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Localité enclavée nichée au sein de Thienaba : Bangadji, oubliée par l’Etat depuis les indépendances, se prend en charge

Bangadji, une paisible localité située dans la commune de Thiénaba, subit les effets d’un enclavement récurrent qui dure depuis les indépendances. Malgré ses énormes potentialités économiques, en matière de maraîchage notamment, Bangadji ne parvient pas à sortir de sa situation d’arriération.


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Novembre 2021 à 08:55 | | 0 commentaire(s)|

Localité enclavée nichée au sein de Thienaba : Bangadji, oubliée par l’Etat depuis les indépendances, se prend en charge
Aussi, suite à d’innombrables promesses non tenues de la part de l’Etat, de réaliser le tronçon de route devant relier le village au chef-lieu Thiénaba, les populations se sont enfin résolues à se retrousser les manches pour prendre en main leur propre destinée. Ce à travers une opération de collecte de fonds destinés à la réalisation d’une piste.

Sous peu, l’enclavement depuis les indépendances du village traditionnel de Bangadji, dans la commune de Thiénaba, ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Les populations de ce paisible village, au bord de la lassitude suite à d’innombrables démarches restées vaines, pour inverser la tendance, découragées par l’indifférence offensante des autorités publiques, ont décidé de prendre en charge leur destin.

Ce, en faisant des cotisations pour réunir la somme nécessaire à la réalisation d’une piste de désenclavement. Cette voie d’accès et d’évacuation des productions agricoles, constitue une demande sociale qui date de plus de 50 ans et qui a traversé tous les régimes.

Situé à une douzaine de kilomètres de Thiès et à moins de 7 kilomètres de la cité religieuse d’Amary Ndack Seck, Bangadji, l’un des plus grands villages de la commune de Thiénaba, n’a jamais été pris en compte dans les projets liés au réseau routier national. Pourtant, l’exploitation des bas-fonds de leur localité permet aux riverains de mener des activités agricoles toute l’année durant, avec la culture de l’arachide, du mil, etc., pendant l’hivernage et les cultures maraîchères en saison sèche.

Avec le maraîchage, Bangadji approvisionne tous les marchés de Thiès et celui de Thiaroye, dans la région de Dakar, en légumes frais de toutes sortes. Ce, au prix de mille difficultés.

« Par exemple, après la récole, il faut remuer ciel et terre avant de pouvoir acheminer les produits vers les lieux de commercialisation ». Une difficulté d’évacuation qui pénalise la localité depuis les indépendances.

L’indifférence du ministre-maire de Fandène, Augustin Tine

C’est las d’attendre les pouvoirs publics que les populations ont décidé de prendre en charge le problème de leur désenclavement à travers la réalisation d’une piste. Elles rappellent que « déjà, en 1960, les Bangadjiois résidant à Fandène, avaient décidé de donner les premiers coups de pioche de la route Thiès-Fandène-Bangadji. Avec la nomination de Dr. Augustin Tine, maire de Fandène, comme ministre des Forces Armées dans le premier gouvernement du Président Macky Sall, toute la contrée avait poussé un ouf de soulagement, pensant que la page d’un douloureux calvaire en matière de désenclavement allait être définitivement fermée. Une fenêtre d’espoir qui, malheureusement, se refermera prématurément au préjudice du village de Bangadji et des localités qu’il polarise ».

Les populations regrettent que « le projet initial de réalisation de cette route économique très importante, qui portait sur le trajet Thiès-Fandène-Bangadji-Toubatoul, se soit arrêté juste à Fandène, village du ministre-maire Augustin Tine. Ce qui veut dire que de Thiès à Fandène, la route est goudronnée et de qualité exceptionnelle, alors que les populations de Bangadji, elles, doivent endurer près de 3 kilomètres de calvaire (Fandène-Bangadji) sur une route sablonneuse, presque impraticable… ».

Le chef du village, Mbaye Samb, explique que « les populations ne pouvaient plus attendre et, pour mettre un terme à plus de 50 ans de souffrance et d’isolement, elles ont mis en mouvement cette initiative, faisant appel à tous les fils du terroir ».

Il souligne que « les souffrances sont à leur summum pendant l’hivernage, période durant laquelle il faut faire un détour de plus de 30 kilomètres pour rallier le village ».

Une situation d’autant plus déplorable qu’elle engendre des conséquences dramatiques lors des évacuations sanitaires. D’ailleurs, en cette période, la seule ambulance du poste de santé est à l’arrêt parce que totalement dégradée par l’état de la route. Il se réjouit du « soutien de taille » d’un chef d’entreprise, Ousmane Ndiaye, qui a mis à la disposition du village tout son matériel de construction de pistes et a, en même temps, pris en charge la rémunération de la main-d’oeuvre. Les populations, elles, achètent le carburant. Les travaux ont bien débuté malgré la lourdeur de la note pour les paysans qui habitent le village. L’appui du président de la République est attendu, pour que ce projet hautement citoyen puisse être mené à son terme.






Le Témoin