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Le "coup de force" de Mamadou Dia


Rédigé par leral.net le Lundi 12 Juin 2017 à 09:45 | | 0 commentaire(s)|

Coup de force, coup d’état, manipulation, les chroniqueurs ont des lectures encore divergentes des événements qui secouèrent Dakar en décembre 1962. Il s’agit, en tout cas, d’une crise politique qui marqua la fin du régime parlementaire et le début d’un régime présidentiel où l’UPS devint le seul parti politique autorisé.

Des différends politiques et économiques étaient progressivement apparus entre le Président Senghor et le président du Conseil, Mamadou Dia. Ce dernier s’opposait aux députés affairistes, militait pour une rupture plus nette avec la France et une sortie planifiée de la monoculture arachidière.

Senghor, que ces sorties inquiétaient et pressentant qu’il serait mis en minorié devant le parti, encouragea les députés à voter une motion de censure afin de le destituer, nomma le colonel Jean Alfred Diallo, chef d’Etat-Major des Armées en remplacement du général Amadou Fall et mobilisa l’armée.

Le 17 décembre, estimant que ces décisions et que cette motion de censure étaient illégales, Dia fit arrêter certains députés et évacuer l’Assemblée Nationale. Mais la motion de censure fut tout de même votée au domicile du Président de l’Assemblée, Lamine Guèye.

Dès le lendemain, le Président du Conseil et 4 de ses ministres furent arrêtés par l’armée et traduits devant la Haute Cour de Justice. Dia fut condamné à la prison à perpétuité, placé à l’isolement à Kédougou, gracié en 1974 et amnistié en 1976. Parmi ses avocats figurait un certain Abdoulaye Wade.

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Ndèye Fatou Kébé