Loin du Palais: Wade distribue toujours des liasses de billets de banques

Que tous ceux qui croient que le Président vaincu, le 25 mars dernier, loin du Palais présidentiel, va renoncer à ses actes de bienfaisances, par la distribution de billets de banques, se le tiennent pour dit. Selon une source libérale fréquente chez le Président déchu, Me Wade n’a pas changé d’un iota son acte humanitaire. «Tous les jours, ce sont des centaines de militants libéraux, responsables et sympathisants qui font le pied de grue devant le portail de la maison à Fann pour rendre visite à leur idole de secrétaire général national du Pds». A l’en croire, les militants qui ont juré de lui rester fidèles, dont certains dans le besoin, sont financièrement assistés par le Président. Tous rentrent satisfaits d’avoir eu une audience avec celui à l’égard de qui, ils ont beaucoup d’affection. Soit par groupe, soit individuellement, le chef de l’Etat reçoit à tout-va. Hier, l’attraction, du jour était les hommes du «groupe wakh sa khalat». Ces derniers, après l’audience ponctuée de louanges avec celui qu’ils considèrent comme un père ou grand-père, sont sortis réconfortés. Douze ans durant, ils ont défendu, becs et ongles, le Pape du Sopi, à travers le temps d’antenne que les radios de la place dédient aux auditeurs, afin de s’exprimer sur les sujets du jour. L’on a, en mémoire, la fameuse phrase en wolof de ces inconditionnels de Me Wade, alors qu’il venait d’être élu, en 2 000. Ils s’insurgeaient contre tous ceux qui portaient un jugement négatif sur les premières années de gestion du pays par l’homme du 19 mars. «Bayilen gorgui, mou liguèye», balançaient-ils, à travers leurs interventions sur les ondes des radios, sans répit. Hélas ! Aujourd’hui, le candidat des Fal2012 qui traînait avec lui une force politique de 80 partis et de mouvements de soutien, sans base affective, sans grenier électoral, n’est entouré que par ses plus proches. Ceux qu’on pouvait considérer comme un conglomérat de partis politiques qui ont donné une illusion de représentativité, notamment, dans les zones à fortes densités électorales, toute honte bue, sont terrés chez eux. Une source proche de l’ancien chef de l’Etat, confie que certains de ses alliés à qui, il avait tout donné, ne daignent même pas lui envoyer le plus petit Sms de salutation ou d’encouragement. «Les hommes passent, les institutions demeurent», dit l’adage.

Sékou Dianko DIATTA (Rewmi)