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L'Etat déclare avoir satisfait la totalité de leurs revendications: Les enseignants continuent de réclamer le respect des accords

Les syndicats d'enseignants ont déterré la hache de guerre pour exiger le respect des accords. Après le Cusems qui a ouvert les hostilités la semaine dernière, et le Saems qui lui a emboîté le pas, c'est au tour du Sadef de donner de la voix dans ce concert de protestations. Pourtant, le ministre des Finances a, face aux députés, samedi dernier, déclaré que l’État a respecté la totalité de ses engagements vis-à-vis des syndicats. "Tribune"


Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Décembre 2021 à 09:55 | | 0 commentaire(s)|

L'Etat déclare avoir satisfait la totalité de leurs revendications:  Les enseignants continuent de réclamer le respect des accords
Un vrai jeu de ping-pong. Finalement, qui a tort ? Qui a raison ? Qui du ministre des Finances ou des syndicats d'enseignants nous dit vrai ? Cette question mérite réponse, parce qu'au moment où les syndicalistes du Cusems, du Saems et du Sadef (Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation) renouent avec les grèves pour exiger le respect des accords, l'argentier de l’État, qui était face aux députés samedi dernier, a soutenu que l’État a respecté la totalité de ses engagements vis-à-vis des syndicats d'enseignants.

Un vrai jeu de ping-pong pour ne pas dire un dialogue de sourds. Et nul doute que si chaque camp campe sur ses positions, ce sont encore les apprenants qui vont trinquer.

Seulement, ce qu'il faut constater pour le déplorer, c'est la fâcheuse habitude qu'a l’État de toujours louvoyer dans les négociations, car au lieu de prendre à bras-le-corps les problèmes qui lui sont soumis dans les préavis, il cherche toujours les moyens de briser les mouvements de grève, au lieu de trouver les solutions définitives aux problèmes récurrents qui lui sont soumis.

Comme le disait Me Massokhna Kane, président de Sos consommateur, lors de son passage au grand oral de Rewmi Fm. «L’État n’est pas loyal dans les négociations. C’est de la mauvaise gestion. Quelqu’un qui vous adresse un préavis de grève, pourquoi attendre que le délai expire pour l’appeler à des négociations ? Il fallait le faire dès qu’on a reçu les lettres de préavis. C’est une faute habituelle de l’État», a-t-il fustigé.

Malgré les sommes faramineuses supposées avoir été injectées dans le secteur de l’éducation, il se porte de plus en plus mal. Car les syndicalistes ne cessent de réclamer de meilleures conditions de vie, le recrutement d'enseignants, la construction d'infrastructures scolaires, etc.

Excédés par les perturbations sans fin qui minent l'enseignement public, les parents d’élèves, martyrisés par la cherté de la vie et la modicité des salaires, sont obligés de se saigner pour envoyer leurs enfants dans le privé.

Pourtant, si l’État avait la volonté politique de redonner à l’école publique son lustre d'antan, cela aurait pu sans nul doute améliorer la qualité de vie des parents, qui pourraient faire des économies substantielles sur les frais de scolarité, qui du reste, sont exorbitants.

C'est pourquoi, aujourd'hui, les autorités sont interpellées ; au premier chef le président de la République, pour qu'ils prennent enfin le problème de l’éducation à bras-le-corps. Il suffit juste d'une volonté politique pour venir à bout des nombreux maux qui les minent. Il ne faut plus se limiter à sauver les années, mais plutôt sauver l’école une fois pour toutes. Et il ne tient qu'à l’État pour que cela se fasse.

Parce que l'on ne peut pas comprendre le fait que l’État invoque des problèmes de ressources pour régler les nombreux problèmes qui minent ce secteur vital, au moment où il injecte des sommes faramineuses pour la construction d'infrastructures de prestige, la création et l'entretien d'institutions budgétivores pour satisfaire sa clientèle politique, etc.

Les enseignants étant les premiers bâtisseurs de la République, il faut les motiver en leur octroyant un traitement de choix, parce que l’éducation est avant tout le moteur du développement. Pour preuve, aujourd'hui, si les pays asiatiques comme la Corée et autres qui étaient au même niveau que le Sénégal dans les années soixante, ont atteint un tel seuil de développement, ce n'est pas un miracle mais c'est dû au fait qu'ils ont privilégié leur éducation. Donc, tant que les autorités ne donneront pas à l'éducation la place qui lui revient, l’émergence restera une vue de l'esprit.






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