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Hommage au Sergent Malamine Camara à Brazzaville

La République du Congo a honoré, le 29 avril, l’une des figures symboliques de son histoire, au cours d’une cérémonie qui a eu lieu au Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza.


Rédigé par leral.net le Lundi 30 Avril 2018 à 14:40 | | 0 commentaire(s)|

Placée sous le haut patronage du président de la République du Congo, Denis Sasou N’Guesso, en présence de son homologue du Sénégal, Macky Sall (hôte de l’événement), la cérémonie a connu également la participation des chefs d’Etat du Sao-Tomé et Principe, de la République centrafricaine ainsi que du 17e Makoko, Auguste Nguempio.
 
Dans son mot de bienvenue, la Directrice générale du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Bélinda Ayessa, a précisé que cet hommage est le moment bien choisi et l’acte bien conçu pour sortir la figure du sergent Malamine Camara de la pellicule de poussière sous laquelle on l’a longtemps retenue. « Si à juste titre, on évoque Pierre Savorgnan de Brazza, on évoque le roi Makoko, parmi les personnalités dignes de notre reconnaissance pour l’histoire de notre cité capitale, il me semble qu’il est tout aussi impérieux de rendre à Malamine Camara un hommage à la mesure du rôle et de l’action qui furent les siens, dans cette histoire, aux côtés de Savorgnan de Brazza », a indiqué Bélinda Ayessa.
 
Le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, s’est focalisé sur les répercussions de l’action du sergent Malamine Camara au Congo, mais également sur les affinités qui en ont découlé. En effet, en gardant jalousement et fidèlement le pavillon français sur la berge droite du majestueux fleuve Congo, face à John Morton Stanley qui, de journaliste qu’il était, se voulait aussi fondateur d’empire, le Sénégalais Malamine a évité de justesse que le Congo-Brazzaville ne bascule dans un autre espace colonial, a rappelé Dieudonné Moyongo.
 
A travers cet événement de très haute portée, a précisé le ministre de la Culture et des Arts, le Congo vient parachever le rapprochement symbolique des différents acteurs qui ont participé à la création de Brazzaville, avec comme ace final, la présence du drapeau sénégalais qui va dorénavant flotter aux côtés de ceux de la France, de l’Italie, du Gabon et du Congo, afin que l’histoire triomphe des contingences et de l’amnésie des hommes.
 
Remise des traités
 
Remettant les traités au chef de l’Etat congolais, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France au Congo, Bernard Cochery, a indiqué que rendre hommage, c’est d’abord rendre justice, au courage d’un soldat qui fut l’homme de confiance de Pierre Savorgnan de Brazza. Cette justice, a-t-il signifié, ne peut être rendue qu’en perpétuant une mémoire ; mémoire du Congo, mémoire du Sénégal, mémoire de la France.
 
« Cette mémoire, monsieur le Président, vous avez justement voulu qu’elle demeurera vivante et vous avez voulu à ce titre qu’une copie du traité conclu entre Savorgnan de Brazza et le Makoko Ilooh 1er, traité qui cite explicitement le nom de Malamine, vous soit remise pour être exposé au mémorial. J’ai été avec plaisir l’interprète de votre souhait auprès de la direction des archives du ministère de l’Europe et des affaires étrangères et des archives de l’Outre-mer à ex Provence. La réponse naturellement positive ne s’est pas fait attendre », a fait savoir le diplomate français.
 
De cette mémoire, il a remis, entre les mains du président Denis Sassou N’Guesso, les traces et les symboles ci-après : traité du 10 septembre 1880, traité du 3 octobre 1880 confiant au sergent Malamine la garde de la station française de N’Cuma, et le procès verbal de remise du 10 avril 1884 qui porte la signature émouvante de Malamine. Ces trois documents réunissent les noms de Savorgnan de Brazza, de Makoko Ilooh 1er et de Malamine. Trois noms, trois destinées, trois cultures mais ayant en partage un même sens de l’honneur, un même courage, une même fidélité. Voilà ce qui a cimenté la création de Brazzaville…
 
Ensuite, le président du Conseil départemental et municipal, maire de la ville de Brazzaville, Christian Roger Okemba, après la lecture de la délibération par le premier secrétaire du Conseil, Emma Clesh Atiopo Ngapi, a remis au président de la République du Sénégal, Macky Sall, les décisions municipales qui élèvent au rang du citoyen d’honneur de Brazzaville, le sergent Malamine Camara.
 
Prenant la parole pour son allocution de circonstance, le président sénégalais a remercié son homologue congolais, Denis Sassou N’Guesso, pour son aimable invitation à cette cérémonie en l’honneur de son compatriote, le sergent Malamine Camara. « En tenant cette cérémonie en hommage au Sergent Malamine Camara, c’est le Sénégal et mon peuple que vous avez honorés. Je vous en suis éternellement reconnaissant », a-t-il déclaré.
 
Le président sénégalais a salué également les propos de l’ambassadeur de France, qui a rappelé ces liens historiques. « Aujourd’hui, nous avons les yeux rivés vers l’avenir, mais le mérite du président Denis Sassou N’Guesso a été de rappeler la vraie histoire et de ne laisser personne dans l’oubli. Voilà ce qui nourrit et entretient notre histoire partagée. Voilà ce qui fait que de génération en génération, nombre de mes compatriotes vivent parmi leurs frères et sœurs congolais en toute quiétude, alors que partout dans le monde, la migration est aujourd’hui frappée des stigmates de la xénophobie, du racisme et de l’intolérance, tel n’est pas le cas ici au Congo.

Vos places publiques, vos rues, vos localités portent fièrement la traduction d’accueil, d’hospitalité et de fraternité humaine que nous avons en partage
», a reconnu Macky Sall. Le chef de l’Etat sénégalais a remercié le Conseil municipal de Brazzaville pour l’honneur qui a été fait au sergent Malamine, en l’élevant comme citoyen d’honneur de cette ville.
 
La fin de la cérémonie a été marquée par la levée des couleurs de la République du Sénégal, saluée par l’exécution de l’hymne national de ce pays.




 
(Source : adiac-congo.com)