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LES DRONES TURCS AU SAHEL, L’HEURE DU GRAND REMPLACEMENT ?

Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Novembre 2025 à 00:31 | | 0 commentaire(s)|

EXCLUSIF SENEPLUS - La réhabilitation d’un ancien chef de l’EI en Syrie et sa réception à Washington dynamisent ceux qui, à Paris comme ailleurs, remplaceraient bien les militaires qui les ont défié par des barbus qui les caressent dans le sens du poil

Depuis deux ans, la résistance du Mali au harcèlement quotidien de la coalition du FLA et du JNIM a été parasitée par la guerre que se livrent le GUR ukrainien et le GRU russe au Sahel. La réhabilitation d’un ancien chef de l’État islamique en Syrie et sa réception à Washington, avec levée des sanctions, dynamisent ceux qui, à Washington comme à Paris, remplaceraient bien les militaires qui les ont défié par des barbus qui les caressent dans le sens du poil. Le grand Turc et la rupture technologique qu’il a réussi en matière de drones semble pourtant dérégler bon nombre des spéculations que la tentative d’asphyxie de Bamako suscite.

L’actualité en effet focalise l’attention sur le Mali et sa capitale encerclée. La dilapidation des ressources énergétiques maliennes, du scandale continu d’EDM à la faillite de la gestion des stocks de réserves stratégiques d’hydrocarbures, contribue à la vulnérabilité de Bamako plus encore que le blocus du JNIM qui reste de plus bien peu étanche. Le chef de la mission russe à Bamako aurait laissé entrevoir la mise en place d’un pont aérien pour la nourriture et le ravitaillement en biens essentiels de la capitale. C’était un aveu de la faiblesse de la position de Moscou, comme le départ du personnel diplomatique américain traduit la perte de puissance et d’influence de ces deux géants habitués à se mener la guerre par l’intermédiaire de proxy. Le Sahel tout entier, et le Mali plus particulièrement, ne sont plus le seul terrain d’affrontement des Groupes Armés Non Étatiques (GANE), dont les chefs vieillissent, et des généraux maliens des Forces Armées Maliennes (FAMA)qui parfois s’enrichissent. Se dessine plutôt, dans cette partie de l’Afrique, l’épicentre[1] de nouvelles rivalités géopolitiques larvées qui outrepassent la nostalgie de la démocratie incarnée par les figures peu exemplaires de Bazoum et d’IBK.

L’ère de l’accélération

Le Sahel s’étend sur 5000 kilomètres de l’Atlantique à la Mer Rouge et l’expulsion de la France de ses anciennes colonies n’est qu’un épiphénomène à cette échelle. Le Sahel est par contre devenu la frontière sud de l’Europe où elle doit faire face à la puissance turque qu’elle a rejeté après lui avoir fait subir le processus humiliant d’une improbable intégration à l’Union européenne (UE) définitivement ajournée. La Turquie déploie donc en Afrique l’instrument fatal qu’est le drone à l’ère de la guerre des vélocités. Les Forces Armées Maliennes (FAMA) se trouvent ainsi dotées de vecteurs aériens de munitions, à la fois lourdes et précises, dans des conditions de vitesse inégalées. La nature même de la guerre et du régime en place au Mali change et on peut parler, selon le terme de Paul Virilio, de Dromocratie, un pouvoir qui s’exerce par l’utilisation de la vitesse de la guerre et de la guerre des vélocités.

« Dans le monde d'aujourd'hui, la vitesse joue un rôle énorme. En tout. Dans l'opération militaire spéciale en Ukraine, nous, Russes, avons constaté que dans la guerre - dans la guerre moderne - c'est également l'un des facteurs clés. Beaucoup, beaucoup - presque tout - dépend de la rapidité avec laquelle on peut obtenir les renseignements, les communiquer au commandement de l'unité de tir et prendre la décision de frapper, ainsi que de changer rapidement et de quitter l'endroit d'où les moyens de tir viennent d'être localisés. D'où le rôle énorme des drones, des communications par satellite, du temps de transmission des coordonnées de l'ennemi, de la mobilité des unités de combat et de la rapidité de la communication des ordres à l'exécutant. De toute évidence, cet aspect a été sous-estimé lors des préparatifs de l'opération militaire spéciale, et nous devons maintenant le rattraper dans un environnement critique.[2]» C’est ainsi que le théoricien russe Alexandre Douguine relit le philosophe français Paul Virilio dans une application pratique à l’opération spéciale de Poutine en Ukraine.

Cependant la partie française préfère souligner les succès des GANE par rapport aux drones turcs.  « Les images diffusées par des groupes rebelles touaregs révèlent les débris d'un drone TB2 de fabrication turque, utilisé par l'armée malienne. L'analyse confirme l'authenticité des images et identifie le modèle du drone. Cet incident souligne la présence croissante de drones turcs dans les opérations militaires au Mali. Il met également en lumière les tensions persistantes entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles dans la région.[3]» C’est bien un drone turc TB2 qui est sur les images, mais aucune indication fiable n’est fournie pour déterminer les conditions de sa destruction. Un pur exemple de désinformation. En réalité, c’est un drone Akinci appartenant au Mali qui a été abattu par l'Algérie dans la nuit du lundi 31 mars au mardi 1er avril 2025. C’est une patrouille de chasseurs Mikoyan MiG-29M Fulcrum des forces aériennes algériennes qui a engagé le drone Baykar Akinci au-dessus de la frontière commune… Les Forces Armées Maliennes, mettent en action très régulièrement leurs avions sans pilotes afin de combattre les forces djihadistes affiliées à Al-Qaïda et à Daech, mais pas uniquement. Ces drones sont également employés afin de frapper des cibles civiles et militaires soupçonnées proches du FLA, le Front de Libération de l’Azawad dans le Nord Mali…

Un UCAV nommé Akinci

Contrairement à ce que dit France 24, il s’agissait donc d’un Akinci, le nec plus ultra des drones turcs vendus dans le monde[4]. Mis en service en 2019, ce drone a été déjà acquis par la Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Éthiopie et l’Azerbaïdjan, un État ami du Niger et de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’Akinci peut voler pendant plus de 24 heures sans interruption à une altitude maximale de 12 200 mètres. D’une longueur de 12,3 mètres, et 4 m de hauteur, le drone peut aller à une vitesse de croisière de 278 km/h et à une vitesse maximum de 444 km/h. On comprend mieux, en connaissant le cout direct et indirect de l’Akinci (le drone, ses munitions et l’infrastructure de télépilotage par satellite et caméras), soit 30 millions USD, la fureur de la partie malienne. L’Algérie n’a pas voulu envoyer un message aux Russes ou même aux FAMA. Elle sait que le Maroc dispose d’Akinci, que le Maroc a encouragé le Mali et le Niger d’acquérir des Akinci. Le fait d’envoyer des Mig abattre le drone correspondait à ce type de véhicule[5] muni d’armes et de munitions Air-Sol, mais aussi Air-Air, c’est-à-dire susceptible de mener un combat aérien en détruisant des aéronefs conventionnels ou sans pilotes (UCAV) dans le ciel algérien.

La riposte algérienne au vol de l’Akinci ne marquait pas un soutien au JNIM, mais bel et bien un rappel de l’inviolabilité de ses frontières, et surtout de son espace aérien.

La rapidité du décollage des avions et de leur localisation de l’Akinci malien peut laisser penser que le réseau de surveillance algérienne de la zone a été informé par un message provenant de la base malienne de départ ou de ses alentours. Le renseignement humain reste déterminant y compris dans une époque de guerre aérienne et électronique. D’autant plus que le téléphone mobile permet d’expédier des signaux immédiats et cryptés.

Sur fond de conflit entre Russes et Ukrainiens

Lors de la bataille de Tinzaouaten, les FAMA utilisent leurs drones pour frapper les Touaregs près de la frontière algérienne et tuent ainsi des civils[6]. C’est une des dernières opérations où l’Africa Corps affronte toutes les forces de la coalition des GANE menées par Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM). Les rebelles sont alors soutenus par le GUR, le service de renseignement ukrainien. Le GUR, comme le racontent Antoine Izambard et Pierre Gastineau dans leur récent ouvrage[7], collabore avec la division Afrique de la DGSE qui renoue ainsi avec le succès : « ce sont les africanistes de la DGSE qui ont permis au service de connaître ses plus beaux succès... contre la Russie. Car, comme nous pouvons le révéler, c’est la division Afrique – et non Russie – qui va être la première à méthodiquement collecter des informations de première main sur le groupe paramilitaire russe Wagner, bras armé du renseignement russe sur le continent. Et qui va se mettre à en diffuser au public ! Impulsée par l’Élysée, c’est une révolution complète pour la DGSE.[8]»

Ce sont les hommes du GUR, le service des opérations clandestines de Kiev particulièrement actifs dans la zone qui aident le JNIM et le FLA et renseignent les Français. Ils disposent d’une fine connaissance du terrain : « Tous les pays africains ont des équipements militaires originaires d’ex-URSS. Partout où il y a un avion ou un hélicoptère de fabrication soviétique, il y a un mécano ou un vendeur d’armes ukrainien pas loin », confie un proche du service de Kiev. Pour déloger les régimes pro-russes, l’Ukraine ne demande qu’une aide logistique, mais surtout propose à la France de reprendre ensuite en main politiquement le dossier, en y installant des régimes plus favorables à ses intérêts. Mais là encore, l’Élysée ne donne pas suite. Trop de coups pris pour des pays « qui ont oublié de dire merci », selon les termes du président.[9]»

Suite aux morts de Tinzaouaten, la coalition des GANE a pu détruire un camp des FAMA situé à une centaine de kilomètres de Tombouctou à l’aide de drones[10] fournis par le GUR qui les avait lui-même obtenus auprès des RSF du Soudan. Cette montée en puissance aérienne de la coalition des GANE a convaincu l’État-major des FAMA de se munir de drones de catégorie supérieure et surtout moins aisés à détecter et à intercepter, même avec le concours de la surveillance fournie par le GUR.

Mais au-delà de l’utilisation militaire du drone, il est acquis pour le JNIM[11], dans le nord du Mali, qu’il faut à présent mener la bataille informationnelle en filmant ses démonstrations de force par des images prises à partir des drones.

Drones : une nouvelle génération

Sans les drones Bayraktar TB2[12] de fabrication turque, les FAMA n’auraient pu reprendre Kidal. Mais leur supériorité avait été assez vite contestée lorsque le GUR est intervenu. Il fallait passer à une nouvelle étape de renforcement de l’avantage offert par la technologie militaire d’Ankara. L’achat des Akinci remonte au 15 aout 2024 et la responsabilité en incombait au général Modibo Koné, le cinquième cavalier de l’équipe martiale au pouvoir à Kati. Il est le patron de l’Agence nationale de Sécurité d’État (ANSE) et ainsi relativement indépendant par rapport au ministre Sadio Camara. Au Mali, la DGSE des régimes précédents et héritière du crypto-marxisme de Moussa Traoré, a laissé la place à l’ANSE modernisée. Cette machine de guerre est en grande partie autonome des commandements de l’Air et de Terre. Les accusations de surfacturation du marché des Akinci contre Koné, le chef de l’ANSE, ignorent les pièces annexes du contrat où il apparait que, sur le système intégral Akinci lui-même, une réduction de 100 millions USD a été accordée par le Turc. Malgré le coût des Akinci change bien sûr de celui des Bayraktar TB2 dont chaque unité avait un prix de seulement 2 à 4 millions USD.

Assimi Goïta avait lui-même reçu l’envoyé turc du puissant groupe militaro-industriel qui produit les drones de dernière génération Akinci, utilisés par l’Éthiopie au combat, comme par la Russie, mais également achetés par au moins un quinzaine de pays aux intérêts rarement convergents. Les Émirats Arabes Unis oublient leur pseudo combat contre les frères musulmans, supposés être financés par Ankara, pour s’en équiper eux-mêmes. Certains observateurs ont voulu arguer de ce contrat du 15 aout 2024 pour dénoncer un nouveau détournement de fonds par surfacturation et supputer des dissensions extrêmes au sein du pouvoir militaire. Il est cependant difficile de frauder par les rétrocommissions sur le marché des drones Akinci tant l’environnement électronique au sol est complexe et la formation indispensable. Quant aux généraux maliens ils savent que cette arme à longue portée (24 heures de vol) est leur dernière chance de maintenir un avantage stratégique face aux ennemis de l’intérieur comme face aux agressions extérieures.

Conception renouvelée du combat

L’achat et l’usage des drones turcs Bayraktar Akinci UAV confirment le déclin des Russes et la limitation de leur rôle à celui d’allié passif et en retrait. Il n’était que temps par ailleurs que la défense malienne se dote avec l’ANSE d’un renseignement militaire modernisé à même de riposter rapidement. Le Maroc, lui-même utilisateur de l’Akinci, a recommandé cette acquisition et la spécialisation de la responsabilité de leur manipulation. Le choix du commandement malien est de privilégier l’usage des drones dans des frappes au nord : Kidal, Ménaka, Gao et Tombouctou.

Cela explique en grande partie la descente des GANE vers le centre et le sud du pays comme leurs opérations actuelles autour de Bamako. Le couvert végétal au Sud rend difficile la frappe des unités de l’insurrection par les drones. La vision des caméras de l’Akinci et les images satellitaires pourraient toutefois permettre une plus grande efficacité des drones dans cette partie du pays.

Pour mieux coordonner les attaques des FAMA sur plusieurs théâtres d’opérations, le pouvoir malien a décidé, en juin 2025, de se doter d’un Commandement des Opérations Spéciales (COS) qui devrait coordonner sur le terrain drones et forces spéciales au sol au nombre de quatre bataillons.

Les atouts décisifs du grand Turc

L’ambassadeur de Turquie à Bamako s’est félicité de la livraison des Akinci au Mali. Cette coopération fait partie de la lutte internationale contre le terrorisme à laquelle la Turquie souscrit et va permettre aux FAMA de pouvoir surveiller en permanence les sites menacés et de conduire la destruction de stocks de munitions et de cibles fixes et en mouvement. Au-delà la Turquie a fourni des drones au Burkina qui aurait, grâce à ce matériel, interrompu l’attaque de Djiba par 3000 hommes. Le Niger, et plus spécialement son ministre de la défense, le général Modi, depuis plusieurs mois, souhaite se doter d’Akinci. Le problème en est le cout. Il faudrait payer la Turquie avec la part de pétrole nigérien qui revient à l’État. Or celui-ci est lourdement endetté par rapport à son partenaire chinois, ce qui rend malaisé un dénouement rapide de l’acquisition des super-drones proposés par la Turquie.

L’industrie du drone a rapporté à la Turquie 7 milliards USD en 2024, dont une large part grâce aux 18 pays africains acheteurs. Le système industriel aérospatial turc compte des groupes compétents et importants à l’exportation comme Aselsan, Baykar, Turkish Aerospace Industries (TAI), Havelsan, Lentaken, et Roketsan. Ils se partagent les drones, la surveillance électronique, les hélicoptères militaires, les plateformes et le déminage. Le succès des drones (UAV[13]) turcs permet à Ankara d’être le premier vendeur au monde devant la Chine, les Etats-Unis et même Israel. Au-delà, grâce à cette diplomatie du drone, l’influence géopolitique de la Turquie est devenue considérable et lui permet de poursuivre l’affirmation de son autonomie face à la Russie comme à l’Amérique. Ankara en profite pour s’imposer dans l’association aux ressources naturelles et énergétiques africaines. Bien sûr, les ennemis extérieurs et intérieurs des régimes africains voient négativement cette montée en puissance du grand Turc et le cas malien montre bien que les soutiens du Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimeen (JNIM) entendent poursuivre, en riposte, l’escalade de ses capacités aériennes en lui fournissant des drones armés.

La Turquie de son côté n’abandonnera pas sa revanche par rapport à l’humiliation infligée par Paris et a choisi le terrain militaire pour cela. L’armée de Terre turque (Türk kara kuvvetleri) a officiellement adopté le T-155 TTA, un canon hissé sur un véhicule 8×8 et pensé pour tirer vite, bouger vite, survivre. Il s’agit de vendre en Afrique une artillerie mobile et connectée, taillée pour des unités dispersées et la menace de contre-batterie. Le programme est né en 2020 et s’appuie sur une équipe locale (ASFAT, ASELSAN, BMC, MKE). L’idée est simple : transformer un canon tracté éprouvé en système mobile et connecté, facile à engager puis à replier. Concrètement, la pièce se met en batterie en un instant, délivre plusieurs coups, et change de position avant la contre-batterie. Protection de l’équipage, aides numériques, intégration aux réseaux existants : tout vise à gagner des secondes et à réduire l’exposition. Le théoricien russe Alexandre Douguine considère que le canon autotracté de ce type (voir le César français) est la composante au sol de la domination de l’information par le drone. Il a été écouté car la Russie vient de créer des forces spéciales manœuvrant avec un système de renseignement et articulées à des drones armés[14]. Il manquait à la Russie ces deux atouts pour rester un belligérant crédible en Afrique. Les Turcs, après les Français, eux-mêmes évincés, vont ainsi remplacer la Russie ainsi que les autres protagonistes extérieurs des guerres du Sahel.

[1] Pedro Sánchez Herráez, “The Sahel: another epicenter of global reconfiguration?”, Documento de Análisis 20/2025 2

[2] https://www.geopolitika.ru/fr/article/dromocratie-la-vitesse-comme-puissance

[3] https://observers.france24.com/fr/afrique/20250403-un-drone-turcabattu-a...

[4] https://www.avionslegendaires.net/2025/04/actu/un-drone-akinciappartenan...

[5] « Avec sa conception unique de fuselage et d’aile, le Bayraktar Akinci est une plate-forme de classe stratégique qui peut transporter plusieurs charges utiles », explique son fabricant, précisant que ce drone est capable d’exécuter « des opérations qui sont menées avec des avions de chasse » dans des missions de défense aérienne et d’attaque de surface. Avec l’intégration du nouveau missile balistique IHA-230 de Roketsan, le drone a une portée de plus de 150 kilomètres. L’Akinci est compatible avec les missiles à courte portée MAM-L et MAM-C, les L-UMTA moyen-courriers, les roquettes Cirit et même les missiles air-air Gokdogan (Merlin) et Bozdogan (Peregrine), ainsi qu’avec les bombes guidées telles que le MK-81, le MK-82 et le MK-83.

[6] https://qiraatafrican.com/fr/12604/au-moins-21-civils-tues-par-un-drone-...

[7] Antoine Izambard, Pierre Gastineau, Les Espions du président, Albin Michel, 2025

[8] Ibid.

[9] Ibid.

[10] Source: “Mali: les rebelles du CSP combattent désormais avec des drones (Mali: CSP rebels now fight with drones),” RFI (French-based radio station and part of the France Medias Monde group), 12 Septembre 2024. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240912-mali-les-rebelles-du-csp-combattent-d%C3%A9sormais-avec-des-drones

[11] The jihadists, who are also fighting the Malian army in northern Mali , use drones to film their propaganda videos. To date, JNIM has not claimed responsibility for any drone attacks.

[12] The Bayraktar TB2 is described as a Medium Altitude Long Endurance (MALE), Tactical Unmanned Aerial Vehicle, capable of a 27-hour maximum flight time and a maximum altitude of 25,000 feet.

[13] Unmanned Aerial Vehicles

[14] Russia Establishes Unmanned Systems Forces, Sputnik news, 12 novembre 2025An organizational and staffing structure has already been approved for the new branch, and its chief has been appointed, the colonel said. Military command bodies have also been set up across the country, he added. In December 2022, Ishtuganov, then a lieutenant colonel and deputy commander of the 31st Separate Guards Airborne Assault Brigade, was awarded the Gold Star medal of the Hero of Russia by Russian President Vladimir Putin.

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Farid


Source : https://www.seneplus.com/international/les-drones-...