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Jusqu’où nous mènera l’incivisme ? (Par Moustapha Mbaye)


Rédigé par leral.net le Jeudi 13 Août 2015 à 11:19 | | 8 commentaire(s)|

Jusqu’où nous mènera l’incivisme ? (Par Moustapha Mbaye)
Quand les tares, les vices et les imperfections d’une société tendent à éclipser les modèles, l’anomie s’installe progressivement. L’indiscipline caractérisée qu’affichent sans gène certains Sénégalais frôle le déraisonnable. Malgré les sensibilisations, les souillures comportementales continuent de maculer l’image de notre cher Sénégal.

La rue n’appartient à personne !

Faites un tour dans certains quartiers populaires, vous serez décontenancés par les tas d’immondices qui campent le décor. Sous prétexte que la place publique n’appartient à personne, elle devient un dépotoir, d’un désordre indescriptible. Et pourtant ces ordures ménagères sont produites par les maisons environnantes, mais comme la salubrité de leur localité importe peu, tout est permis : on déverse les eaux usées n’importe où. Les plus véreux ouvrent leurs fosses septiques quand il pleut pour qu’elles ruissellent avec les eaux de pluie. Et personne ne dit rien parce que la rue n’appartient à personne.

L’indiscipline sidérante

Hélas, les taxis empruntent les passerelles et les piétons traversent l’autoroute en catastrophe. Ces comportements inhumains ne sont que la partie émergée d’un iceberg d’indiscipline chronique qui anime certains citoyens Sénégalais. Ce déficit civique entraîne l’égoïsme, la personne se moque des autres et notamment des normes établies, ce qui compte pour lui, c’est son intérêt. Des chauffeurs qui foulent aux pieds le code de la route, des piétons qui se partagent la chaussée avec les véhicules, des riverains qui barrent la route pour une cérémonie familiale ou religieuse, des groupuscules qui font du tapage nocturne à outrance…

Ils n’ont même pas un zeste de civisme en eux, quelle que soit la situation économique, l’amour de la patrie doit être un sentiment inaltérable. Cette conviction bridera certains agissements malsains. Même si le bronze, un constituant du câble électrique coûtait une fortune inestimable, votre patriotisme devrait entraver cette ignoble infraction qui porte préjudice à des milliers de citoyens. Malheureusement, ils le vendent à un prix modique. C’est pareil pour les voleurs de couvercles de bouche d’égout, les dégâts causés par ces actes sont énormes, mais en réalité, les receleurs sont ceux qui entretiennent ce répugnant négoce.

Les murs sont pissotières

Même avec des toilettes publiques, le problème reste entier. En effet, c’est devenu une vilaine habitude pour d’aucuns. Les murs des stades, des garages et des marchés en soufrent le plus et pourtant il y’a des latrines à l’intérieur. Mais on ne peut rien contre des gaillards qui choisissent allégrement de transgresser sans aucune honte. Cet acte qui animalise la personne est naturel pour certains ignares. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en train d’empoisonner notre environnement. Dans un laxisme notoire, on laisse toujours faire.

Caillasser un Président de la République

Quand ceux qui sont appelés à diriger dans un futur proche posent des actes indélicats, il y’a de quoi à s’alarmer. L’étudiant est quelqu’un qui se documente, qui apprend pratiquement toute la journée alors il doit être le premier citoyen-modèle parce que connaissant les lois. C’est regrettable de les voir verser dans le vandalisme. En caillassant le chef de l’Etat, ils ont débordé du cadre. Quelle que soit leur amertume, ils ne devaient pas la manifester par des jets de pierre. Le manque de respect à l’endroit de cette institution donne un mauvais exemple aux élèves. Ils oublient que le véritable intellectuel n’a pas besoin d’arme pour se battre, sa plume est sa force.

Tout compte fait, l’heure d’une introspection objective a sonné, le véritable problème du Sénégal, c’est le Sénégalais. Il faut un reformatage comportemental pour certains citoyens et des sanctions exemplaires pour éviter des émules. Il est irréfutable que tant qu’on traine avec ces tares, on ne sera jamais au concert des pays émergents.

Moustapha Mbaye

moustapharts@gmail.com