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Le Conseil d’Administration de la MFWA, atterré par l’impact de la COVID-19 sur le Secteur des Médias, déplore la détérioration de la situation des Droits de l’Homme en Guinée

Rédigé par leral.net le Lundi 8 Mars 2021 à 16:35 | | 0 commentaire(s)|

Le Conseil d’administration de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est profondément préoccupé par l’impact dévastateur de la pandémie de la Covid-19 sur le secteur des médias en Afrique de l’Ouest.

Lors de sa récente réunion tenue le 25 février 2021, le Conseil a déploré l’effondrement de plusieurs organisations de médias dans la région, ainsi que les pertes d’emplois qui en ont résulté dans le secteur. Depuis la flambée de la pandémie, plus 100 organisations de médias dans la région ont fermé, faisant ainsi perdre leurs emplois à des centaines de journalistes.


Madame Sophie Ly Sow, Présidente du Conseil d’administration de la MFWA
Madame Sophie Ly Sow, Présidente du Conseil d’administration de la MFWA

Alors que les crises dues à la pandémie perdurent, il est difficile d’évaluer le nombre d’autres organisations de médias de la région qui seront victimes des graves défis économiques et autres causés par cette pandémie. Suite à ce constat, le Conseil a exhorté les gouvernements et autres parties prenantes de la région, à prendre des mesures pour soutenir la survie et la durabilité des médias dans les différents pays.

Le Conseil a également décrié la vague continue et croissante de violations des droits de l’homme et des médias en République de Guinée. Au fil des deux années précédentes, des dizaines de journalistes ainsi que d’autres défenseurs des droits de l’homme ont été attaqués, arrêtés, emprisonnés, et d’autres ont même été tués. Le Conseil a invité le gouvernement de Guinée, à prendre sans délai des mesures adéquates, pour mettre fin à la vague de violations et rendre justice aux victimes.

Ces préoccupations, entre autres, ont été formulées sous forme d’une Résolution en six points adoptée par le Conseil après sa réunion. Ci-dessous se trouve la Résolution en six points adoptée par le Conseil:

Résolution du Conseil d’administration de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) Lors de sa Réunion du 25 Février 2021

Le Conseil d’administration de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a tenu, le 25 Février 2021, une réunion virtuelle pour discuter d’un certain nombre de dossiers stratégiques et de problèmes; des implications et incidences de la pandémie de la Covid-19 sur le contexte régional ainsi que les opérations de l’organisation; et d’autres problèmes généraux relatifs à la liberté de la presse, à liberté d’expression et au développement des médias en Afrique de l’Ouest. La réunion était présidée par la Présidente du Conseil, Mme Sophie Ly Sow du Sénégal. Au terme de la réunion, le Conseil a adopté et publié, à l’unanimité, cette Résolution en six points.



Le Conseil d’administration est profondément préoccupé par l’incidence de la pandémie de la Covid-19 sur presque tous les aspects de la vie et, plus particulièrement, par son effet dévastateur sur le secteur des médias et la durabilité des médias dans la région. Le Conseil reconnaît également que les attaques et les politiques répressives liées à COVID-19, ont davantage exacerbé la détérioration de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et le rétrécissement continu des espaces civiques dans la région. Par conséquent, le Conseil a appelé les gouvernements de la région à offrir un plan de relance aux organisations des médias afin de renforcer leurs capacités et leur permettre de continuer à fonctionner même dans une conjoncture économique difficile.


Le Conseil est profondément attristé du fait que quelques pays de la région qui ont été les champions de la liberté de la presse et de la liberté d’expression cèdent de plus en plus leur rôle de leader sur ces questions et en appelle par conséquent à la résurgence du leadership régional sur les questions de liberté de la presse et de liberté d’expression. Dans cette optique, le Conseil d’administration s’est félicité des récents engagements pris par un certain nombre de gouvernements du monde pour redynamiser les efforts de promotion de la liberté de la presse et de la sécurité des journalistes à travers le monde.


Le Conseil réitère sa profonde préoccupation concernant les violations graves et systématiques des droits de l’homme et des médias en République de Guinée et exhorte instamment les autorités du pays à prendre des mesures immédiates pour remédier à ces violations et rendre justice aux victimes. Au regard de la situation, le Conseil d’administration a demandé à l’organisation de planifier et d’exécuter une campagne de plaidoyer focalisée sur la situation en Guinée et de travailler avec le gouvernement et d’autres parties prenantes, pour aider à l’amélioration de la situation des droits des médias et de la liberté d’expression dans le pays.


Au vu de la détérioration générale de la situation des droits de l’homme dans la région, le Conseil d’administration note avec une profonde tristesse la décision des gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Bénin de retirer aux individus et aux organisations non gouvernementales (ONG), le droit de soumettre des plaintes directement à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (AfCHPR). Le Conseil d’administration a exprimé sa préoccupation sur le fait que la décision des deux gouvernements pourrait entraver davantage l’accès des citoyens à la justice et également faire reculer les modestes progrès réalisés dans la promotion des droits de l’homme dans la région.


Conscient de l’importance de la technologie dans le développement global et dans les efforts pour endiguer la pandémie de la COVID-19 dans la région, le Conseil d’administration a souligné le caractère essentiel de l’accès à l’Internet, la nécessité qu’il soit abordable et accessible à tous, particulièrement les femmes. Le Conseil d’administration en appelle donc aux gouvernements nationaux et aux entités régionales d’Afrique de l’Ouest pour qu’ils donnent la priorité aux investissements dans les TIC et travaillent en collaboration pour promouvoir la liberté sur Internet et en particulier les droits numériques des femmes, afin de contribuer à combler le fossé numérique croissant entre les hommes et les femmes dans la région.


Le Conseil d’administration demeure extrêmement préoccupé par les grands défis que posent l’extrémisme, le terrorisme et le trafic de drogue à la sécurité de la région en générale et, notamment, à la liberté et à la pratique des médias en Afrique de l’Ouest. Le Conseil d’administration en appelle donc aux gouvernements nationaux et aux entités régionales à œuvrer de concert pour aider à résoudre le problème.