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La Piscine olympique comme camp de pointage annuel de paiement des allocations : L’IPRES plonge les retraités dans un calvaire

Afin de s’assurer de la maîtrise de ses effectifs de pensionnaires, l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) a convoqué ces jours-ci, les personnes retraitées pour les besoins de son pointage annuel. Il s’agissait aussi pour une partie de ces vieux travailleurs, de percevoir leurs pensions à la Piscine olympique sise au Point E. Un lieu inhospitalier et inapproprié, assurément, pour accueillir dignement des personnes du troisième âge, dont la plupart sont malades. Surtout en cette période de canicule !


Rédigé par leral.net le Vendredi 23 Décembre 2022 à 12:07 | | 0 commentaire(s)|

La Piscine olympique comme camp de pointage annuel de paiement des allocations : L’IPRES plonge les retraités dans un calvaire
Des tentes devant lesquelles s’étirent de longues files d’attente sous le soleil. Dans les files, des personnes du troisième âge dont certains voûtées. C’est le décor qui se présente aux visiteurs à la Piscine olympique.

Ces personnes âgées sont venues pour le pointage annuel que fait l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES). Et si hier, jeudi, il y a eu peu de difficultés au niveau de l’accueil, ce n’était pas le cas aux premiers jours de ce pointage, où les personnes âgées avaient envahi les lieux pour se faire recenser et, pour certaines d’ente elles, en profiter pour percevoir leurs pensions. Ce qui avait occasionné un rush énorme, créant de longues files et des incidents. Des images dégradantes pour des personnes du troisième âge à la peine, sous le chaud soleil de ce mois de décembre inhabituellement caniculaire.

En effet, depuis le début de ce pointage, précisément le 12 décembre, de 7h à 16h, l’IPRES faisait enregistrer plus de 1 000 personnes par jour. Hier, le mouvement s’est un peu ralenti. N’empêche, des incidents ont été notés à l’image de ce vieux qui s’est retrouvé par terre du fait d’une bousculade, avant d’être relevé.

Le personnel de l’institution trouvé sur place hier, faisait de son mieux pour traiter convenablement les personnes âgées qui se présentaient. Ainsi, une équipe médicale a été déployée sur les lieux pour répertorier, assister les personnes malades, prendre la tension des diabétiques. Quant aux volontaires de la ville de Dakar, ils sont chargés de distribuer des tickets suivant le rappel. « Présentement, on est à 836 tickets distribués. Le service n’est pas lent. Tout se déroule convenablement ce matin. Parfois, on arrête le service à 15h ou on le prolonge jusqu’à 16h », nous explique une jeune fille, volontaire de la ville de Dakar, en Lacoste bleu foncé.

Le constat est sans appel. L’institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) a voulu se rattraper par rapport à son manque d’organisation relativement à l’accueil des personnes du troisième âge aux premiers jours du pointage. En effet, une situation dégradante leur était réservée avec des personnes qui se tenaient debout durant de longues heures, sous le soleil. « Toutes les personnes qui sont là, sont déjà payées. Elles sont venues faire le pointage annuel. Ce contrôle est obligatoire afin qu’on puisse identifier les bénéficiaires. Auparavant, ils envoyaient leurs dossiers sans se déplacer. Mais vu qu’il y a des pensionnaires qui ont perdu la vie, alors que l’IPRES continue de verser leurs pensions faute d’actes de décès déposés par les ayants-droit, leurs parents en vie doivent fournir des dossiers avec le certificat de décès pour être régularisés et pouvoir bénéficier des pensions. C’est un système que l’IPRES a mis en place pour identifier les ayants-droit. La date de clôture est prévue le 30 décembre », explique un agent de l’Institution, sous couvert de l’anonymat.

A la question de savoir s’il n’est pas plus commode et avantageux d’effectuer des envois par les réseaux de transfert d’argent, notre interlocuteur répond que l’Institution ne peut pas imposer cela à ses clients. Selon lui, il y a des retraités qui veulent recevoir leurs pensions en présentiel. Accompagnée de son fils, la vieille Rougui Thiaw a passé plus de deux heures sous les tentes, pour se faire régulariser. C’est son deuxième jour de passage sur les lieux et elle espère qu’elle ne sera pas encore renvoyée au lendemain. En effet, certains sont obligés de repasser si le quota de la journée a été atteint. L’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal a ainsi enregistré 924 personnes, pour le pointage annuel.

« Je dois repasser demain. J’avais une course au centre-ville. À cause des bouchons au rond-point Sahm, je suis arrivé tard », confie, un brin découragée, Ndèye Coumba Fall, qui venait à peine de poser les pieds sur les lieux. Quant à ceux qui sont sur place, ils sont visiblement désespérés par la longue attente. Les heures passent, les tentes ne se désemplissent pas. Ceci en dépit des efforts déployés par le personnel de l’IPRES, en accélérant les enregistrements.






Le Témoin

Ndèye Fatou Kébé