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La traite de la volaille

C’est bientôt la korité. En cette période de veille de fête, c’est le rush chez les vendeurs de poulets qui font une très bonne traite. Cependant reste à savoir si leurs produits répondent aux normes de consommation selon les préceptes de l’Islam car beaucoup d’entre eux égorgent la volaille sans trop se soucier des formules sacrées.


Rédigé par leral.net le Vendredi 18 Septembre 2009 à 23:05 | | 2 commentaire(s)|

La traite de la volaille
Au marché Sam de Thiès, à quelques mètres du rond point de Diakhao, se dresse l’ancien fort devenu le musée régional. Une file de voitures clando attend les clients à destination de Fayu. Un groupe de jeunes fait le pied de grue sur le trottoir. Dés qu’un individu arpente la chaussée, ces jeunes gens se bousculent pour lui proposer des poulets. Une femme s’amène. Elle peine même à emprunter le petit couloir qui mène chez les vendeurs. Les uns la tirent par le bras tandis que les autres s’agrippent sur sa robe qui a failli se déchirer. Elle s’énerve, peste et menace même de ne plus acheter leur marchandise. Elle boude et retourne dans son véhicule. Les gosses la poursuivent et la bombardent de propositions. Quelques minutes plus tard, elle revient. La pression se fait plus forte. Elle se dirige devant les cages et choisit enfin quatre poulets gras et bien bouffis. Les prix varient entre 3000f et 3500f cfa. Amdi Moustapha, un géant costaud et robuste qui n’a rien à envier à Issa Pouye le lutteur, est l’abatteur maison. Il écrase l’animal sous le pied. Une fraction de seconde aura suffit pour voir le sang de l’animal gicler sur le sol. Triomphal, Amdi se relève et son ami Oumar ramasse l’animal pour le déplumer. Une grande bassine est dressée à quelques mètres de l’abattoir. Oumar trempe l’animal dans l’eau bouillante pendant quelques secondes. Il passe sa main sur le plumage qui le suit comme du coton. Un grand bassin est aménagé dans un coin pour égorger, déplumer et vider l’estomac des volailles. Un mélange de sang et de plume envahit le réservoir. Le temps d’étriper l’animal, un chat se perche sur le rebord du réceptacle pour déguster les intestins et autres rejets. Des milliers de mouches survolent au dessus du bassin. L’abattoir est sale et infecte. Cela ne dérange point le jeune Pape Diop:« le soir, nous payons 500f CFA aux talibés qui nettoient le bassin avec du grésil et du cotol.» En moyenne 10 000 à 20 000 poulets sont abattus par jour dans la commune. « Avec la korité, nous pouvons abattre jusqu’à 50 000 poulets », ajoute t’il. L’acte d’égorger est devenu un jeu d’enfants pour ces jeunes qui sont tellement rompus à la tâche qu’ils ont tout juste besoin de quelques cinq bonnes minutes pour égorger, étriper et déplumer un poulet. Le poulet déplumé est ensuite enveloppé dans un sachet en plastique et remit à l’acheteur. Amdi ne se plaint pas car il peut gagner jusqu’à dix mille francs par jour pour son argent de poche. Malgré la cherté de la vie, certains continuent toujours à Thiès à se gaver de poulets. Ainsi le secteur de l’élevage de la volaille est devenu un créneau où se sont investis des milliers de Thiéssois.

La formule consacrée
Les populations se gavent de volailles mais peu se préoccupe de l’hygiène et des conditions d’abattements de ces poulets. La belle Awa Mbaye:«Je vis hors de la commune alors je viens souvent les Dimanche à Thiès pour rendre visite à mon père. A cette occasion, j’achète des poulets que je prépare de mes mains pour lui faire plaisir. Je ne m’attarde pas trop sur les formules consacrées. Je me dis que les jeunes qui égorgent doivent au moins savoir le rituel.» Malheureusement tel n’est pas le cas. Beaucoup de ces jeunes ignorent le rituel pour égorger un poulet. Pour le conférencier Iran Ndao : « La charia établit une différence entre tuer et égorger un animal. Quand on égorge, il faut un couteau bien aiguisé pour que l’animal ne souffre pas ; ensuite il faut enlever les plumes de la gorge puisque elles peuvent rendre douloureuse la mort de l’animal ; en égorgeant il faut dire bismilahi posé le couteau ensuite égorgé et dire allahou akbar ; cependant il ne faut pas dire arrahmani rahim cette expression exprime la pitié ; on se limite à bismilahi pour montrer qu’on égorge au nom de Dieu l’unique créateur ».









Ousseynou Massèrigne Guèye


1.Posté par le cogneur le 18/09/2009 23:36 | Alerter
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j'aime bien les poulets surtout local

2.Posté par ousmane diop le 19/09/2009 12:18 | Alerter
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c'est du med non consommable ces formes d'abattage

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