vers moi pour m’aider à attacher ma ceinture. Mais je n’avais pas trop confiance en elle, et j’ai vérifier à plusieurs reprises. J’étais assis à côté d’un Blanc. Au moment du décollage, je me suis agrippé de toutes me forces au bras du Blanc. Ce dernier, ne comprenant pas mon comportement, a commencé à débiter des mots en anglais. Néanmoins, je continuai de lui serrer le bras le plus fort possible malgré l’intervention de l’hôtesse. Après le décollage, j’ai lâché prise et j’ai fermé les yeux de Dakar aux Etats-Unis. Ce ne sont pas des blagues.

Vous pensez déjà au retour ?

Ne vous en faites pas ; j’ai téléphoné à mes marabouts pour des prières afin que je rentre sain et sauf.

Comment se déroule votre séjour ?

Je dors, je mange bien et je m’entraîne. Ma salle d’entraînement est à deux pas de chez moi.

Sur quoi est axée votre préparation ?

La boxe et seulement la boxe.

Pourquoi ?

C’est comme cela.

Avez-vous des nouvelles de votre adversaire Ama Baldé ?

“Topatowoumako” (Je ne m’occupe pas de ses affaires). Je suis dans mon coin et je m’entraîne. Je suis dans le Bronx et je ne sais même pas s’il est aux Etats-Unis.

Quel message voulez-vous lui lancer ?

Qu’il s’entraîne dur et qu’il cesse le bavardage. En tous cas, moi, je me tue aux entraînements et je demande à Ama Baldé d’en faire de même.

Pourquoi vous privilégiez la boxe dans votre préparation ?

La stratégie de mon adversaire est basée sur la bagarre. C’est lui qui l’a dit. Mais cela ne peut pas m’intimider. Une chose est sûre, il n’aura pas le temps de mûrir sa stratégie si toutefois je parviens à mettre la main sur lui. Je suis prêt à tout. Je suis à bonne école. Mor Fadam, Nguèye Loum et Pape Mbaye sont mes maîtres. Je respecterai à la lettre leurs consignes. En plus, on s’occupe bien de moi, ici dans le Bronx où je suis présentement. J’en profite pour dire à maman Woré Sarr que je ne manque de rien ici.

Ama Baldé soutient que face à lui, votre fameux “simpi” n’aura pas d’effet...

On verra le jour du combat. Je n’en dirai pas plus. Mais notez que j’ai d’autres bagages techniques.

Avez-vous pris du poids ?

Bien sûr, je suis à 100 kg. Et c’est une force naturelle. Je me suis bien entraîné pour atteindre ce poids.

Quand est-ce que vous comptez rentrer au pays ?

Quand j’aurai atteint la barre des 110 kg.

Pourquoi 110 kg ?

C’est le poids dont j’ai besoin. Et vous verrez à mon retour. Pour le moment, je ne peux pas vous envoyer mes photos, car je réserve la surprise de ma métamorphose à mes supporters et aux Sénégalais.

Pourquoi tant de muscle pour affronter Ama Baldé ?

Ce n’est pas pour Ama Baldé seulement. Si ce n’était que pour Ama, je serais resté à Dakar. J’ai décidé d’aller me préparer aux Etats-Unis pour la suite de ma carrière, car je vise le sommet. Ce sont les poids lourds qui sont dans mon viseur et non Ama.

Avez-vous un régime alimentaire spécifique ?

Non, je suis un “ndongo daara”, je ne fais pas de chichi pour la nourriture. Je mange de tout. Je mange bien et je dors bien.

Est-ce que vous avez des nouvelles de votre ami Balla Gaye 2 ?

Balla Gaye 2 est un ami. Avant de voyager, il m’avait averti. Depuis, je n’ai plus eu de ses nouvelles.

N’êtes-vous pas gêné qu’Ama Baldé soit à ses côtés pour préparer le combat qui va vous opposer ?

Non. Personne ne pourra gâcher ma relation avec Balla 2. Ama Baldé, c’est son frère ; moi, je suis l’ami de Balla Gaye 2. Et je sais que dans ce combat, comme il l’a dit, Balla Gaye 2 restera neutre. Ma relation avec Balla Gaye 2 n’a rien à voir avec mon combat contre Ama Baldé.

Cette proximité entre Balla Gaye 2 et Ama Baldé ne vous dérange pas ?

Je n’y vois pas d’inconvénient. Ama est son parent, il a le droit de l’accompagner. Même s’il est avec Ama, ce n’est pas un problème pour moi. Ça m’est égal. Balla Gaye 2 est un ami. Je l’aime beaucoup. Ce sont des liens forts qui m’unissent à lui. Un combat de lutte ne peut pas nous opposer.

Certains pensent que les voyages des lutteurs à l’étranger ne sont qu’un effet de mode...

Quelle mode ? “Fii la adouna yame” (Les Etats-Unis, c’est là où s’arrête le monde). Ce que j’ai vu ici, c’est extraordinaire. Je n’ai jamais vu cela de ma vie. Je n’ai pas les mots pour les décrire. Chaque instant avec son lot de surprises. Je n’aurais jamais pensé qu’un pays puisse être aussi développé. “Fii le beut yam”.

Est-ce que vous avez suivi la Coupe d’Afrique ?
Non.

Pourquoi ?

Je n’ai suivi aucun match, car l’entraîneur n’a pas sélectionné un de mes joueurs, El Hadj Diouf. Sinon, l’autre, Coundoul était dans le groupe.

Avez-vous pris contact avec Bouna Coundoul qui vit aux Etats-Unis pour lui demander les raisons de l’échec ?

Pas encore, mais je vais essayer d’entrer en contact avec lui avant mon retour.

Quel commentaire faites-vous du limogeage d’Amara Traoré ?

C’est vous qui me donnez la nouvelle. Je n’ai pas de commentaire à faire sur son limogeage, car il n’a pas sélectionné mon joueur, Diouf.

Suivez-vous la campagne électorale ?

Non, je suis trop concentré sur mes entraînements.

Est-ce que la politique vous intéresse ?

Non, mais je demande aux Sénégalais de rester calmes, d’aller voter et attendre les résultats dans le calme. Car quand on allume le feu dans un champ, on ne sait pas là où il peut aller. N’allumons pas le Sénégal pour occuper un fauteuil.

A votre avis, les lutteurs ont-ils leur place dans le gouvernement ?

Je ne sais pas pour les autres lutteurs, mais moi, je n’ai pas la compétence pour être dans le gouvernement.


Source : xibar.net