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La finance islamique serait-elle plus vertueuse ?

Et si la finance, telle qu'on la pratique dans les pays musulmans, pouvait nous permettre de réguler la finance internationale débridée ? L'idée est d'étudier comment on fait de la finance dans les pays de culture musulmane. Là-bas, les règles sont très différentes de ce qu'on connait. On ne peut pas prêter de l'argent en demandant des intérêts. Des secteurs sont interdits : il n'y a pas d'investissement possible dans les jeux de hasard, l'alcool ou la pornographie, ou encore dans l'industrie du porc (qui est un interdit religieux autant que culturel).


Rédigé par leral.net le Samedi 11 Mars 2017 à 18:05 | | 0 commentaire(s)|

Ce qui intéresse les initiateurs de ce nouveau certificat, c'est le cadre éthique dans lequel s'inscrit la finance islamique par essence. Un titre financier doit toujours être appuyé à un actif dans l'économie réelle. La spéculation financière est donc prohibée.
La finance islamique en plein boom
Pourquoi étudier la finance islamique en France ? Le premier objectif, c'est le business. Ce certificat (le premier en France), consacré à la "gestion d'actifs et l'assurance islamiques" va former des étudiants et des professionnels qui vont faire des affaires dans ou avec les pays du Golfe et de la Méditerranée.
La finance islamique est en plein boom. Elle représente aujourd'hui 2.000 milliards d'euros par an. Dans deux ans ça sera 3.000 milliards, notamment avec l'explosion démographique des pays musulmans. Être compétitif, c'est le donc premier objectif.
Mais l'autre idée des initiateurs de ces cours, c'est la recherche éthique. La finance, telle qu'elle est pratiquée en pays musulman, fonctionne et elle offre un cadre éthique. "Bon, il se trouve qu'il part d'un cadre religieux. Dans le contexte actuel, l'idée n'est pas simple à faire passer", reconnaît Bernard Paranque, professeur à Kedge, l'école de commerce de Marseille qui ouvre cette formation en partenariat avec l'université de Paris-Dauphine. "Mais ce serait de la finance bouddhique, ce serait pareil !", dit-il.
Cette finance, plus vertueuse, telle que la pratiquent les musulmans, pourrait nous aider à faire plus facilement des choix d'investissements qui vont dans le sens de la lutte contre le réchauffement climatique, insiste Bernard Paranque, titulaire de la chaire "Finance autrement".
Les banques islamiques sont plus stables
L'un des grands arguments, c'est de faire remarquer que les banques des pays musulmans n'ont pas été touchées par la crise de 2008. Les banques islamiques ont prouvé qu'elles étaient plus stables. C'est notamment pour cette raison que, depuis, Christine Lagarde - à Bercy puis au FMI - encourage la finance islamique.
"La finance islamique a le mérite de se réguler d'elle-même et d'éviter les catastrophes", ajoute Kader Merbouh, le patron du Master "Finance islamique" à l'université Paris-Dauphine. Tout l'enjeu est maintenant de savoir si on peut s'inspirer des principes éthiques de cette finance et les faire entrer dans un cadre laïc, universel.

Avec RTL