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Inscriptions sur les listes électorales pour 2012: Des plus faibles de toute l’histoire politique du Sénégal

La commission électorale de Benno Siggil Sénégal (Bss) a fait part hier, vendredi 24 septembre au cours d’un point de presse, des dysfonctionnements et irrégularités qu’elle a constaté dans la révision du fichier électoral. Selon les camarades d’Ousmane Badiane, la durée de la révision des listes électorales a été écourtée de trois semaines. Au finish, les inscriptions sur l’étendue du territoire sénégalais, (18 921) ont été les plus faibles dans l’histoire politique du Sénégal. Ce qui lui fait dire que l’Etat du Sénégal n’a pas atteint les objectifs qu’il s’était assigné à savoir faire inscrire le maximum de Sénégalais dans les six mois. Les camarades d’Ousmane Badiane n’ont pas manqué de fustiger la double nomination d’Ousmane Ngom au ministère de l’intérieur et celle de Cheikh Tidiane Diakhaté à la tête du conseil constitutionnel.


Rédigé par leral.net le Samedi 25 Septembre 2010 à 15:19 | | 0 commentaire(s)|

Inscriptions sur les listes électorales pour 2012: Des plus faibles de toute l’histoire politique du Sénégal
La commission électorale de la coalition Benno Siggil Sénégal a tenu hier, vendredi 24 septembre un point de presse au siège de la Ligue démocratique (Ld). Il s’agissait de passer en revue les interrogations liées aux élections de 2012. Selon la commission, plusieurs dysfonctionnements ont été notés lors de la révision des listes électorales. « La période de six mois fixée par le ministère de l’intérieur pour la révision des listes électorales du 1er février au 31 juillet 2010 est une violation de la loi en ce qu’elle est contraire aux dispositions du Code électoral, en ses articles L35, R17, R21, R29 et R30 ». Pour cause : « le principal argument avancé par le ministre de l’intérieur, pour justifier le bien fondé de la période de six mois, était de permettre au maximum de sénégalais et sénégalaises de s’inscrire massivement sur les listes électorales pour s’acquitter de leur devoir civiques en 2012 », souligne Ousmane Badiane, membre de cette commission qui se désole qu’au finish, les inscriptions enregistrées sur l’étendue du territoire national, soient des plus faibles. D’après les statistiques de la Cena, « 18 921 sont inscrits sur les listes soit une moyenne de 35 personnes par collectivités locales. 28 167 modifications et 317 radiations ont été consignées ». A la lumière de ce bilan, la coalition Benno a déclaré : « il apparaît clairement que les objectifs que le ministère de l’intérieur s’étaient fixés au départ, à savoir prendre des délais relativement longs pour permettre à tous ceux qui veulent s’inscrire sur les listes électorales de pouvoir le faire, n’ont pas du tout été atteints ».
Clôture de la révision des listes électorales
Selon la commission électorale de la coalition Benno Siggil Sénégal, si l’on sait que l’ audit du fichier électoral effectué à la veille de l’élection présidentielle 2007, avait révélé une différence de près d’un million cinq cent mille électeurs , entre le fichier de la Cena et celui du ministère de l’intérieur, l’on mesure toutes les conséquences qui pourraient découler d’une gestion non transparente de la distribution des cartes d’électeurs. Pour preuve la commission, souligne : « la clôture de la révision des listes électorales a été anticipée. Prévue pour le 31 juillet 2010, comme indiqué dans le décret N°2009-1437 du 29 décembre 2009, les sénégalais ont été surpris de constater que la durée de la période de révision des listes électorales a été écourtée le 10 juillet 2010 ». Et de poursuivre : « cette situation est d’autant plus incompréhensible que c’est précisément au moment où l’on a annoncé le déblocage de la production des cartes nationales d’identité, que l’arrêt des inscriptions est intervenu brutalement, pour empêcher aux populations de s’inscrire massivement sur les listes électorales ».
Blocage dans la production des cartes d’identité
Pour ce qui concerne le blocage de la production des cartes d’identité, Benno a avancé qu’il est paradoxal qu’au moment où démarraient les inscriptions sur les listes électorales, les citoyens sénégalais avaient toutes les difficultés du monde pour se procurer une carte d’identité. « Si on mesure le préjudice qui a été causé à des milliers de sénégalais, surtout les jeunes trahis par le régime de l’alternance et qui avaient à maintes reprises manifesté leur désir de s’inscrire sur les liste électorales pour bouter hors du pouvoir les libéraux et leurs alliés en 2012. »
Autre fait évoqué par Benno, les audiences foraines qui ont été organisées avant le démarrage des élections dans la banlieue Dakaroise. Selon Ousmane Badiane, elle a été faite sans publicité. « Le régime libéral s’est servi de ces audiences foraine pour permettre à des non sénégalais de s’inscrire sur les listes électorales sur la base du seul extrait de naissance, comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2007 », a-t-il martelé.
Ousmane Ngom et Cheikh Tidiane Diakhaté : des blocages pour un bon déroulement des élections.
Les obstacles au bon déroulement des élections sont liés, selon les membres de Bss ,à l’absence d’une évaluation périodique après chaque élection. Pour Benno, la nomination du juge Cheikh Tidiane Diakhaté est l’indice révélateur du président Wade de mettre la justice « sous coupe réglée et de le domestiquer pour mieux la mettre aux services des intérêts de son camp ». Pour preuve, la commission a avancé : « le comportement de Cheikh Tidiane Diakhaté peu glorieux dans le contentieux préélectoral des listes de la coalition Sopi frappées de forclusion à Ndindy et Ndoulo, ainsi qu’avec le contentieux post électoral de Mbane lors des locales 2009, fait qu’il est complètement disqualifié pour être à la tête d’une telle institution qui a pour mission d’être l’arbitre impartial et neutre situé à égale distance des acteurs du jeu politique. »
Quand au retour d’Ousmane Ngom, les camarades de Moustapha Niass ont déclaré que c’est pour permettre au président de briguer à tout prix un troisième mandat, en violation des dispositions de la charte fondamentale du pays. « On mesure toutes les conséquences qui vont découler de la non- transparence de l’élection présidentielle de 2012. Opacité dans le déroulement des élections électorales, absence de biométrie, pilotage à vue, irrégularités de toutes sortes, ont été quelques uns des faits les plus saillants dans le magistère d’Ousmane Ngom dans la gestion du processus électoral de 2007 ». A cet effet, Benno a récusé M. Ngom à la tête du ministre de l’intérieur et exige la nomination d’une personnalité neutre et non partisane comme ministre de l’intérieur.
Concernant l’absence d’évaluation, la commission électorale de Benno a renseigné que depuis que le Sénégal est Sénégal, c’est la première fois dans l’histoire que l’opposition a assisté à un cycle de quatre élections sans aucune évaluation. « A ce jour, ni l’élection présidentielle de février 2007, ni les élections législatives du 03 juin 2007, ni les Sénatoriales du 19 aout, encore moins les élections locale du 29 mars 2009, n’ont fait l’objet d’une évaluation critique pour tirer les enseignements susceptibles d’améliorer les scrutins à venir » a renseigné l’opposition. Et de poursuivre : « cette tradition de concertation entre les acteurs politiques après chaque élection est l’un des acquis les plus important de notre système démocratique, est aujourd’hui mise à rude épreuve par le régime en place. » Autre facteur bloquant, le choix du modérateur. Sur ce point, l’opposition soutient que « Benno avait proposé le professeur Babacar Guèye comme modérateur depuis le 16 janvier 2010. Jusqu’à aujourd’hui, le président n’a pas encore nommé de modérateur chargé de piloter les concertations sur la revue du code électoral ». La question que les membres de Benno se posent est de savoir « ce que le président attend pour nommer par décret le modérateur qui doit être une personnalité indépendante, connue ».
sudonline.sn

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