« Il ne peut y avoir de paix sans justice », Par Arame Kébé et Prof Jacques BA

"Le peuple sénégalais ne demande pas l’impossible.
Il demande la vérité. Il demande la justice. Il demande la reconnaissance de la souffrance endurée, des vies arrachées, des familles brisées, des destins fauchés trop tôt.
Il ne veut pas que ses morts deviennent invisibles, ni que les martyrs de notre combat pour la liberté soient oubliés dans les couloirs du pouvoir.

Il faut noter que nous avons vécu des années de tension, de brutalité, de répression.
À chaque contestation, ce sont nos jeunes, nos frères, nos enfants qui sont tombés.
Ils n’étaient ni criminels, ni violents : ils étaient justes patriotes qui portaient un amour profond pour leur patrie et ils rêvaient d’un Sénégal plus juste, plus libre, plus digne au prix de leur vie ce soif de changement .

Des familles pleurent encore sans réponses, sans justice, sans mot d’excuse, sans vérité.
Nous avons tout vu : les arrestations arbitraires, les procès politiques, les exils forcés, les disparitions.
Et maintenant que le peuple a parlé, maintenant qu’il a offert à ce pays une alternance historique, nous ne pouvons pas lui demander d’oublier.

LE PARDON NE PEUT EXISTER SANS RECONNAISSANCE ET LA RÉCONCILIATION NE PEUT AVOIR LIEU SANS JUSTICE
Ce n’est pas un slogan, ce n’est pas une revendication politique : c’est une exigence morale.
Car on ne bâtit pas une nation sur le silence.
On ne construit pas un avenir en sacrifiant la mémoire.
Aujourd’hui, nous avons un président issu du PEUPLE .
Un Premier ministre forgé dans la RÉSISTANCE .
Un régime qui se veut celui de la rupture, de l’intégrité, de la vérité.
Mais la vérité ne peut pas être partielle.

Elle ne peut pas être reportée, ni reléguée à plus tard au nom de la stabilité.
La justice n’est pas une option. Elle est la condition même de la paix durable.
Ceux qui sont morts n’ont pas donné leur vie pour que nous restions dans les non-dits.
Ils ont marché pour que la vérité éclate.
Ils ont cru que ce combat mènerait à un État plus fort, plus juste, plus humain.

Et aujourd’hui, les survivants de ce combat regardent.
Ils observent, ils attendent.
Le peuple est encore debout, mais il est attentif.
Il veut que les engagements soient tenus.
Il veut que les larmes versées trouvent un écho dans la justice.
Il veut que les noms des martyrs soient honorés, et que les responsables soient entendus.

Monsieur le Président, ce peuple qui vous a élu, c’est ce même peuple qui a enterré ses fils sans justice.
Ce peuple ne veut pas de vengeance, mais il exige la vérité.
Et gouverner un peuple, c’est aussi porter sa douleur avec dignité, l’écouter avec sincérité, et agir avec courage.
Vous avez été porté par les cris de ceux qu’on a tenté de faire taire.
Vous avez une responsabilité historique.

Ne laissons pas les années d’oppression être refermées sans bilan, sans justice, sans réparation.
Les tombes ne parlent pas, mais leurs silences pèsent lourd.
L’avenir ne se construira pas en les piétinant.
Le Sénégal mérite une justice exemplaire, pas seulement pour punir, mais pour réparer et prévenir.
Une justice qui guérit, qui restaure, qui reconstruit.

Aujourd’hui, plus que jamais, le peuple sénégalais mérite qu’on lui rende ce qu’on lui a volé :
la dignité de ses morts.
la vérité sur ses souffrances.
et la justice comme fondation de la paix.

Parce que la paix sans justice n’est qu’un faux calme.
Et nous ne voulons plus d’illusions.
Nous voulons un pays debout, réconcilié avec lui-même.
Un pays qui regarde son passé en face pour mieux bâtir son avenir.

Il ne peut y avoir de paix sans justice. Et le peuple n’oubliera pas.
Président Bassirou Diomaye Faye Et Premier Ministre , vous êtes :un et indivisible."

Le projet en marche … auteurs : Arame Kébé et Prof Jacques BA