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HOMMAGE A ADAMA GUEYE DIT ASS

Rédigé par leral.net le Jeudi 26 Janvier 2023 à 22:52 | | 0 commentaire(s)|

21 Décembre 2022, 21 Janvier 2023, cela fait aujourd’hui un mois que disparaissait notre regretté Adama Guèye dit Ass, mon cousin mais surtout mon ami. Quel émoi ! Quelle consternation !

Parti en Italie pour soigner une maladie, il nourrissait jusque dans son dernier souffle, le ferme espoir de regagner le Sénégal et Louga, sa ville qui l’a vu naître et qu’il a tant aimée.

J’ai encore en mémoire le dernier message audio qu’il m’a envoyé à partir de l’aéroport Blaise Diagne, juste avant son embarquement dans l’avion qui devait l’emmener en Italie via la France.

Avec le recul, je me rends compte que ce message était réellement un message prémonitoire. Car je trouve quand même surprenant, qu’Adama Gueye qui ne ratait jamais l’occasion de me chahuter, me répondit en ces termes quand je lui adressais le sobriquet de Alaadji Mousse.

Je le cite : « Mon cher Moustapha. Cette fois-ci je ne taquine pas parce que nous sommes en plein dans le mois du Gamou, marquant la naissance du prophète Mouhammed (AWS), ton homonyme. Moustapha, tu es réellement un homme bien, je ne le dis pas parce que tu es mon cousin mais parce que c’est mon intime conviction et je suis très sensible à l’intérêt que tu portes sur ma personne, mais surtout au souci que tu te fais en permanence de ma maladie ».

Cela, il l’a répété trois fois avant de conclure par ceci. « Ne te fais pas de souci, je pars comme ça pour descendre à Génova. Et selon Cheikh Mbacké Samb, je fais juste un jour à Génova et une ambulance viendra me chercher le lendemain pour me déposer à l’hôpital. Ce sera juste une question de jours et je rentre tranquillement au pays ».

A travers ce message, on pouvait lire plusieurs traits de caractère de l’individu.

D’abord le courage, cette force morale qui l’a animé depuis sa tendre enfance et qui l’a poussé à toujours chercher à progresser jusqu’à l’extrême limite de ses capacités intellectuelles, physiques, et morales.

Ensuite, la fierté au sens littéraire du terme, qui désigne un sentiment élevé de la dignité.et de l’honneur. Même dans les moments les plus difficiles de sa maladie, Ass a toujours caché sa souffrance, se contentant à chaque fois qu’on l’interrogeait sur l’état de sa santé, de dire simplement que ça allait beaucoup mieux, je rends grâce à Dieu.

En bon père de famille, il a toujours cherché à la rendre heureuse. La nourriture, la boisson, les fruits, tout était fourni en abondance chez lui.

En 1977, à Nioro, époque où disposer d’un ventilateur sur pied était un luxe, Ass avait placé un ventilateur dans toutes les chambres de ses enfants.

Jusque dans le choix des habits pour ses enfants, Adama n’a jamais lésiné sur les moyens. C’est ainsi que vers les années 77, 78 , 79…, à la veille de chaque fête, Adama effectuait le déplacement sur Dakar, pour tenez-vous bien, leur payer des habits dits « prêt-à-porter ». Il faut juste préciser que le prêt-à-porter à cette époque, était réservé à la petite bourgeoisie constituée de hauts fonctionnaires et de dignitaires de la République.

Très fidèle en amitié, il a su garder ses amis d’enfance. Son ascension au poste de président du conseil régional, la station politique la plus élevée de la région, ne l’a pas empêché de continuer à les fréquenter de manière assidue. A coup sûr, le fameux pneu de Marbath (son quartier d’enfance), va le pleurer.

L’orgueil et l’égocentrisme n’ont jamais eu de place dans son esprit.

En plus, la générosité, ce trait de caractère qui le poussait souvent à se sacrifier et à sacrifier sa propre famille, pour le bonheur d’autrui n’avait point de limite.

C’est ainsi que partout où il a été au gré des affectations successives, sa maison ne désemplissait pas de parents, d’amis ou de simples connaissances.

Enfin et non des moindres, on ne peut pas parler de l’homme sans souligner son élégance légendaire. Toujours très bien habillé en costume occidental comme en habit traditionnel, Ass forçait l’admiration et le respect au premier coup d’œil.

C’est ce personnage que nous pleurons et que nous continuerons à pleurer.

Son absence que j’assimile à une simple présence discrète, continuera toujours à nous hanter.

Mon cher cousin et ami, la mort a certes réussi à t’effacer de notre vue, mais elle ne réussira jamais à t’effacer de nos cœurs. Et j’aime souvent citer en pareille circonstance, ce grand penseur qui disait, il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans le cœur des vivants.

A Maty Diop, sa douce tendre et fidèle épouse, avec qui il a partagé la vie pendant plus de deux décennies et qui a su être présente tout au long de la maladie, je présente mes sincères condoléances. Ta douleur est profonde, mais je reste persuadé que ton éducation et ta foi en Dieu t’aideront à supporter avec dignité, ce vide qui sera éternelle.

A ses enfants qui viennent de perdre un être irremplaçable, je présente mes amicales condoléances, tout en les invitant à rester soudés pour respecter les dernières volontés de leur papa.

A sa famille biologique, je m’associe à sa douleur et lui demande de ne jamais l’oublier dans ses prières.

A sa famille politique, Aminata Mbengue Ndiaye et Mamour Diallo pour ne citer que ceux-là, je présente mes condoléances attristées.

A son grand frère et grand ami Daby Diagne et à son épouse je dis « massa ». La douleur est immense et la plaie trop béante. Que le Tout-Puissant vous donne la force de digérer sans trop de mal, le vide créé par la disparition de Ass. Je n’ignore pas le niveau de voss relations empreintes d’amitié et de fraternité.

Enfin, à notre cher neveu Cheikh Mbacké Samb et son épouse, je réserve un grand merci pour les efforts et sacrifices fournis avant le voyage, durant le séjour et pendant le retour de Adama Guèye. Qu’Allah Le Tout-Puissant vous rétribue ces actes et actions posés au centuple et qu’il installe de façon définitive, la paix dans votre foyer, la santé dans vos corps et la sérénité dans vos esprits.