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Le Hamas prêt à libérer les otages: «Une journée très spéciale», se félicite Trump mais beaucoup reste à négocier

Rédigé par leral.net le Samedi 4 Octobre 2025 à 11:29 | | 0 commentaire(s)|

Après l'annonce du Hamas, vendredi 3 octobre, qu'il était prêt à libérer tous les otages détenus à Gaza, le président Trump a rapidement réagi pour se féliciter de cette décision. Mais beaucoup reste à négocier et tandis que ce samedi, le Hamas se déclare prêt à des discussions pour « finaliser toutes les questions », les bombardements israéliens sur l'enclave palestinienne n'ont pas cessé.


Le Hamas prêt à libérer les otages: «Une journée très spéciale», se félicite Trump mais beaucoup reste à négocier
« Je crois qu’ils sont prêts pour une paix durable » a rapidement réagi Donald Trump sur son réseau Truth social, rapporte notre correspondant à Atlanta, Edward Maille. Le président américain a également dit qu’Israël devait arrêter immédiatement les bombardements à Gaza. C'est la première fois depuis octobre 2023, qu'un président des États-Unis exige explicitement un cessez-le-feu, souligne le chercheur Vincent Lemire : « Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Gaza pour que nous libérions les otages rapidement et en toute sécurité », écrit Donald Trump.


Le président des États-Unis ajoute que des discussions avaient déjà commencé, sans préciser qui faisait partie des discussions et sur quels points elles portaient.

Donald Trump a également publié une courte allocution dans laquelle il dit attendre le retour des otages. Une allocution d’un peu plus d’une minute parlant d’une journée « sans précédent ». Le président a estimé être très proche de l’objectif de la paix au Moyen-Orient, ajoutant que « tout le monde sera traité de manière juste ».

Les bombardements et tirs sur Gaza se poursuivent

Malgré l'avertissement de Donald Trump, les bombardements israéliens sur l'enclave se poursuivent ce samedi et ont fait déjà plusieurs victimes, selon les autorités locales et la Défense civile : dans la ville de Gaza au nord et dans le camp de Khan Younès au sud.

Le principal groupe israélien représentant les familles des otages juge ce samedi « essentiel » de mettre immédiatement fin à la guerre dans la bande de Gaza, où Israël a mené de violents bombardements nocturnes malgré l'appel de Donald Trump. « La demande du président Trump de mettre immédiatement fin à la guerre est essentielle pour éviter que les otages ne subissent des atteintes graves et irréversibles », a déclaré le Forum des familles d'otages retenus à Gaza dans un communiqué. « Nous appelons le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu à entamer immédiatement des négociations efficaces et rapides afin de ramener tous nos otages à la maison », a-t-il ajouté.

Sous pression et affaibli, le mouvement islamiste s'est dit hier être prêt à libérer les 48 otages restants – dont seulement une vingtaine seraient encore en vie – mais sous conditions. Et ce samedi matin, le mouvement islamiste annonce être prêt à « finaliser toutes les questions ». L'Égypte va accueillir une conférence palestinienne sur l'avenir de Gaza, annonce encore un responsable du Hamas.

Tout ou presque reste à négocier

Parmi les points à préciser, celui d'un retrait clair et garanti de l’armée israélienne, ensuite l’ouverture de discussions sur le rôle que pourrait jouer le Hamas dans un futur État palestinien unifié. Des conditions que le Washington Post décrit comme « probablement les plus difficiles à accepter pour Israël ». Il faut le rappeler : le « oui mais » du Hamas au plan américain ouvre la voie à des négociations qui s'annoncent difficiles. Sur le cessez-le-feu – immédiat ou progressif –, sur le calendrier du retrait israélien de Gaza, et surtout sur la question de la transition. Une transition palestinienne, sous contrôle du Hamas selon le mouvement islamiste, mais une transition internationale, selon le plan défendu par Donald Trump. Et puis, un point essentiel : dans sa réponse, le Hamas ne dit rien sur deux questions-clé: son désarmement et l'exil de ses combattants.

« Tout en réalité est négociable, souligne Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques, chercheur en relations euro-arabes associé au CECID, au micro de Mikaël Ponge. L'annonce du Hamas va enclencher encore probablement un certain nombre de discussions sur le nombre d'otages, si on libère entièrement les otages ; la question évidemment probable de la déception en dehors des otages encore vivants espérons-le le plus grand nombre – du nombre d'otages morts dont il faudra rendre les corps. Puis, ensuite, la question du cessez-le-feu immédiat ou graduel, la question que souhaitait le Hamas du départ complet de l'armée israélienne, que Tsahal souhaitait plutôt par vagues progressives. Et puis effectivement, cette idée de transition (à propos de laquelle) on penche plutôt sur quelque chose évidemment de plus international, dont ne ferait même pas partie l'Autorité palestinienne, tel que ça avait été écrit dans le plan de paix du début de la semaine de Donald Trump. »
RFI