Macky Sall: "Imaginez, si je n’ai pas une majorité à l’Assemblée, cela veut dire que..."

«On me reproche d’avoir ma photo sur les affiches de la coalition Benno Bokk Yaakaar. J’ai respecté la décision de la Cour d’Appel, car c’est l’autorité de la chose jugée. Vous savez, je peux avoir un avis qui est différent, mais je respecte la décision, parce que je suis un démocrate. Et je veux que tout le monde respecte les décisions de justice. Moi-même qui vous parle, j’étais le candidat du Pds en 2007, et les affiches dans lesquelles j’étais, il y avait aussi la photo du président Wade. Il était en première ligne et moi en second. Pourtant, il n’y avait pas eu problème. La Cour d’Appel n’a pas jugée, peut-être il n’y avait pas eu de recours. Dans les grandes démocraties comme les Etats-Unis, la France, ce débat ne se pose pas. J’ai vu les photos de François Hollande sur les affiches du Parti socialiste pendant toute la campagne des législatives. J’ai vu sur France 24, pendant les temps d’antenne, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry et l’actuel Premier ministre, Jean Marc Ayrault, alors qu’il était Premier ministre, faire de la propagande pour la liste de la majorité présidentielle. Pourtant, cela n’a gêné personne en France. Ici, cela gêne. C’est notre démocratie, on accepte. Donc, cela est un fondement. » A dit le Président de la République avant de justifier son immixtion dans la campagne électorale. « Aux Etats-Unis, qui sont le modèle démocratique le plus achevé, on voit le président de la République aller soutenir ses hommes parce que la chambre des représentants est en campagne. Le président de la République a besoin d’une majorité pour gouverner. Et vous voulez qu’il soit neutre par rapport aux listes qui sont là. 
Imaginez, si je n’ai pas une majorité à l’Assemblée, cela veut dire que tout le programme que je suis en train de développer ne verra jamais le jour.  On ira vers une cohabitation et il y aura un blocage à terme des institutions et le Niger l’a connu. Devant les périls qui se posent, sur les risques de terrorisme, sur la situation en Casamance et sur le péril de la drogue, si nous avons un Etat ou l’exécutif est bicéphale, nous avons toutes les garanties d’aller vers la déstabilisation des institutions de la République. C’est clair. Moi qui ai renoncé à deux ans de pouvoir. Les Sénégalais qui m’ont plébiscité le 25 mars doivent pouvoir me donner une majorité et me juger au terme des 5 ans. Si vous élisez un président et vous ne lui donnez pas la majorité, cela devient de la cacophonie et le résultat sera catastrophique. Un président doit pouvoir dire que je soutiens telle liste parce que c’est elle qui va soutenir mes politiques. Je parle de couverture maladie, si demain c’est une autre majorité qui est là-bas, elle va rejeter la loi ou voter une motion de censure pour renverser le gouvernement et on va être dans une paralysie. Un président a besoin d’une majorité parlementaire. C’est ainsi que marche le système. Je trouve cohérent le choix que les Français viennent de faire. Du moment où vous avez élu un président, vous lui donner les moyens de gouverner. Et si à la fin de son mandat il n’a rien fait de bon, vous le dégagez. Je pense qu’il est logique que je dise la liste que je soutiens, c’est la liste Benno Bokk Yaakaar. Ce n’est pas faire de l’intrusion dans la campagne. Nous sommes en politique, mais nous sommes en République et la Constitution ne l’interdit nulle part. Cela été une interprétation des juges et je respecte leur décision». A délcaré le chef de l'Etat, Macky Sall.