La France compte 7,3 millions de descendants d’immigrés, selon une étude publiée, mercredi 8 février, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui détaille les caractéristiques de cette catégorie de population. Un portrait-robot chiffré de la « deuxième génération ». Ils représentent 11 % de la population, soit davantage que les immigrés
C’est une particularité qui avait déjà été soulignée par l’Insee en 2012 : en raison d’une immigration ancienne et familiale, la France compte davantage de descendants d’immigrés (7,3 millions de personnes, soit 11 % de la population) que d’immigrés eux-mêmes (5,9 millions, soit moins de 9 % de la population).
Algérie, Italie, Maroc sont les principaux pays d'origine des enfants d'immigrés
47 % sont âgés de moins de 25 ans
Les Italiens et Espagnols sont arrivés pour la plupart avant la seconde guerre mondiale, ce qui explique que 57 % de leurs enfants ont désormais plus de 50 ans. Ce pic est moins net pour les Portugais, dont l’immigration s’est poursuivie jusque dans les années 1990. En revanche, parmi les enfants d’immigrés d’Afrique subsaharienne, huit sur dix ont moins de 25 ans.
Les Français d'origine maghrébine ou portugaise sont plus jeunes que les descendants d'Italiens ou d'Espagnols
Les descendants d'immigrés vivent plus longtemps chez leurs parents que le reste de la population
Les descendants d'immigrés sont plus urbains et plus parisiens que le reste de la population
54 % sont eux-mêmes issus de couples mixtes
Etre un « descendant d’immigrés » ne signifie pas forcément avoir deux parents nés à l’étranger dans le même pays. L’Insee note au contraire un brassage important dans les origines puisque près de la moitié d’entre eux ont au moins un parent qui n’est pas lui-même issu de l’immigration, et près de 5 % ont deux parents étrangers de nationalités différentes.
La moitié des enfants d'immigrés sont issus d'un couple mixte
Origine des descendants d'immigrés en France en 2015
67 % vivent en couple mixte
Loin du cliché de « communautarisme », on note une mixité encore accrue parmi la deuxième génération issue de l’immigration, puisqu’une petite minorité choisit de se mettre en couple avec un conjoint immigré (20 %) ou enfant d’immigré (13 %).
Ce chiffre recouvre toutefois des situations contrastées, car l’Insee précise que si 78 % des descendants d’Européens vivent en couple avec une personne de la population majoritaire, ce n’est le cas que de 46 % des descendants d’Africains.
Le couple mixte, modèle dominant parmi les enfants d'immigrés
Anne-Aël Durand (Journaliste au Monde)