Guerre au Soudan - Un « triste exemple » de l’« indifférence » et de l’« impunité », dénonce l’ONU

Le Soudan ravagé par plus de deux ans de guerre entre généraux rivaux est devenu un « triste exemple » de « l’indifférence » et de « l’impunité » dans le monde, a dénoncé jeudi le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU Tom Fletcher.

« Encore et encore, la communauté internationale a dit qu’elle allait protéger la population du Soudan. La population du Soudan devrait nous demander si nous allons commencer à respecter cette promesse, quand et comment. Parce que leur pays est devenu un triste exemple des thèmes jumeaux du moment : indifférence et impunité », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Nous sonnons à nouveau l’alarme. Il s’agit de la plus importante crise humanitaire au monde. Trente millions de personnes – la moitié de la population – ont besoin d’une aide vitale », a-t-il insisté, décrivant une guerre « sans pitié », des civils « piégés, affamés ».

« Les bombardements indiscriminés, les attaques de drones et autres attaques aériennes tuent, blessent et déplacent un nombre sidérant de personnes. Le système de santé est réduit en pièces, le choléra, la rougeole et d’autres maladies se propagent ».

« Le coût humain de cette guerre, y compris les terribles violences sexuelles, a été décrit de façon répétée, mais ces paroles ne se traduisent pas par une véritable protection des civils ni un accès sûr, sans entrave et durable des humanitaires », a-t-il encore dénoncé, rappelant l’attaque meurtrière récente contre un convoi humanitaire.  

« Nous appelons ceux qui ont de l’influence à passer à la vitesse supérieure. […] Travaillez plus pour parvenir à une paix durable, inclusive et juste », a ajouté le responsable onusien, réclamant également une augmentation des financements de l’aide humanitaire.

La guerre oppose depuis avril 2023 l’armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane, le dirigeant de facto du pays depuis le coup d’État de 2021, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. [AFP]