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Les filles ne veulent plus prendre la pilule

Rédigé par leral.net le Vendredi 30 Septembre 2011 à 16:28 | | 0 commentaire(s)|

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De plus en plus de jeunes Occidentaux ont des rapports sexuels sans utiliser de moyen de contraception. Ce constat interpelle gynécologues, psychologues et plannings familiaux : les filles ne veulent assurément plus de contraception hormonale.


Les filles ne veulent plus prendre la pilule

Une entreprise pharmaceutique a sondé 6000 jeunes entre 15 à 24 ans. Entre 2009 et 2011, le nombre de jeunes qui ont déjà eu un rapport sexuel sans contraception avec un nouveau partenaire a ainsi augmenté de 111% en France ou encore de 20% en Grande-Bretagne. Il n’y a pas encore de chiffres précis pour la Belgique mais elle n’échappe pas à la tendance.

Rencontres dans un planning familial

A "Aimer à l’ULB", à deux pas du campus de l'Université libre de Bruxelles, une quinzaine de médecins, psychologues ou infirmières reçoivent tout au long de la journée. Cécile Laurent est sexologue. Elle explique que les filles qui refusent une contraception hormonale sont de plus en plus nombreuses; que ce soit, la pilule, un patch, un anneau contraceptif ou un implant. "Elles ont du mal à se dire qu'elles vont prendre un moyen chimique qu'elles vont éjecter dans la nature par la suite et que leur corps en est imbibé".

Témoignage

Alice accepte de témoigner. Elle craint une réduction de fertilité et refuse d’avoir des cycles artificiels : "Mes ovaires, -alors que je suis toute jeune- ne seraient plus capables de fonctionner par eux-mêmes. Par ailleurs, les urines pleines d’hormones déversées dans la mer rendraient des poissons hermaphrodites. Cela perturberait la reproduction de certaines espèces de poissons", conclut-elle.

Réponse de la sexologue

"Rien n’indique au niveau médical que la pilule soit dangereuse pour les jeunes", explique la sexologue. Hormis un risque d’accident cardiovasculaire renforcé si elle est couplée avec la cigarette, la pilule n’est pas dangereuse avant 35 ans, néanmoins, les jeunes s’en méfient. D'ailleurs, elle n’est plus de loin leur premier mode de contraception. "Depuis deux ou trois ans, les jeunes filles veulent de moins en moins de la contraception hormonale. Il y a quinze ans, personne ne nous demandait comment marche la méthode Ogino, la courbe des températures ou encore le retrait. Aujourd’hui ça revient vraiment", explique Cécile Laurent.

La contraception n’est plus une émancipation

La pilule contraceptive n'est plus perçue non plus par les jeunes étudiantes de l'université comme un instrument de libération gagné il y a peu grâce au combat de leurs mères.

Le nombre d'interruptions volontaires de grossesse pratiquées à l'ULB est d'une douzaine par semaine. Ce chiffre est stable depuis plusieurs années mais la démarche a changé : aujourd’hui on vient au centre d’IVG, avant tout parce qu’on n’a pas de contraception, alors qu’auparavant, on y venait parce qu’on avait oublié sa pilule ou parce que le préservatif s’était déchiré.

La sexologue s’interroge

Personne ne demande une IVG de gaieté de cœur, "alors pourquoi s'infliger cette souffrance-là par rapport à une contraception hormonale qui n'est pas du tout nocive ?" Sur le campus de l’université, aucun frein financier n’est avancé par les jeunes filles interrogées.

Une meilleure information s’impose

Le directeur de la Fédération laïque des centres de planning familial, Nicolas Menschaert, explique qu’en 2003, "20% de la population des jeunes allant à l’école n’avaient jamais eu d’animation à l’éducation à la vie affective et sexuelle dans leur cursus scolaire". Entre 2011 et mai ‘68, des combats restent assurément à mener.

[[Moussfa]]