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Guerre de positionnement, menaces de scission… : Le Jëf-Jël en eaux troubles

Les amis de Talla Sylla ne veulent plus de Yoro Bâ à la tête de leur parti. Ils l’ont fait savoir hier à l’occasion du 15e anniversaire du Jëf Jël. Et pour ceux qui redoutent la scission du Jëf Jël, Papa Ismaïla Keïta, le nouveau président qui affirme détenir la première carte de membre du parti, se veut serein. Selon lui, le parti est un et indivisible.


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mars 2013 à 21:41 | | 0 commentaire(s)|

Guerre de positionnement, menaces de scission… : Le Jëf-Jël en eaux troubles
Yoro Bâ n’est plus le président de l’Alliance Jëf Jël. Le Congrès du parti en a décidé ainsi, selon Papa Ismaïla Keïta, son successeur. «Je suis le nouveau président du parti. Je suis élu par le Congrès», martèle Papa Ismaïla Keïta qui s’exprimait pour la première fois depuis le Congrès qui a évincé son prédécesseur Yoro Bâ. Et à l’attention de ceux qui redoutent la scission du Jëf Jël, Papa Ismaïla Keita qui affirme détenir la première carte de membre du parti, se veut serein. Selon lui, le parti est un et indivisible. «Il y a un seul Jëf Jël et c’est celui que je dirige depuis le Congrès. J’ai le récépissé du parti et je l’ai toujours eu avec moi depuis la création du parti», assène-t-il. Adama Diallo, le président des sages du parti, qui a présidé le Congrès d’enfoncer le clou. «La page Yoro Bâ est définitivement tournée et c’est Papa Ismaïla Keïta qui est le seul président de parti», déclare-t-il. Et pour boucler la boucle, Mamadou Lamine Bara, le président du Jëf Jël international affirme également que la page Yoro Bâ est derrière eux.

Pire, il l’accuse d’avoir voulu négocier un poste de sénateur avec le nouveau régime. Et à en croire Papa Ismaïla Keïta, Yoro Bâ a accepté le verdict du Congrès. «Yoro Bâ était absent du territoire le jour du Congrès. Mais, à son retour, il m’a reçu, je lui ai fait le rapport des conclusions du Congrès et il m’a dit qu’il était d’accord avec ces conclusions», explique Papa Ismaïla Keïta. Papa Ismaïla Keïta et ses camarades s’exprimaient en marge du quinzième anniversaire de ce parti fondé par Talla Sylla. En effet, c’est le 8 février 1998 que l’Alliance Jëf Jël a été reconnue comme le 28e parti politique légalement constitué au Sénégal. Le Jëf Jël qui a soutenu la candidature du président Macky Sall au deuxième tour de la dernière présidentielle, se positionne maintenant comme un parti d’opposition. Une sentinelle pour dénoncer les dérapages du gouvernement, prévient son leader.

REFORME DU MODE DE SCRUTIN DES ELECTIONS LEGISLATIVES ET LOCALES : Les recettes des amis de Talla Sylla

Le Jëf Jël est pour une réforme en profondeur du mode de scrutin des élus locaux et des parlementaires. Selon Papa Ismaïla Keïta, le nouveau président de ce parti, c’est le seul moyen pour tendre vers une gestion effective et efficace de proximité qui impliquerait chaque citoyen, quelle que soit sa station. «En dehors des calculs politiciens, il serait souhaitable de revoir le modèle de gouvernance de l’Assemblée nationale et des assemblées locales par la réforme de leur composition et mode d’élection. Il faudra réinventer d’autres modèles d’accession au pouvoir plus propres à refléter la volonté des populations», déclare le tout nouveau président du Jëf Jël. Ainsi, pour l’élection des élus locaux, maires et présidents de Conseil rural, le parti fondé par Talla Sylla suggère un scrutin au suffrage universel direct à l’échelle de la collectivité concernée. Ainsi, «l’élu formerait son équipe et serait contrôlé par l’organe délibérant de la collectivité désormais pourvu du droit de voter une motion contre l’exécutif local et donc, d’entraîner sa démission», explique Papa Ismaïla Keïta qui s’exprimait hier lors d’une conférence de presse, la première depuis le Congrès qui l’a propulsé à la tête de ce parti.

Ndiaga Sylla, le vice-président du Jëf Jël, affirme qu’il faut laisser les populations choisir elles-mêmes leurs élus locaux. Car, selon lui, l’élection du maire a toujours posé problème avec l’actuel mode de scrutin et l’ingérence des leaders de parti. «C’est toujours une histoire très compliquée. Et très souvent, à cause des alliances et des calculs politiciens, on choisit la mauvaise personne», dit-il, ajoutant qu’on élit des gens qui ne vivent pas dans leur localité. Enfin, pour les élections législatives, le Jëf Jël préconise l’adoption du scrutin uninominal à deux tours sur la base de circonscriptions électorales judicieusement délimitées, comme c’est le cas en France. Peut-être que les réformes institutionnelles promises par le président Macky Sall prendront en compte ces propositions.

Charles Gaïky DIENE

Walfadjiri