Idrissa Seck : futur chef de l'opposition ?

Toutefois, notre confrère s’empresse de préciser que l’implosion de BBY n’est pas évidente à court terme. Car Macky Sall n’a pas intérêt à provoquer la rupture et il n’est pas non plus prêt à exercer seul le pouvoir. Ce qui fait qu’il promeut, autant que faire se peut, le consensus, tout en ouvrant les portes à d’autres nouveaux alliés.

«Macky Sall sait que le pouvoir ne se partage pas. Par le passé, Abdou Diouf l’a essayé à plusieurs reprises, mais ça ne marchait pas comme il le souhaitait. Et, l’éclatement prématuré de cette alliance (BBY) ne l’arrange pas dans la mesure où il n’a pas assez de cadres dans son parti pour gouverner seul. Toutefois, après trois ans de compagnonnage, les démons de la division vont commencer à se manifester», fixe le très rigoureux Baye Oumar Guèye.

«Le vrai danger du président, c’est Idy. Il s’y ajoute que ce dernier connait mieux Macky Sall que quiconque. Mieux, pour l’élection de Macky Sall, Idrissa Seck a tout donné sans rien demander. Et si l’actuel président de la République ne réussit pas, le premier magistrat de Thiès dira qu’il constitue l’alternative», confesse M. Guèye.

Notre confrère de rappeler qu’Idrissa Seck, du point de vue de l’âge et de l’expérience, peut bien prétendre devenir le 5ème président de la République du Sénégal. Aussi, pense-t-il que notre pays est en train de vivre l’une des phases démocratiques, et l’ère la plus importante de l'histoire politique de 1960 à nos jours.

Pour sa part, le Rédacteur en chef du quotidien Enquête, Momar Dieng, considère que BBY n’a plus sa raison d’être dans la mesure où son objectif a été atteint : faire partir Abdoulaye Wade du pouvoir. M. Dieng nous apprend que l’implosion de BBY est une évidence. «Au maximum dans trois ans, on risque d’assister à l’implosion du géant aux pieds d’argile. Je vois mal un potentiel candidat à la présidentielle de 2017, rester aussi longtemps avec Makcy Sall», avance-t-il.

Concernant le premier potentiel candidat à quitter le navire présidentiel, Momar Dieng reste prudent mais confie : «il me sera difficile de dire qui sera le 1er à quitter la coalition présidentielle, même si tout le monde pense à Idrissa Seck au regard de son charisme».

Le coordinateur des plateaux politiques de la chaine privée 2STV, Pape Alé Niang garde toujours le propos libre et indépendant. Pour sa part, depuis le départ de Me Abdoulaye Wade du pouvoir, le 25 mars dernier, les partis membres de BBY n’ont plus de vision commune.

Macky Sall, à l'entre-deux-tours, a précipitamment signé les conclusions des Assises nationales pour avoir le peuple des Assises avec qui il va gouverner. Mais, ajoute Pape Alé Niang, Macky Sall ne va pas appliquer toutes les recommandations des Assises.

Pour étayer sa dynamique argumentative Niang prévient : "Macky Sall ne va pas quitter la tête de l’APR (chef de parti), ni déloger les structures de contrôle de la présidence, ni renforcer davantage les pouvoirs du Premier ministre, entre autres, recommandations des Assises". Pape Alé Niang donne rendez-vous aux Sénégalais, le 30 juillet 2012 : jour de l’élection de Moustapha Niasse au perchoir. «Si les 119 députés de la mouvance présidentielle ne votent pas pour bien élire Niasse, on vivra le premier malaise qui mènera inéluctablement vers une crise. C’est la première grande épreuve de BBY. Comment Niasse sera-t-il élu ?», s’interroge-t-il.

Par ailleurs, Pape Alé est convaincu que le jour où il n’y aura plus de postes à pourvoir, après l’installation du Senat et du Conseil économique et social, nombreux seront ceux qui ne verront plus leur avenir au sein de BBY. Selon lui, la rupture interviendra bien avant 2014. Et il constate que Youssou Ndour a plus que jamais des ambitions présidentielles. Il est en train de massifier son mouvement à travers les postes à pourvoir au niveau de son vaste ministère. Et il est en train de soigner son image avant de descendre sur le terrain pour parcourir le pays.

D’ailleurs, confie-t-il, des leaders comme Idrissa Seck, Youssou Ndour, Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dièye, les futurs responsables de l’AFP et du PS quitteront « forcément » le navire présidentiel pour parcourir le Sénégal, comme Macky Sall l’a fait…

M. DANGNOKHO

Lesenegalais