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Hommage à Mohamed Bazoum : La dignité au-delà du fauteuil


Rédigé par leral.net le Lundi 15 Décembre 2025 à 17:04 | | 0 commentaire(s)|

« Mon soutien au président Mohamed Bazoum n’est pas un simple acte de solidarité partisane, ni une défense sentimentale d’un camarade ou d’un régime. Il s’enracine dans quelque chose de plus profond et de plus essentiel : une fidélité aux principes qui animent notre engagement de toujours.

Soutenir le président Bazoum, ce n’est pas simplement compatir à la victime d’une trahison, d’une injustice et d’une séquestration. C’est d’abord défendre des valeurs et combattre les contre-valeurs.

La noblesse des idéaux est toujours potentielle, à l'état brut. Elle ne prend sa pleine mesure, sa véritable résonance, que lorsqu'elle est incarnée et mise en œuvre par des femmes et des hommes. Ces valeurs—leur respect et leur observance—sont les fondations de notre vivre-ensemble, le chemin vers cet idéal de progrès auquel nous aspirons tous, au Niger comme en Afrique.

Mohamed Bazoum incarne ces valeurs. Pour ceux qui en doutaient, cela s’est vérifié dans l'exercice de sa fonction présidentielle et, de manière poignante, dans l’épreuve qu’il traverse aujourd’hui, avec une dignité inébranlable.

Une longue histoire de luttes communes

Je connais Mohamed Bazoum depuis 1984. Nos chemins se sont croisés dans la ferveur des luttes : lui, dirigeant du Mouvement étudiant de Dakar ; moi, l’un des dirigeants des élèves du Sénégal. Notre collaboration dans le combat scolaire et estudiantin a forgé une relation d’amitié, de fraternité et de franche camaraderie, qui n’a jamais failli.

Je me souviens particulièrement d'une visite à Niamey en 2003. Le PNDS / Tarayya était dans l’opposition. Invité à introduire une conférence sur la démocratie, j’étais logé à l'Hôtel Terminus. Le jour du déjeuner chez lui, dans le quartier Bagdad, après un détour symbolique par le quartier Poudrière, la télévision annonçait l’entrée des forces américaines et britanniques dans Bagdad en Irak. Ce triptyque – Terminus, Poudrière, Bagdad – en ce jour particulier, était l’étrange symbole des ruptures et des combats qui nous attendaient.

Cette amitié est restée intacte : quand il était ministre, quand il était candidat, quand il est devenu président, et aujourd'hui, alors qu’il est président-séquestré.

Au-delà de l'homme, le combat

C’est fort de cette longue histoire et de cette conviction, que je soutiens le président Bazoum. Mon action est une prise de position ferme, essentielle à l'avenir de notre continent :
Soutenir Mohamed Bazoum, c’est affirmer la suprématie de la démocratie face à la dictature des armes, proclamer la liberté contre la répression arbitraire. C'est se ranger du côté de l'intégrité, de la loyauté et de la justice, pour dénoncer la trahison, la compromission et l'inégalité. C'est exiger le courage politique et l'excellence de l'État de droit contre la lâcheté et la médiocrité de la violence institutionnelle.

Dans cette épreuve, Mohamed Bazoum se dresse comme un géant d’Afrique et du Niger. Il est le dernier rempart symbolique contre la banalisation de la force brute qui cherche à étouffer la voix du peuple.

Notre mobilisation ne peut connaître de répit. Le soutien au président Bazoum est un appel à l'ordre constitutionnel, à la dignité humaine et à la suprématie de l'urne sur les armes. Il ne s'agit pas de lui garantir un fauteuil, mais de garantir au Niger et à l'Afrique, la pérennité du droit.

Nous avons hâte de le saluer à nouveau en tant que président libre, demain. »


Talla Sylla
Ancien dirigeant des élèves du Sénégal

Ousseynou Wade