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Mercredi 27 Janvier 2010

Les confidences de Pape Cheikh Fall, agressé à coups de barre de fer


Ce dénigrement de la presse n’est pas le premier, étant donné que des disciples du guide religieux Béthio Thioune avaient tabassé Pape Cheikh Fall, correspondant de la RFM à Mbacké, le 4 mai 2006, dans les environs de la ville sainte de Touba. Reporter Sans Frontières, à travers un communiqué, avait même fait part de son indignation suite à cet acte barbare : « Pape Cheikh Fall a été attaqué, le 4 mai 2006 à la mi-journée, par sept hommes armés de barres et de câbles de fer. Frappé au crâne, à la nuque et à la tempe, le journaliste s’est vu signifier une incapacité de travail de 15 jours. Des témoins ont reconnu l’un de ses agresseurs comme faisant partie des disciples du marabout Cheikh Béthio Thioune



Les confidences de Pape Cheikh Fall, agressé à coups de barre de fer
. Le marabout avait annoncé à la presse la semaine dernière son intention de soutenir la réélection du Président actuel, Abdoulaye Wade, lors du scrutin présidentiel prévu en février 2007. Il assurait alors être en mesure de mobiliser “quatre millions de disciples”. Cette agression serait survenue en réaction à l’interview réalisée et diffusée le 27 avril par Pape Cheikh Fall avec un disciple du marabout qui démentait les propos de son maître quant à l’ampleur du soutien dont il bénéficie. »1

On se croirait dans un Etat islamique régi par une Charia mal interprétée. Comment est-il possible que dans un Etat de droit, dans une République digne de ce nom, que des « fatwas » soient diffusées par voie de presse et mises à exécution sans que la justice lève le petit doigt ? Pourquoi les juridictions sénégalaises n’ont-elles pas jugé nécessaire d’entendre le marabout Béthio Thioune ou ses disciples pour avoir proféré des menaces à l’endroit de citoyens comme lui ? Quelles que soient les réalités socioculturelles au Sénégal, l’Etat qui revendique « le monopole de la violence légitime » doit toujours se montrer fort et ne céder en aucun cas devant le pouvoir spirituel. Le problème du Sénégal, c’est que certains marabouts, fils et petits fils de marabouts se prennent parfois pour des demi-dieux et se permettent tout. Au nom d’une certaine complicité visant à ne pas frustrer les confréries religieuses, l’Etat joue un double jeu en s’alliant avec les religieux à chaque fois qu’il s’agit de taper sur les journalistes. Les deux semblent avoir signé un pacte de non-agression qui les protège tous, alors que l’évolution des mentalités, le développement des nouvelles technologies et les acquis démocratiques font qu’au Sénégal, certaines choses qui relevaient du tabou ne le sont plus désormais. La vie privée des hommes publics, marabouts comme politiques, intéresse les citoyens. Il y a certes des limites à ne pas franchir, et cela, les journalistes en sont conscients pour la plupart.

On ne peut pas se permettre d’utiliser ou de solliciter la presse quand besoin est, et en même temps vouloir l’empêcher de faire son travail qui consiste à informer, à révéler au grand jour ce que politiques et religieux tentent de dissimuler au quotidien. Un marabout qui épouse plus de quatre femmes au nom de la religion musulmane aura du mal à se justifier, étant donné que la Charia est unique et universelle. Et s’il vous plaît, ne me parlez pas de « baatine ». Si l’Etat ne protège pas les journalistes et simples citoyens, qui le fera à sa place ? Ne sommes nous pas tous en sursis lorsqu’on s’autocensure au nom des tabous de la religion ?

Le plus désolant dans cette histoire, c’est que les agresseurs de journalistes sont connus de la population et de l’administration même, mais ils se pavanent tranquillement dans les rues et aucune justice digne n’ose les interpeller. Pape cheikh Fall n’a pas le moindre doute au sujet de ses agresseurs : « Ceux qui m'ont agressé, ce sont ses talibés (disciples) reconnus par la police et la gendarmerie du Sénégal dans l'enquête du parquet. Le marabout (Béthio Thioune) avait menacé tout journaliste qui oserait commenter négativement ses propos pour lui porter la contradiction. Et ces talibés croient avoir agi sur recommandation de leur marabout. » Prince Karim, l’impunité et le masla n’ont que trop duré dans ce pays que dirige votre père, le démocrate devenu autocrate. Jusqu’à aujourd’hui, la lumière n’a toujours pas été faite sur cette agression, alors que Pape Cheikh Fall connaît très bien ses agresseurs. La justice se veut très répressive contre les opposants au régime libéral et très complaisante quand il s’agit de condamner l’agression d’un simple citoyen, fût-il journaliste. Pape Cheikh Fall poursuit : « Je suis blessé dans ma chair, moralement atteint dans mon for intérieur, car l'Etat et la justice de mon pays ne veulent pas poursuivre ou refusent de poursuivre mes agresseurs. Et pourtant, cette injustice, je la ressens toujours, surtout quand je vois ou je rencontre mes agresseurs et les commanditaires de cet acte ignoble. Je suis déçu par mon pays le Sénégal où je me sens comme un étranger car j'ai peur de subir encore ce que j’ai vécu ce jeudi 4 mai 2006, jour de mon agression. » Petit Prince, voilà l’état dans lequel travaillent les journalistes que la justice de votre père refuse de défendre. Pape Cheikh Fall ne demande qu’une seule chose : que justice soit faite. Il ne demande pas plus à ce pays d’égalité et de liberté où les droits inaliénables de l’individu sont violés au quotidien. Avez-vous une seule idée de ce que M. Fall a enduré, pour avoir seulement essayé de faire son boulot qui est d’informer juste et vrai ? Au nom de quoi devrait-on avoir une justice à deux vitesses, une justice de pauvres et une justice de riches, une justice de fils de marabouts et une justice de simples citoyens ? Sommes-nous réellement dans un pays de droit, avec l’image que votre père véhicule à l’étranger, lui qui a combattu les socialistes pendant vingt-six années au cours desquelles il a subi toutes sortes d’injustices ? N’est-il pas en train de reproduire le même scénario aujourd’hui ? Non, prince Karim, vous n’avez pas la moindre idée de ce que le régime de votre père est en train de faire vivre aux Sénégalais.

Aujourd’hui, Pape Cheikh Fall a du mal à mener une vie tranquille, correcte, à cause de ces vautours qui ont manqué de l’envoyer aux cimetières de la ville sainte de Touba. Nous aurions sans doute compris si les agresseurs n’avaient pas été identifiés. Et le journaliste de poursuivre : « J'ai identifié quelques uns des personnes qui m'ont agressé. Le meneur du groupe est quelqu'un qui habite dans un quartier proche du mien. Il s'appelle Pape Niang et était tailleur au marché de Mbacké. Il était accompagné de Lamine Cissé et de cinq autres personnes. Tous armés de câbles en fer, de petites barres de fer, des fils électriques et autres. Pour le reste, je n'ai pas leur identité jusqu'à présent. »

Si Abdoulaye Wade refuse de condamner l’agression de Kara et Kambel, cela ne devrait surprendre personne car ce ne serait pas la première fois. Après les marteaux de Talla Sylla, l’agression impunie de Pape Cheikh Fall vient allonger la liste des victimes de la barbarie, monnaie courante sous le régime de l’alternance. M. Fall est resté en convalescence pendant quatre-vingt-dix jours, trois mois pendant lesquels il a gardé le lit : « Je suis resté trois mois fermes en incapacité temporaire de travail. Du 4 mai au 4 août 2006. Et j'ai repris le boulot grâce au soutien de mes médecins traitants qui m'ont été d'un grand soutien moral. Ils me disaient : « il ne faut pas faire plaisir à tes agresseurs, c'est-à-dire accepter leur volonté que ta plume soit brisée, il faut le refuser. Ça m'a beaucoup aidé. »

Karim, avez-vous une idée de la façon dont Pape Cheikh Fall se débrouille au quotidien, pour payer ses ordonnances, pour une personne restée trois mois sans travailler, pour un père de famille avec une femme et des enfants en charge ? J’ose deviner que les ennuis de Pape Cheikh doivent être le cadet de vos soucis. Et pourtant, vous avez une femme2 et des enfants, et à vos yeux, je pense que vos enfants comptent plus que tout le trésor des mondes. Vous avez aussi un père, une mère, des personnes pour qui vous comptez beaucoup. Pour le cas de M. Fall, non seulement il a sa petite famille en charge, mais il y a aussi ses parents qui comptent sur lui, comme Abdoulaye et Viviane comptent pour vous. En tant que Sénégalais, vous devez être bien imprégné des réalités socioculturelles africaines. Mettez-vous une seule fois à la place de ce journaliste qui a failli laisser derrière lui, une femme veuve et des enfants orphelins.

Au cas où vous l’ignoriez, Pape Cheikh Fall traîne encore des séquelles de son agression, comme Talla Sylla qui se trimbale toujours entre les hôpitaux. Pour la justice de votre père, son agression n’a jamais eu lieu. Et pourtant, la violence des coups de barres de fer résonne encore dans les oreilles de M. Fall qui a du mal à dormir le soir. Ce serait égoïste voire injuste d’ignorer le calvaire que ce père de famille a vécu. Les stigmates de ses blessures sont encore visibles : ils constituent un témoignage à l’humanité : « Je traîne encore beaucoup de séquelles. D'abord mes doigts (des deux mains) me font toujours mal parce que j'essayais de protéger mon crane avec mes mains lorsque mes agresseurs tapaient. Et la plupart des coups ont atterri sur mes bras et mes mains particulièrement. Ensuite ma tête est toujours couverte et empreinte des blessures laissées par les câbles de fer. Mais ce qui me fait mal le plus, c'est les douleurs fréquentes au niveau de mon crane. Dans le mois, je reste au moins une semaine sans dormir la nuit à cause de ces maux de tête fréquents. Je ressens aussi des douleurs au niveau du cou que je traite toujours avec des ordonnances prescrites par mes médecins traitants. »

Malgré le calvaire que Pape Cheikh Fall a vécu, ses agresseurs vaquent tranquillement à leurs occupations. La moindre des choses était de rendre, ne serait-ce qu’un semblant de justice à M. Fall. Et pire, le journaliste craint encore pour sa sécurité, redoutant que ses bourreaux récidivent : « Je crains beaucoup pour ma sécurité. Si aujourd'hui l'opportunité m'était donnée d'aller trouver un asile politique en France ou au Canada, à l'extérieur dans un pays ou les libertés sont garanties afin que je puisse terminer mon bouquin tranquillement, je le ferais avec mes enfants et ma femme. Je le ferais, je vous le jure car je sais qu'ici je ne suis pas en sécurité. Mais que faire ? Je ne peux pas abandonner ma femme et nos trois enfants. Au prix de ma vie, il faut que je les protège. Et Dieu sait, des menaces, des injures sur mon portable, j'en reçois toujours. J’ai même été victime de cambriolages : mon véhicule, ma chambre, à trois reprises. Mon premier ordinateur de marque Samsung, mon enregistreur Olympus, ma clé USB, m'ont été volés dans ma chambre au moment où nous étions au lit, endormis, et la porte entrouverte à cause de la chaleur. Ce vol a eu lieu seulement six jours après mon retour de Paris. J'étais parti négocier l'édition de mon ouvrage qui reprend une très bonne partie de cette agression, notamment les coulisses, les témoignages, le blocage de l'enquête, la situation de la presse sous Wade et tant d'autres sujets. Je fais mon job dans la crainte d'être un jour, froidement abattu dans les rues, ça, je vous le confie. Et si ça m’arrivait un jour, je prends mes écrits comme témoignage pour la postérité. »
Bonnes feuilles, « Les dérives du Sopi, bavures impunies et médias en sursis », Edilivre, Paris, Janvier 2010
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1.Posté par joe sylla le 27/01/2010 09:33 | Alerter
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cbt yeunguel diamono !!!
le cheikh a droite le cheikh a gauche pape cheikh fall arrete d etre schizofrene stp way tu sé bien k si le cheikh ou les thiantas voulaient ta mort ce serait le 04mai 2006 ou bien tu fé com jules souleymane diop va o canada et de labas decoches tes fleches contr tout ce ki bouge o sengal et contr le thiant rek le blem c ki ose gagne ki perd paye
toi c des coups k tu as recu mé sais tu reelment c k les disciples du cheikh ont recu, recoive et recevront tjrs com coup o moral et aussi a leur integrité spirituelle ?(et je sais pertinement k le cheikh n eté pas d accord avec ses soi disant talibés ki ont fé ca )mé ils ont reson c com ceux ki ne sont pas d accord avec les kamikaz c une affaire de conviction tu etais convaincu d une choz et armé de ta foi en faisant ton article et c cette meme conviction et la meme foi k tes agresseurs ont eu pour reagir par rapport a ton article tu as eté le bouc emissaire le signal fort kon devait envoyer a la presse c aps kon est des fous des tyrans des moutons mé c juste autant vous avez votre plume com arme tres destructiv autant vous devez vous attendre a tout par exple le danois a caricaturé le prophete psl et now le retour de baton est la meme dans son propre pays il né plus en securité ( ne faites pas aussi vite la relation g pas dit k le cheikh est le prophete ok) serigne touba a dit kou def lou reuy am lou reuy et c dans tous les sens nak en tout cas tu fé aprtie de l histoire du thiant la preuve on nous taxe de violent a chak fois c ton exple kon donne ou le cortege de idy ...
ps : je sé k les insultes vont pleuvoir je me ferai traiter de tous les noms mé com g eu a le dire une fois a kelkun memsi le cheikh etait le faux messie j irais en enfer avec lui g fé mon choix je ne cesserai jamais de remercier serigne saliou mbacké d avoir fait de moi un disciple de cheikh bethio thioune
la revolution thianta en marche dieureudieuf thioune

2.Posté par Sangue bi le 27/01/2010 09:51 | Alerter
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pape cheikh fall n'est vraiment pas de bonne foi,dans cette affaire il a fait plusieurs déclarations contradictoires le pauvre,c'est vrai qu'un journaliste si téméraire soit-il doit savoir qu'il faut recouper les informations a la bonne source,ce qu'il n'a pas fait concernant cette information dont il fut malheureusement le seul journaliste a l'avoir traité cette faute professionnel montre comment certains journalistes sont leger dans le traitement de l'information et d'ailleurs ces fautes professionnels sans cesses répétés plus graves les unes que les autres ont obligés ses premiers protecteurs de la RFM a se départir de ses services.C'est ce meme Pape Cheikh Fall qui avait annoncé la mort du Khalife de Darou Salam alors qu'il n'en était rien.
Plus grave lors d'un séminaire organiser a l'intention des jeunes reporter qui regroupait a l'hotel le relais de Kaolack les journalistes de Fatick Diourbel et Kaolack son agression avait été évoqué et lui meme interpellé sur le sujet Mr Fall a rendu honteux et confus ses confreres qui l'avaient soutenu en deversant leur bile sur le Cheikh et ses disciples en disant " je n'ai aucun probleme avec Cheikh Béthio d'ailleurs il m'avait remis un boeuf et 200 000frs quand je lui ai appris que j'avais un bapteme" et certains de ces confreres de Mbacké étaient présents pour le confirmer, C'est alors que ces confreres se sont sentis rabaisser petit devant ce comportement qui revele la personnalité de ce journaliste particulier.
Ce Pape Cheikh Fall qui a été viré de la RFM pour des raisons loin d'etre conforme a l'éthique et a la déontologie qui régissent la profession montre que ce pseudo journaliste n'a récolté que ce qu'il a semer .
Alors je lui demande au nom de ses confreres de se taire et de ne pas chercher a se faire une nouvelle santé en évoquant cette agression,ceci nous permet entre autre de voir la face d'un homme de mauvaise foi un hypocrite heureusement que ce genre ne prolifere pas dans la profession car un journaliste digne de ce nom et qui se respecte doit éviter de descendre aussi bas, sinon il y'a de quoi avoir peur pour ce pays. bye bye

3.Posté par nana le 27/01/2010 13:22 | Alerter
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Je vous invite à aller à la découverte du premier portail de lutte traditionnelle et à être au parfum des profondes mutations qui rythment sa marche vers le modernisme.
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4.Posté par beugue cheikh bi le 29/01/2010 09:44 | Alerter
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En fait, ce qui s'est passé avec l'agression de Pape Cheikh Fall est une véritable tentative d'assassinat. Et moi qui suis un talibé du cheikh, je connais bien ce que je dis puisque beaucoup de talibés thiantacounes aujourd'hui qui se réclament journalistes ont comploté contre Pape Cheikh Fall. J'en connais et le moment venu je le dirai haut et fort, puisque moi je les connais. Pape Cheikh Fall est un journaliste trés sympathique, courageux qui est victime de ses patrons du groupe futur médias qui l'ont sacrifié pour leur propre intéret. Oui, Pape Cheikh Fall n' a aucun probléme avec le Cheikh, il a des problémes avec des citoyens qui l'ont blessé et agressé. Cela , le journaliste que je connais bien et que j'ai rencontré l'a toujours dit. Certains groupes de presse, des journalistes qui sont contre le mouridisme ont voulu en profiter pour s'attaquer au mouridisme et au Cheikh. Et cela, Pape Cheikh Fall l'a trés tot compris. Et méme certains des journalistes de son propre groupe de presse l'ont combattu. Donc, monsieur Fall que je connais bien est un homme fort de ses convictions, et qui a de l'estime pour le Cheikh, et ça il l'a toujours dit. Par contre ceux qui l'ont blessé sans l'avale du marabout doivent répondre de leurs actes devant la justice. C'est ça la vérité.

5.Posté par aliou diedhiou le 29/01/2010 12:27 | Alerter
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il ne faut pas de tout pour faire un monde il faut du bonheur et rien d'autre

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