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Le Conseil d'administration du FMI approuve un Instrument triennal de coordination des politiques économiques pour le Sénégal

Le 10 janvier 2020, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouvel instrument triennal de coordination des politiques (ICPE) pour le Sénégal. [1]


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Janvier 2020 à 09:33 | | 0 commentaire(s)|

L’ICPE pour le Sénégal s'appuiera sur les enseignements des programmes précédents soutenus par le FMI. Il vise à soutenir les efforts des autorités pour consolider la stabilité macroéconomique et favoriser une croissance durable et inclusive. Les revues du programme ont lieu selon un calendrier fixe semestriel. Bien que l’ICPE n'implique aucune utilisation des ressources financières du FMI, l'achèvement des revues prévues dans ce programme aiderait à signaler l'engagement du Sénégal à poursuivre des politiques économiques et des réformes structurelles fortes.
À l'issue de la discussion du Conseil d'administration, M. Tao Zhang, Directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré :
«Les performances économiques du Sénégal au cours de la première phase du Plan Sénégal Emergent ont été solides. La croissance a été robuste, portée par des conditions extérieures favorables et d'importants investissements publics, dans le contexte d'une amélioration de l'environnement des affaires. Bien que la dette publique ait augmenté et que le déficit du compte courant se soit creusé, les perspectives restent favorables, à condition que les autorités poursuivent leur stratégie de réforme globale et les mesures visant à consolider la stabilité macroéconomique.
«Le programme économique des autorités soutenu par l'Instrument de coordination des politiques économiques (ICPE) vise à atteindre une croissance élevée, durable et inclusive, à consolider la stabilité macroéconomique grâce à une politique budgétaire prudente et une gestion saine de la dette, et à gérer le secteur pétrolier et gazier de manière transparente. L’ICPE fournira un cadre approprié pour un dialogue étroit sur les politiques publiques et signalera les priorités en termes de politiques publiques et les engagements de réforme aux partenaires de développement.
«L’accent mis sur les réformes visant la promotion d’une croissance tirée par le secteur privé et inclusive est le bienvenu. Les politiques de soutien au développement du secteur privé devront être bien ciblées et efficaces pour atteindre les objectifs du programme.
«La politique budgétaire sera ancrée par le critère de convergence de l'UEMOA pour limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB. Des progrès supplémentaires sont nécessaires pour mieux évaluer et maîtriser les risques budgétaires, notamment en apurant les obligations non apurées de 2017 et 2018, en améliorant la comptabilisation et le suivi des arriérés, en éliminant les opérations en dessous de la ligne et en en assurant une meilleure gestion des subventions.
«La mobilisation accrue des recettes intérieures et l'efficacité des dépenses seront essentielles pour créer davantage d'espace budgétaire. La stratégie de recettes à moyen terme vise de manière appropriée une augmentation du ratio impôts / PIB à 20% du PIB d'ici 2023.
«La production future de pétrole et de gaz devrait avoir des avantages économiques substantiels. L’engagement ferme du gouvernement à mettre en place un cadre transparent pour gérer les revenus du pétrole et du gaz est le bienvenu. »


ANNEXE
Développements économiques récents

La croissance économique a été en moyenne de 6,5% au cours des cinq dernières années, stimulée par les investissements publics dans le cadre de la phase I de la stratégie de développement du Sénégal, le «Plan Sénégal Émergent» (PSE), ainsi que par une forte consommation privée. Les besoins élevés de financement public ont entraîné une augmentation rapide de la dette publique et un creusement du déficit du compte courant. La croissance économique est estimée à 6% en 2019 et l'inflation reste faible à 1,3% pour la période de 12 mois se terminant en octobre. Le déficit du compte courant s'est creusé en 2018 pour atteindre 8,8% du PIB en raison de l'augmentation des importations d'énergie et de biens d'équipement.
Les perspectives économiques restent favorables. Après avoir quelque peu ralenti en 2019, la croissance devrait s'accélérer à 7% en 2020-2021, soutenue par la deuxième phase du PSE, une activité robuste dans l'agriculture et les services et une augmentation des investissements liés aux hydrocarbures, ce qui entraînerait également un élargissement temporaire du déficit du compte courant à environ 11% du PIB. Les risques pesant sur les perspectives découlent principalement de l'augmentation des menaces à la sécurité dans la région, de l'augmentation des barrières commerciales et de la forte variation des prix de l'énergie.

Résumé du programme
Le programme qui sera soutenu par le nouveau ICPE est pleinement aligné avec la deuxième phase du PSE des autorités et s'articule autour de trois piliers principaux : (i) réaliser une croissance élevée, durable et inclusive; (ii) consolider la stabilité macroéconomique par une politique budgétaire prudente, notamment en augmentant l'efficacité des recettes et des dépenses, et une saine gestion de la dette; et (iii) gérer le secteur pétrolier et gazier de manière durable et transparente.
Les engagements de réforme visant à promouvoir une croissance inclusive comprennent l'amélioration du système judiciaire, les compétences de la main-d'œuvre, l'accès à la terre et au crédit, le fonctionnement du marché du travail et l'inclusion financière. La politique budgétaire des autorités vise à consolider la stabilité macroéconomique en ciblant un déficit de 3% du PIB tout au long de la période de programmation, conformément au critère de convergence de l'UEMOA. Une stratégie de mobilisation des recettes intérieures à moyen terme est en cours d'élaboration dans le but d'augmenter le ratio impôts / PIB à 20% d'ici 2023. L'objectif des autorités est de mettre en place un cadre de gouvernance solide et transparent pour régir le secteur des hydrocarbures et le cadre juridique et fiscal est en cours d’adaptation, conformément aux meilleures pratiques internationales.

[1] L’ICPE est accessible à tous les membres du FMI qui n'ont pas besoin des ressources financières du Fonds au moment de l'approbation. Il est conçu pour les pays cherchant à démontrer leur attachement à un programme de réforme ou à débloquer et coordonner le financement d'autres créanciers officiels ou investisseurs privés. (voir https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2017/07/25/policy-coordination-instrument).





La rédaction de leral...