Ainsi, Ki-Zerbo invite, tout d’abord, les Africains à maîtriser leur propre histoire pour ne plus endosser l’histoire du colonisateur. De ce fait, il met même en cause le mot « préhistoire ». Car selon lui, ce terme est lacunaire. Comme il l’affirme en substance : « dire que les premiers humains qui ont inventé la position debout, la parole, l’art, la religion, le feu seraient hors de l’histoire est un jugement erroné. Il sera beaucoup plus précis en décrétant que « Là où il y a des humains, il y a histoire, avec ou sans écriture ! » (p.14).
Donc, les Africains doivent impérativement maîtriser leur réalité historique, surtout en ce qui concerne l’esclavage : « Si l’on ignore ce qui s’est passé au travers de la traite des Noirs, on ne comprend rien à l’Afrique » (p.25).
Sur les causes des conflits en Afrique avec les positionnements des puissances occidentales, Ki-Zerbo évoque un fait incontestable : « On ne peut pas dissocier les interventions géopolitiques et l’économie. Qu’on le veuille ou non : il y a une logistique à caractère économique pour défendre de puissants intérêts financiers en Afrique ». (p.53). Pensons à l’intervention récente de la France au Mali.
Au demeurant, Ki-Zerbo émet, en filigrane, une diatribe féroce contre le libéralisme économique en fustigeant la fameuse « main invisible » qui est d’ailleurs un paradoxe pour un système qui revendique la rationalité. Et l’auteur a vu juste en pronostiquant l’échec du capitalisme financier qui ne secrète que « la pauvreté et la paupérisation » (p19). Aujourd’hui, le mouvement des indignés, dans les différents pays occidentaux, est une preuve manifeste de la crise économique et sociale profonde causée par le capitalisme financier.
Et Ki-Zerbo n’a pas épargné la France, surtout, sa mainmise sur l’économie de certains pays africains en révélant que « les pays anglophones sont mieux préparés pour jouer un grand rôle dans l’Afrique de demain, parce qu’on les a laissés voler de leurs propres ailes. Ils n’ont pas eu la même prétendue protection de l’ancien colonisateur » (p.55). La preuve par l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigéria...
Au fond, cet ouvrage qui est aussi un réquisitoire contre l’élite politique africaine ouvre des perspectives intéressantes et dégage un horizon prometteur pour l’unité politique du continent. Selon Ki-Zerbo, l’unité de l’Afrique est une nécessité historique : « Elle va se faire tôt ou tard même si l’on ne sait pas exactement comment » (p.17).
Ce n’est pas pour rien que le journaliste français Jean-Claude Perrier parlant de la réflexion profonde de Ki-Zerbo, à travers ce livre passionnant, dira qu’ « il y a du Socrate chez cet homme-là ». Voilà un vibrant hommage mêlé de gratitude pour cet homme « multidimensionnel » pour rependre la belle formule du philosophe Herbert Marcuse.
LAMINE SOUANÉ
Donc, les Africains doivent impérativement maîtriser leur réalité historique, surtout en ce qui concerne l’esclavage : « Si l’on ignore ce qui s’est passé au travers de la traite des Noirs, on ne comprend rien à l’Afrique » (p.25).
Sur les causes des conflits en Afrique avec les positionnements des puissances occidentales, Ki-Zerbo évoque un fait incontestable : « On ne peut pas dissocier les interventions géopolitiques et l’économie. Qu’on le veuille ou non : il y a une logistique à caractère économique pour défendre de puissants intérêts financiers en Afrique ». (p.53). Pensons à l’intervention récente de la France au Mali.
Au demeurant, Ki-Zerbo émet, en filigrane, une diatribe féroce contre le libéralisme économique en fustigeant la fameuse « main invisible » qui est d’ailleurs un paradoxe pour un système qui revendique la rationalité. Et l’auteur a vu juste en pronostiquant l’échec du capitalisme financier qui ne secrète que « la pauvreté et la paupérisation » (p19). Aujourd’hui, le mouvement des indignés, dans les différents pays occidentaux, est une preuve manifeste de la crise économique et sociale profonde causée par le capitalisme financier.
Et Ki-Zerbo n’a pas épargné la France, surtout, sa mainmise sur l’économie de certains pays africains en révélant que « les pays anglophones sont mieux préparés pour jouer un grand rôle dans l’Afrique de demain, parce qu’on les a laissés voler de leurs propres ailes. Ils n’ont pas eu la même prétendue protection de l’ancien colonisateur » (p.55). La preuve par l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigéria...
Au fond, cet ouvrage qui est aussi un réquisitoire contre l’élite politique africaine ouvre des perspectives intéressantes et dégage un horizon prometteur pour l’unité politique du continent. Selon Ki-Zerbo, l’unité de l’Afrique est une nécessité historique : « Elle va se faire tôt ou tard même si l’on ne sait pas exactement comment » (p.17).
Ce n’est pas pour rien que le journaliste français Jean-Claude Perrier parlant de la réflexion profonde de Ki-Zerbo, à travers ce livre passionnant, dira qu’ « il y a du Socrate chez cet homme-là ». Voilà un vibrant hommage mêlé de gratitude pour cet homme « multidimensionnel » pour rependre la belle formule du philosophe Herbert Marcuse.
LAMINE SOUANÉ