LE BLOCUS MALIEN, PORTE D'ENTRÉE DU JIHADISME ÉCONOMIQUE

Selon le député Pastef Ibou Gueye, le groupe jihadiste exploite désormais les trafics d'or et de bétail pour s'implanter économiquement au Sénégal

Lors d'une récente intervention sur TV5Monde, le député Ibou Gueye (Pastef) a évoqué une menace majeure pour le Sénégal : l’infiltration économique du groupe jihadiste JNIM au-delà du blocus déjà perceptible entre Bamako et Dakar. Selon lui, le blocus malien ne sert pas seulement à ralentir les flux commerciaux de marchandises ou de carburant, il favorise aussi les trafics transfrontaliers qui permettent aux groupes armés d’étendre leur influence économique vers le Sénégal.

Le député a souligné que le trafic informel d’or et de bétail, organisé par le JNIM, est un vecteur stratégiquement utilisé pour infiltrer le tissu économique sénégalais. Cela leur permet non seulement de financer leurs opérations, mais aussi d’intégrer leurs réseaux dans des secteurs cruciaux de l’économie locale.

Face à cette menace, Ibou Gueye a rappelé les mesures prises par les autorités sénégalaises, dont le redéploiement militaire dans l’est du pays (« pivot de l’Est »), afin de contrôler et sécuriser les principales voies commerciales, tout en limitant les possibilités d’influence indirecte du jihadisme.

L'élu insiste également sur le volet social. Selon une étude citée dans son interview, le chômage massif dans les régions frontalières constitue le principal facteur d’adhésion à l’extrémisme, d’où l’urgence pour l’État d’investir dans des politiques d’emploi et de formation pour la jeunesse afin de contenir la pénétration de ces groupes.

Ibou Gueye a enfin appelé le gouvernement à une cohérence politique et à rester fidèle à la ligne du parti Pastef, jugée indispensable pour renforcer la cohésion nationale face à cette nouvelle forme de menace jihadiste.