LES "DAARAS VACANCES" SÉDUISENT LES FAMILLES DAKAROISES

Dans les rues de la capitale sénégalaise, une nouvelle tendance prend de l'ampleur : les "daaras vacances". Ces écoles coraniques temporaires répondent à un besoin croissant des parents de trouver une occupation éducative pour leurs enfants pendant les congés scolaires.

L'exemple de Mamchir, vendeur de café Touba dans le quartier de la Médina, illustre parfaitement ce mouvement. Entre deux services à sa clientèle, cet homme transforme son commerce en école coranique improvisée, enseignant la lecture du Coran aux enfants du voisinage.

"Les enfants ne faisaient que traîner dans la rue, mais grâce à lui, on ne s'inquiète plus", témoigne un parent satisfait. "Mon fils commence à réciter des versets."

Ces initiatives allient apprentissage religieux et activités ludiques pour favoriser l'épanouissement des enfants. Les responsables de ces daaras temporaires proposent des activités manuelles et récréatives en complément de l'enseignement coranique.

Cependant, certains éducateurs déplorent que des parents voient ces structures uniquement comme une solution de gardiennage. "La majorité veut juste garder les enfants, ce qui fait qu'à la rentrée scolaire, ils ne viennent plus", regrette un responsable.

Face à la forte demande, les écoles coraniques "refusent du monde" pendant cette période estivale. Si le phénomène répond à un besoin social réel, il soulève aussi des questions sur l'intégration de l'éducation religieuse dans le parcours scolaire des enfants sénégalais.