Ligue démocratique : Le Pr Bathily voulait quitter dès 2008

C’est l’heure des légendes à tricoter, fines ou grossières! Mais il y a des évidences incompressibles.
Ne pouvant plus être ni Premier ministre (le généreux Wade n’était pas « fou », Macky pas faible à ce point), ni à plus forte raison (comme l’ami et collègue Konaré, au Mali) devenir Président de la république ici (et là, ce sont les Sénégalais qui ne sont pas fous…), et Wade parti et ne pouvant plus, visiblement, servir de tête de turc et bouc-émissaire éternel, il y a lieu, pour Bathily et la LD, de changer de stratégies et d’agenda.
Lui et son « parti », il leur faut des marchepieds, et , pendant longtemps, c’était Wade leur filon, en compagnon et « ami » bienfaiteur, puis en ennemi juré - lorsqu’il ne succomba pas à leur boulimie de postes, d’honneurs et de forfaitures. Leur travail de sape dans le « weur ndombo » international et local ayant payé et maintenant qu’ils sont de nouveau aux râteliers du système, Bathily et la LD ne peuvent plus être productifs dans ce qu’ils maitrisent un tant soit peu, à savoir la subversion et la propagande. Or, il ne faut d’autant moins donner l’impression de n’être que le vassal de Macky /Niasse que, pour les projections individuelles et partisanes, l’attelage actuel et les prébendes qui vont avec ne rassurent pas et ne semblent pas partir pour être durables. On ne sait jamais, et pour se refaire un semblant de virginité politique, en retrouvant une certaine liberté de parole, bien ciblée, La Ligue Démocratique ( qui n’est plus Mouvement pour le Parti du Travail, et cela vaut mille démonstrations !) fait donc revenir son vrai parrain et penseur, Mamadou Ndoye, leur seul recours.
Nul doute que ce dernier est plus brillant dans le discours (entre autres, un wolof et un français parfaits) et dans le parcours, mais a aussi une façade plus « sénégalaise ». Les Sénégalais ne peuvent toutefois pas avoir oublié (ou doivent savoir) que c’est cet inspecteur de l’Éducation qui, après avoir embrigadé maintes générations de jeunes enseignants dans la lutte politique et syndicale pour l’ «École nouvelle » au sein du SUDES originel, sous la bannière de son parti, a par la suite renié tous les principes et crédos qui l’ont rendu célèbre et qu’’il affichait.
Laissant en rade la lutte syndicale au sein du SUDES, puis de l’UDEN (devenue groupuscule de la LD, née des batailles fratricides avec le PIT d’Iba Ndiaye Diadji, Paix à son âme), il rallia d’abord le gouvernement d’Abdou Diouf et de ses plans d’ajustements structurels et de sa dévaluation comme ministre (Alphabétisation et Langues Nationales, puis Éducation de Base et Promotion des Langues Nationales), ensuite même les soi-disant «institutions internationales » (Responsable à la Banque Mondiale de l’initiative Spéciale des Nations Unies pour l’Afrique ; Secrétaire Exécutif de l’ADEA/Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique). Autrement dit, celles-là mêmes qu’il avait, jusque-là, combattu de toute sa verve pédagogique, en théorie du moins, et pour lesquelles il a ensuite porté l’œuvre de démantèlement et mise à terre définitive de l’École sénégalaise, à travers, par exemple, le programme des vacataires (os à grignoter de la LD) et autres escroqueries dont on vit les ravages aujourd’hui.
Bathily éloigné, Ndoye peut-être usé, mais reprenant du service, ce sera, peut-être, comme à la Police, pendant les interrogatoires : A l’occasion, le Secrétaire général jouera de temps à autre les francs-tireurs ou les méchants en faisant des piques à l’action gouvernementale, ici et là ; les autres (ministres, UDEN, porte-voix) feront le dos rond en jouant les bons ou les modérés. Histoire de faire d’une pierre deux coups, on va nous servir une tragi-comédie du même acabit que celle du PIT, le frère siamois de la LD, longtemps abhorré, avec Ibrahima Sène dans le rôle de Zorro des medias, « Je-vous-l’avais-dit » et consorts dans les ors de la République.
Ici et là, ce sont presque 30 ans de Secrétaire Général du « parti », et, pour Bathily, après l’ignoble coup d’État contre Babacar Sané ! Et ça parlait / parle encore de démocratie ou d’alternance en direction, de la part des autres ! La rhétorique révolutionnaire, même emphatique, ce n’est pas la révolution ! Et ce qui les intéresse, c’est le Pouvoir, rien que le Pouvoir ! Et on a même pas honte du ridicule pour, ancien communiste, se plier en quatre, en toute souffrance et en traînant sa canne, pour être au premier Rang pour l’accueil d’Obama, la marionnette politique des milieux financiers et boursiers et des lobbys capitalistes, militaro-industriels, gays, etc., c’est-à-dire les sangsues invétérées des peuples africains, entre autres ….